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Face à la recrudescence d'évènements climatiques violents et les bateaux drossés à la côte qu'ils entraînent, une question se pose au plaisancier : comment suis-je couvert ? Quand un bateau coule, ou vient à la côte, la prise en charge de l'assurance dépend du contrat souscrit. Pour y voir plus clair, nous avons questionné April Marine, spécialiste dans l'assurance plaisance.
Contrat au tiers
Si votre contrat est "au tiers", l'assurance prend en charge uniquement les dommages que vous pouvez causer à une autre personne. Si vous venez à heurter le ponton de la station de carburant, les dommages causés au ponton seront couverts par l'assurance. Mais pas les rayures sur votre coque.
Dans le cas de la perte d'un bateau suite à un mouillage qui dérape, seule la prise en charge du renflouement ou du retirement de l'épave sera couverte. Afin de remettre en état le lieu du naufrage. Quant à la réparation de votre bateau, elle restera entièrement à votre charge.
Contrat tous risques
Dans le cas d'un contrat d'assurance "tous risques", en plus de l'assurance du tiers, l'assureur assure la valeur du bateau. Attention tout de même aux limites d'exclusion qui peuvent être stipulées dans le contrat. Par exemple, il peut être indiqué qu'un bateau reste assuré au mouillage s'il existe toujours une surveillance à bord… La qualité du corps-mort peut aussi être précisée, corps-mort réglementé ou non… Il faut donc bien lire son contrat dans le détail pour savoir ce pour quoi on est protégé.
Concernant la valeur du bateau qui sera remboursé, April Marine se base sur la valeur "à dire d'expert". L'objectif de l'assureur est de remettre financièrement le patrimoine de l'assuré dans l'état où il se trouvait avant le sinistre. L'assuré a alors les moyens de se racheter un bateau identique à celui qu'il possédait avant l'accident.
Etat de catastrophe naturelle ?
La déclaration d'état de catastrophe naturelle ne touche pas les contrats plaisance. En effet, en cas de déclaration de catastrophe naturelle, ce ne sont plus les assureurs qui remboursent, mais un fonds créé pour cela. Or les contrats d'assurance plaisance ne cotisent pas à ce fonds.
En cas de location ?
Si un bateau en location venait à s'échouer, c'est le contrat de location qui fera foi. Il s'agit d'une relation contractuelle entre le loueur et le locataire. Dans la plupart des cas, le locataire va perdre sa caution dans la limite de la franchise de l'assuré.
Tempête d'été… temps de traitement allongé
Les services de sinistre des assurances plaisance ont toujours un surcroit de travail pendant l'été, période où les bateaux sont plus largement utilisés. Même si les équipes sont toutes sur le pont, les tempêtes d'été viennent ajouter un surplus de demandes des assurés.
Lionel Boismery, dirigeant d'April Marine l'explique: "Cet été 2022, la tempête - ouragan ? - survenue en Corse sature encore plus le service sinistre. C'est donc mécaniquement plus long de traiter les demandes. Chez April Marine, nous avons dû faire appel aux renforts d'autres services pour répondre au mieux à toutes les demandes. C'est d'autant plus important que beaucoup d'assurés téléphonent avec une énorme détresse psychologique. Ils ont eu peur pour leur vie ! Nous ne connaissons pas cette situation quand nous couvrons des tempêtes hivernales, dans lesquelles nous avons seulement à déplorer des pertes matérielles. Ici, nous avons donc aussi un fort rôle d'accompagnement de nos assurés."