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Une mésaventure qui déclenche un changement de toute l'électricité
Pour y vivre l'été entre port et cabotage, Anne-Hélène, originaire de Crozon a acheté un voilier Westerly Konsort de 1982. Ce voilier anglais biquille s'est avéré un choix parfait pour son programme de navigations estivales le long des côtes bretonnes avec son fils de 10 ans. A la fois sécurisant et habitable, elle a toute confiance en son bateau. Si elle l'a acheté prêt à naviguer, une mésaventure survenue à l'été 2022 l'oblige à réaliser des travaux d'ampleur.
Alors qu'ils sont à l'échouage sur le petit port de Creux Harbour, sur l'île de Sark, dans les anglo-normandes, ils sont confrontés à une panne de batteries. Sur cette île où l'on ne trouve principalement que des tracteurs et des chevaux, la nouvelle que des plaisanciers ont besoin d'aide est vite répandue. Ils sont finalement dépannés d'une carte d'électricité pour recharger les batteries dans un bloc du port. Après une semaine de bon temps, il est désormais temps de rallier la Bretagne. Anne-Hélène explique : "On repart au moteur. Au milieu de la traversée les conditions météo durcissent. Un des bas-haubans claquait, donc je me suis mis à la cape pour réparer. J'ai ensuite voulu redémarrer le moteur, mais il n'a pas démarré. Arrivée à Lézardrieux, dans les Côtes d'Armor, j'ai bidouillé les batteries pour redémarrer le moteur pour l'arrivée sur Bréhat."
Une installation électrique qui laisse à désirer
A son retour, la propriétaire de Windrush vérifie le tableau électrique, qui a l'air plutôt propre. Pourtant, elle s'aperçoit que ses panneaux solaires et son chargeur de quai ne sont branchés à rien. Elle détaille : "C'était un paquet de noeuds. Les batteries au bout de trois ans s'étaient déchargées. J'ai décidé de refaire l'électricité du bateau et le vaigrage car mon fils est allergique à la poussière. Ça a été le point de départ de la réfection du bateau."
Se former et mettre en oeuvre
Elle suit une formation de deux jours sur l'électricité chez Escale Technique à Nantes. Anne-Hélène nous explique : "C'est vraiment bien conçu. On entre direct dans le vif du sujet. Très pratique, ça m'a suffit pour tout refaire. Je suis bricoleuse et j'ai l'esprit technique. C'est très simple le 12 volts et le professeur l'aborde de manière très pédagogique."
Elle profite donc du chantier d'hiver pour s'atteler aux travaux. Son tableau électrique est positionné sur le côté de la descente, qui est aussi le capot du moteur. Tous les fils sont huileux, les dominos installés dans tous les sens et il fait très chaud. Elle décide de tout déplacer au-dessus de la table à carte. Elle raconte : "J'ai fait en sorte que tous les câbles soient accessibles. Ils passaient derrière les vraigrages. Il a fallu aussi les identifier parce qu'on ne savait pas où ils allaient."
De nouveaux vaigrages pour combattre les allergies
En parallèle des travaux d'électricité, Anne-Hélène refait les vaigrages du carré, de la couchette cercueil et du plafond. Reste encore la pointe avant, qui avait déjà été refaite, mais mal finie. Cette dernière a par contre été dotée d'une nouvelle moquette.
La plaisancière détaille les travaux : "J'ai déjà refait mon Love-Love mais j'y avais passé trois jours. Sur Windrush, il a fallu enlever les résidus de colle Néoprène de l'ancien vaigrage. J'ai passé tout le mois de décembre à poncer et nettoyer. J'ai acheté un vaigrage qui me plaisait, et trouvé les produits nécessaires auprès de l'Atelier Hafner, tapissier-sellier, pour faire son vaigrage seul. J'ai choisit une colle Ovalit F, mieux que le Néoprène et facile à mettre en oeuvre. Elle est assez chère, mais ne sent pas. On a le temps de maroufler, de repositionner. J'ai retaillé mes panneaux de contreplaqué pour les adapter à l'épaisseur de feutrine de 2 cm des nouveaux vaigrage."
Des travaux de confort et un nouveau système d'antifouling
Après avoir tout nettoyé et retaillé, Anne-Hélène a pu appliquer les nouveaux vaigrages. Elle a également repeint les vieux meubles de la cuisine et créé des placards et de grands équipets ouverts sur les côtés. Pour le garde-manger, elle a rajouté une étagère, ce qui l'a fait gagner en espace.
Pour s'éviter les sorties d'eau et remises à l'eau trop onéreuse, le port de Crozon n'étant pas équipé pour les biquilles, Anne-Hélène teste également un nouveau type d'antifouling. Il s'agit du parafouling, un vernis à base de graphène. Sans biocide, cela lui évite également de faire le carénage. Affaire à suivre...