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A l'heure d'ajouter un équipement au bateau mieux vaut réfléchir à deux fois au choix de l'emplacement. On évitera les lieux de passage ou les endroits où l'eau risque de stagner. On vérifiera qu'à l'endroit choisi, le support est suffisamment solide pour supporter les efforts imposés par le nouvel équipement. Les forces en jeu ne sont pas les mêmes selon que l'on pose un guindeau ou un pontet de pare-battage...
Dedans et dehors
Une fois que l'on a repéré et tracé l'emplacement idéal par l'extérieur, il reste à vérifier que rien à l'intérieur ne s'oppose à ce choix. Assurez-vous que le perçage se fera sans encombre et ne risque pas d'abimer un tuyau de gaz, un fil électrique, ou un réservoir. Vérifiez aussi qu'aucune cloison ou renfort ne compliquera le vissagen que vous disposerez d'un accès suffisant pour procéder à la pose des contreplaques, rondelles et écrous.
De la visserie en inox marin
Pour bien choisir les vis et écrous de fixation, il est important de se représenter le type d'effort : cisaillement ou arrachement, que subira votre équipement. La visserie doit être au diamètre adapté, mais aussi présenter une forme de tête correspondante aux trous de fixation ménagés dans la pièce, fraisés ou non. Seul l'acier inoxydable marin, dit A4, est valable. Le simple A2 industriel ne convient pas pour un usage nautique.
Des renforts intérieurs
On prendra soin de prévoir des rondelles larges sous les écrous. En plus de présenter une bonne surface d'appui, elles participent à l'étanchéité en emprisonnant une grande quantité de joint qui reflue sur le filetage au serrage. Pour une pièce durement sollicitée, on préparera une contre-plaque solide dont on prévoira les perçages.
Un perçage en trois temps
On procède d'abord à un perçage fin, puis au diamètre voulu. Pour un boulon, on choisira un foret au diamètre de celui-ci. Pour une vis, on percera au diamètre de son âme, c'est à dire celui du fond des filets. Quel que soit le matériau du bateau, on fraise ensuite légèrement l'angle du perçage. Cela évitera tout éclat lors du vissage, particulièrement dans le cas d'un gel-coat. Ce petit espace permet en outre d'emprisonner un surplus de joint et assure une meilleure étanchéité. Sur du bois ou de l'acier, on ne manquera pas d'appliquer une retouche de peinture.
Montage à blanc
Pour pallier toute surprise, procédez toujours à un montage à blanc, c'est à dire sans joint. Ce sera l'occasion de vérifier que les vis de vos boulons sont suffisamment longues, et que tout se met bien en place. On évitera ainsi d'avoir à faire des ajustements sur des pièces maculées de mastic. Celui-ci devra être de qualité marine. N'utilisez surtout pas un silicone sanitaire, voici bien un domaine où les économies ne paient pas !
Un travail d'équipe
Pour le montage final, il reste à trouver un aide qui n'ait pas peur de se salir les doigts et qui ait le bras suffisamment long pour atteindre l'extrémité des vis, souvent dans des endroits impossibles. Répartissez les outils et la visserie entre l'intérieur et l'extérieur et munissez chacun de chiffons en quantité... Ouvrez capots et hublots afin de faciliter la communication entre les 2 intervenants.
Du mastic en suffisance
Il reste à appliquer le joint en un cordon qui suive le contour de la pièce et cercle chaque trou de fixation. On ajoutera une touche de mastic sur le bord des perçages de manière à ce que chaque vis reçoive sa part. Une fois la pièce et les vis des boulons en place, votre aide placera la contreplaque, les rondelles et chacun des écrous tandis que vous ferez de votre mieux pour l'aider en vissant de l'extérieur pour que les écrous prennent sur le filetage.
A bout de bras
Cet exercice se faisant le plus souvent à l'aveugle et dans une position moins que confortable, on n'hésitera pas à utiliser une rallonge : un morceau de tuyau de diamètre adéquat pour y coincer un écrou, un tasseau de bois dans lequel on aura foré un trou où l'écrou tiendra en force... Une goutte de mastic pour tenir une rondelle ou un écrou sur un bout de doigt et faciliter leur mise en place à bout de bras... Tous les coups sont permis !
Le cliquet est irremplaçable
Une fois que tous les écrous ont trouvé leur vis, serrez modérément pour ne pas chasser l'ensemble du joint. La pièce doit être en place, le joint doit refluer, mais le serrage final ne se fera qu'après séchage du mastic. Pour opérer dans les endroits étroits, une clef à cliquet et un jeu de douilles sont irremplaçables !
Une cuillère pour Papa...
Pour nettoyer les excédents de mastic autour de la pièce que vous venez de poser, rien ne vaut l'outil Rubson. Il s'agit d'une cuillère en plastique que l'on avance sur le joint, face creuse vers le haut. Cela a pour effet de lisser le cordon de mastic tout en ramassant le surplus et évite le recours au chiffon et à l'acétone qui ne font que diluer le joint pour mieux l'étaler.