Si les gilets et les pyrotechnies qui équipent les bateaux de plaisance portent une date de péremption visible, les équipements électriques et électroniques ne disposent pas d'une telle information, sauf pour la validité de la batterie embarquée. S'il faut malheureusement en faire usage, rien ne permet de savoir s'ils seront opérationnels ou non. Sauf à les tester.
Planifier les tests
Lorsque les plaisanciers prennent la mer, il est certain que leur préoccupation principale est de profiter autant que possible de leur sortie. Pèche, farniente, ski nautique… Les activités amusantes sont plus attirantes que les tests de matériel. Qui plus est lorsque ce matériel s'intéresse à la sécurité, domaine peu attractif.
Il est nécessaire de planifier les tests. Ne pas prévoir de tester tous les équipements le même jour pour ne pas se lasser. Sans pour autant ne tester qu'un équipement par an. La bonne organisation sera selon le nombre des appareils à vérifier, la durée et la complexité de chaque test ainsi que la volonté de l'utilisateur.
Dans tous les cas, pour être certain de ne pas oublier - volontairement ou non - ces vérifications, notez-les dans l'agenda familial et faites participer à ces essais tous les moussaillons habituels. Cette émulsion sera propice à motiver l'équipage et, surtout, elle préparera tous les équipiers à l'aspect que prendra un déclenchement au réel en cas de problème.
Lorsque la vérification a été réalisée, notez sur le livre de bord la date, l'heure et le résultat de chaque test. C'est la garantie de pouvoir suivre au plus près votre équipement de sécurité.
Quels équipements tester ?
Les accessoires de sécurité pyrotechniques ne peuvent pas être testés. Les gilets automatiques non plus. Rien n'empêche, par contre, de planifier leurs examens pour, a minima, réaliser un contrôle visuel (cartouche de gaz en place, pas de trace de moisissure…).
Les matériels électriques sont, eux, tous à tester. Il s'agit (sans que cette liste ne soit exhaustive) de la VHF, de la balise EPIRB, des balises individuelles, des feux à retournement ou, encore, des feux qui équipent obligatoirement les gilets de sauvetage.
Au registre des accessoires de sécurité à tester, on peut également citer les cornes de brume, les sifflets qui équipent les gilets, l'écope ou, encore, les mousquetons qui terminent les lignes de vie. Les feux à retournement sont simplement retournés pour vérifier que le témoin s'allume. Les feux qui se déclenchent au contact de l'eau sont, eux, immergés (dans de l'eau du robinet pour ne pas démarrer de corrosion saline sur les contacts).
Pas de déclenchement réel d'urgence pour test
Les équipements d'alerte (VHF, EPIRB, Balise MoB…) disposent tous d'une fonction de test qui simulera une alerte. Il est illégal et punissable de déclencher une alerte pour réaliser un test. Chaque équipement dispose de sa propre procédure pour réaliser un test. Le plus souvent, il faudra appuyer pendant plusieurs secondes sur le bouton "Test" ou, encore, réaliser une séquence de touches particulière sur l'appareil. En fin de test, appelez le CROSS par téléphone (196) pour indiquer que vous avez procédé à un test selon la procédure idoine et que si une alerte a été réceptionnée, elle ne doit pas être prise en compte.
Cette dernière précaution n'est qu'accessoire et en rien obligatoire mais, dans le cas où l'équipement serait mal configuré et déclencherait une alerte malgré tout, elle permettra de ne pas déclencher de recherches.
Impact sur la batterie
Rappelez-vous que chaque test a un impact sur la durée de vie de l'accumulateur. La date de validité indiquée sur l'appareil ou sur sa batterie est relative à un équipement qui n'est jamais testé. Il faut tenir compte de ces essais et pondérer en conséquence la date indiquée. Par principe, considérez que chaque test va grever d'un mois la durée de vie de la batterie est un calcul raisonnable.
Certaines balises EPIRB (par exemple la EPIRB1 de chez Ocean Signal) limitent le nombre de tests. En l'occurrence, cette balise ne permet pas plus de 12 tests avec le GPS activé. Cela signifie que, passé ce nombre de tests de fonctionnement, les tests suivants seront incomplets et retourneront un état d'anomalie. Ne soyez donc pas surpris de ce comportement, largement expliqué dans la notice de votre appareil.
Et si le test échoue ?
Parfois, le test peut échouer. C'est presque une bonne nouvelle, cela implique qu'en cas de vraie utilisation de ce produit de sécurité, il aurait été inutile.
Si l'appareil est sous garantie, contactez son revendeur et demandez quelle est la démarche à réaliser.
Dans le cas où l'appareil n'est plus garanti, il faudra le renouveler après avoir éliminé selon les consignes locales de recyclage la batterie et l'ensemble des éléments potentiellement polluants.
Les équipements électriques ou électroniques ne peuvent être réparés que par des ateliers spécifiquement équipés pour cela. Y compris hors période de garantie, la réparation de cet accessoire de sécurité coûtera moins que les conséquences fâcheuses d'un accident.