L'incendie sur un bateau n'est pas une fatalité. Même si c'est une urgence dangereuse, un brin de connaissance sur la lutte contre l'incendie, sur le choix et le maniement des extincteurs, permet d'éviter les erreurs basiques.
Un mauvais exemple à ne pas suivre !
Un court circuit dans le faisceau électrique du moteur enflamme l'huile chaude qui s'échappe du cache culbuteur mal jointé. Devant la fumée qui s'échappe, un équipier ouvre le capot moteur.
- Erreur n°1 : il ne faut pas alimenter un feu en oxygène. Cet apport d'air frais fait grandir les flammes. Sur l'incendie qui envahit désormais toute la cale, l'équipier jette un seau d'eau.
- Erreur n°2 : sur des incendies de liquide (carburant, huile…), il ne faut pas arroser d'eau.
Les fonds de cale mal nettoyés sont gavés d'huile. Les gerbes d'eau font gicler l'huile enflammée partout dans la cale. Les parois commencent à prendre feu, feu alimenté par le carburant qui arrive directement du réservoir. - Erreur n°3 : il faut couper les arrivées de combustible.
Devant les fumées qui envahissent la cabine, l'accès à la VHF pour appeler les secours n'est plus possible. Il ne reste plus qu'une solution : abandonner le navire…
Ce qu'il aurait fallu faire...
En étant mieux préparé, ce scénario catastrophe aurait pu tourner à une simple avarie. Devant les fumées qui sortent de la cale moteur, sans l'ouvrir l'équipier percute un extincteur en utilisant le nable de sécurité rendu obligatoire par la législation, étouffant rapidement l'incendie. On se retrouve quitte à un bon nettoyage de la cale et du moteur et à une remise en service du faisceau électrique. Rien en comparaison à la perte du bateau…
Les causes de feu
Pour déclencher un feu, il faut trois éléments. Supprimez un des trois et le feu s'éteint.
- Un combustible : Ils ne manquent pas sur nos bateaux : du gaz, de l'essence, du bois, du polyester…
- De l'énergie : une étincelle, une flamme, une forte chaleur
- Un comburant : en ce qui nous concerne, l'oxygène de l'air