Le spi asymétrique simplifie les manœuvres de spi. Contrairement à son homologue symétrique, il ne faut pas installer un tangon avec balancine et hale-bas. C'est pourquoi il ne faut pas s'en priver et ne pas réserver son usage uniquement qu'en régate. Même en équipage réduit (ou en solo) vous pouvez facilement vous faire plaisir avec un bord sous spi. Suivez le guide !
Envoi du spi
L'envoi du spi passe avant tout par une bonne préparation de la manœuvre, il faut prendre son temps pour vérifier que tous les points soient bien connectés (drisse, amure et écoute) avec à chaque fois des manœuvres claires : Les écoutes doivent passer autour du bateau en étant bien à l'extérieur de l'étai et des haubans, la drisse doit être claire (pas de tour autour de l'étai). Et surtout le sac doit être bien accroché dans les filières (pour ne pas passer à l'eau au moment de l'envoi).
Le sac du spi est positionné sur la plage avant sur le bord où l'on doit envoyer le spi.
Avant de l'envoyer avec la drisse, on vient approcher l'amure du bout du tangon et l'on borde aussi l'écoute (environ jusqu'au milieu du bateau). Chacune des deux sera bloquée.
En vue de l'affalage, on viendra aussi placer un cordage sur le point d'amure qui revient jusqu'au cockpit. Ce peut être n'importe quel cordage, même fin. Il sera juste utilisé au moment de l'affalage pour ramener le point d'amure vers l'arrière.
L'envoi du spi peut alors se dérouler sans précipitation en plaçant le voilier à environ 150-160° du vent et en choquant bien la grand-voile (c'est important, car le spi en restant dernière elle est déventée).
Empannage
S'il est une manœuvre qui peut inquiéter, c'est bien l'empannage sous spi. Celle-ci est simple même en équipage réduit à condition de bien la décomposer. Il ne faut rien précipiter et bien décomposer la manœuvre dans sa tête.
Sur des voiliers comme les J Boats où le bout-dehors est long (il mesure par exemple 1,30 m sur un J/99 de notre exemple), on pourra passer la contre-écoute entre l'étai et le spi. Si le bout-dehors est court (genre une simple delphinière comme c'est souvent le cas sur les voiliers de croisière), il faudra alors passer la contre-écoute par l'extérieur du spi. Cela change l'installation, mais pas la manœuvre.
On commence par aller à l'avant de son bateau pour vérifier que la contre-écoute n'est pas bloquée par un taquet ou par l'enrouleur de foc par exemple. Pour que l'écoute soit choquée rapidement, on vérifie qu'elle ne contient pas de nœuds et on la love proprement au fond du cockpit. Il faut que le spi puisse être rapidement choqué en grand.
Dans la manœuvre d'empannage, le plus important est la synchronisation entre le choqué et le bordé. On commence par choquer doucement le spi pour amener le point écoute jusqu'au niveau de l'étai. On vient alors le choquer en grand en reprenant la contre-écoute rapidement. On passe ensuite la grand-voile sur l'autre bord. L'empannage est terminé.
Affalage
Le guindant d'un spi asymétrique est long, souvent plus long que le mât. Le risque au moment de l'affaler et de le voir trainer dans l'eau. Pour éviter cela, on utilise le cordage que l'on a positionné sur le point d'amure au moment de gréer la voile. Celui-ci revient au cockpit (en passant à l'extérieur de l'étai et des haubans) si possible en passant entre la grand-voile et la bôme. Si l'on n'a pas une bordure libre, ou si la bôme est équipée d'un lazy bag, on revient directement au cockpit.
Toujours en plaçant son voilier vers 150-160° du vent, On commence par larguer l'amure avant de la ramener vers l'arrière via le cordage. Ainsi le spi devient totalement étouffé derrière la grand-voile. Il suffit alors de le ramener progressivement dans la descente. Vient alors le moment de lâcher la drisse, le spi rentre doucement à bord sans risque ni effort.