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Dès que l'on s'éloigne à plus de 60 milles d'un abri, on doit armer son bateau en catégorie hauturière. C'est la catégorie qui autorise toutes les destinations, sans limites de distance. Voulant nous rendre aux Baléares depuis la France, nous avions besoin de cet armement pour réaliser la traversée vers les îles.
Nous avons donc réfléchi au matériel que nous souhaitions pour assurer notre sécurité. Pour cela, la législation nous aide en nous imposant des équipements :
- Radeau de survie
- Radiobalise EPIRB
- VHF fixe
- VHF portable étanche
Sans oublier le matériel présent sur tous les bateaux dès que l'on quitte le port : au moins un gilet de sauvetage par équipier équipés chacun d'un éclairage, bouée fer à cheval, pharmacie complète…
Le radeau de survie
Pour le radeau, on a le choix dans le nombre de places : 4, 6 ou 8 - voire 10 ou 12 places. Il faut l'adapter au nombre d'équipiers à bord, mais on peut opter pour un huit places même si l'on n'est que 4 à bord. Qui peut le plus peut le moins ! Bien entendu, plus le radeau est grand, plus il sera confortable. Si l'on n'est que 4 à embarquer dans un radeau prévu pour 8, on se marchera moins dessus. Mais a contrario, plus il est grand, plus il est cher et lourd. Un radeau 4 places chez Forwater pèse moins de 30 kg, c'est le plus léger et le plus compact du marché, alors qu'un 8 places pèse 10 kg de plus, soit 39 kg en sac. Ces 10 kg d'écart sont à prendre en considération quand vous aurez à le porter pour le mettre à l'eau…
De notre côté, nous avons décidé d'installer le radeau 4 places sur le dessus du rouf. On imagine qu'en cas de naufrage, nous le "pousserons" facilement à la mer d'un bord ou de l'autre. Nous avons utilisé des supports qui se vissent sur le pont, sur lesquels se reprennent des sangles pour le tenir en place. Ces sangles qui se ferment avec des clips ne nécessitent pas de couteau pour la mise à l'eau. Elles s'ouvrent toutes facilement. Il faut y penser, car la mise à l'eau se fera toujours dans la précipitation. Et bien entendu, la sangle de déclenchement, ce lien sur lequel il faut tirer pour percuter le radeau, est reliée à un point fixe solide sur le bateau.
Nous avons fait aussi le choix d'un radeau en container, c'est à dire emballé dans une boite en "plastique". Ce même radeau existe rangé dans un sac. On gagne ainsi quelques kilos sur le poids global. Mais un radeau dans son container est moins exposé aux intempéries, or le notre va rester sur le rouf exposé aux rayons du soleil et de la lune.
Deux VHF
Un point important pour la sécurité sont les moyens de communication. Quand on est en détresse, il faut alerter, et la radio est le meilleur moyen pour cela. Dans l'armement obligatoire, on nous demande d'avoir une VHF fixe et une VHF portable étanche. Pour les deux, nous avons opté pour des modèles ASN. Ce sont des VHF dans lesquelles on paramètre le numéro MMSI du bateau. Ainsi, quand on active un appel de détresse sur la VHF, celle-ci envoie ce numéro unique vers les secours. À partir de ce numéro, les secours savent à quel bateau ils ont à faire et peuvent alerter les contacts qui y sont liés. En plus, la VHF envoie une position GPS qui accélère les recherches.
L'indipensable pyrotechnie
Depuis la mise à jour de la réglementation en 2017, les engins pyrotechniques à avoir obligatoirement à bord se limitent à 3 feux rouges à main. Ce sont des feux à déclencher pour guider des recherches de proximité. Les fusées-parachutes, qui guident les secours à distance, ne sont plus obligatoires, tout comme les fumigènes, pour aider les pilotes d'hélicoptère à visualiser le vent à la surface de l'eau. Pour autant, et malgré le fait que notre bateau soit équipé de VHF fixe et portable, nous avons opté pour un ensemble complet de pyrotechnie, une valise dans laquelle se trouvent les feux à main, mais aussi 2 fumigènes et 3 fusées-parachutes. En sécurité, le mode ceinture et bretelle ne nuit pas et nous ne voudrions pas nous en vouloir en cas d'accident de ne pas avoir sous la main cette valise pouvant être salvatrice.
Une balise EPIRB
La balise EPIRB est un peu l'arme fatale pour le naufragé. En effet, elle fonctionne avec des satellites. Une fois déclenchée, elle envoie un signal de détresse qui est réceptionné à terre, où que l'on se trouve sur le globe. Ainsi, même au milieu d'un océan, un centre de secours est alerté de votre détresse. Cette balise est codée par le fabricant, ou son revendeur, avec votre numéro MMSI unique.
À bord, nous l'avonsi fixée sur une cloison dans le carré, facilement accessible depuis l'extérieur. Une fois déclenchée, on peut la jeter à l'eau, elle flotte, sans oublier de la fixer avec la garcette prévue à cet effet. Il ne reste alors plus qu'à attendre que l'on vienne vous chercher…
Le matériel toujours accessible
Si les gilets de sauvetage sont toujours "personnalisés", donc réglés à la corpulence du porteur, tout le matériel de sécurité est rassemblé au même endroit dans le bateau. Dans ce sac prêt à partir, nous réunissons entre autre un projecteur torche étanche chargé, la VHF portable, une lampe frontale et d'autres équipements qui complètent notre sécurité en cas d'évacuation.