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Une situation qu'on anticipe dès qu'on grée le spi
Les bords de portant s'accompagnent volontiers d'un spi si les conditions sont réunies pour le hisser. Certains hésitent parfois à l'envoyer, car le spi peut rapidement devenir source de complications dans la navigation. Qui n'a jamais eu son spi en cocotier, ou enroulé autour de l'étai ? Contrairement aux autres voiles, lorsqu'on grée le spi, on anticipe des situations moins faciles à gérer. C'est pourquoi il est d'usage de ne pas mettre de nœuds d'arrêt sur les bras, écoutes et drisse de spi. L'intérêt est de pouvoir larguer complétement le spi en cas de surpuissance, de chalutage ou d'homme à la mer par exemple.
La réaction doit être rapide
Au portant sous spi, nous pouvons considérer que vous dépassez généralement les 6 à 7 nœuds. Le bateau s'éloigne donc très vite de l'homme à la mer. Il faut réagir rapidement pour que vous ne perdiez pas la personne de vue ! Même si un équipier aura pour rôle de garder le contact visuel, sa tâche s'avérera très rapidement compliquée voire impossible.
Dans l'idéal, il faudrait réussir à affaler rapidement le spi en lofant. C'est pourquoi la drisse et le bras doivent toujours être prêts à filer. Attention toutefois au chalutage, si la drisse est choquée trop rapidement, les équipiers chargés de ramener la voile à bord ne suivront pas le rythme. Mais si la drisse n'est pas choquée suffisamment tôt, il existe un vrai risque de départ au lof. C'est pourquoi, il convient de s'entrainer à cette manœuvre avant que la situation ne se produise.
Abandonner son spi pour faciliter sa manœuvre
Une solution peut être de laisser filer écoute, bras et drisse afin de laisser partir le spi. Cette manœuvre garde tout son intérêt s'il n'y a pas de nœuds d'arrêts qui seraient trop longs à défaire. Evidemment, c'est une décision qui peut impressionner et faire douter. Rares sont ceux qui se sont entrainés à la récupération d'un homme à la mer en abandonnant leur spi. Dans l'urgence, on préfère généralement ne pas s'aventurer dans l'inconnu. On pourrait cependant mettre en place l'exercice, en attachant une grosse bouée à la voile afin de pouvoir la récupérer. Cela dit, il est difficile de garantir que votre voile sortira indemne de cet entrainement !
Les premiers réflexes à ne pas oublier
Lors d'une manœuvre de récupération d'homme à la mer, les premiers instants comptent beaucoup. Si vous pensez ne pas pouvoir garder en vue l'homme à la mer, pensez à baliser la zone afin de pouvoir localiser plus rapidement le naufragé par la suite, puis à réaliser tous les premiers bons réflexes.