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Un gaz incolore et inodore dont les effets sont réels
Le taux de CO2 dans l'air se mesure en partie par million, ou ppm. Le taux normal de l'atmosphère est d'environ 400 ppm, ce qui équivaut à 0,04 % de gaz dans l'air. En milieu fermé, les effets néfastes peuvent se traduire, à partir de 1 000 ppm, par une fatigue intellectuelle, qui se renforcera jusqu'à 4 000 ppm.
Entre 4 000 et 6 000 ppm, une exposition de plusieurs heures aura des conséquences sur la santé. Enfin, un taux très élevé favorisera une augmentation de l'amplitude respiratoire, inférieure ou égale à 2%, une accélération de la fréquence respiratoire inférieure ou égale à 4%, des troubles visuels et des sueurs, inférieur ou égal à 10%, avec des risques de perte de connaissance et de décès.
Quel taux de CO2 dans un bateau ? Quels effets sur l'équipage ?
L'appareil utilisé sur notre voilier Arthur mesure le taux de dioxyde de carbone et enregistre son historique. Nous pouvons dors et déjà vous dire que cette valeur évolue très rapidement. Dans l'espace réduit d'un bateau, elle a tendance à partir à la hausse… il faut donc se montrer vigilant.
Même avec les dorades et le hublot de la descente ouverts, nous oscillons entre 1 000 et 2 000 ppm avec l'équipage à bord. Quand tout est fermé, le seuil des 4 000 ppm est atteint en quelques minutes seulement… à ce moment là nous avons besoins de "prendre l'air", et l'air vicié peut avoir une influence sur le moral et la concentration.
Faire tomber le taux de CO2
Pour réduire le taux de dioxyde de carbone, il évidemment faut aérer… mais de quelle manière et en quelles proportions ?
Pour faire replonger le taux à moins de 600 ppm en un temps record, la solution radicale sur Arthur consiste à ouvrir à 45° le grand hublot avant face à un vent soutenu, puis à entre-ouvrir les hublots arrières et ceux de la descente pour favoriser la circulation de l'air.
S'il n'y a pas ou peu de vent, avoir plusieurs grandes ouvertures maintient un taux de CO2 correct à bord. L'air pulsé depuis l'extérieur est une solution alternative efficace. Nous n'avons pas de chauffage à air pulsé sur Arthur, mais une prise d'air moteur qui, quand elle tourne à plein régime, réduit un taux de plus de 3 000 ppm en moins 1 000 ppm en 5-10 minutes environ. En ouvrant les hublots, le taux descend rapidement sous la barre des 600 ppm.
Notons que les boites à dorade et aérateurs, bien qu'efficaces sur Arthur, ne suffisent pas à faire descendre le taux de CO2 à une valeur acceptable, même avec un vent fort. Cependant, ces installations sont utiles, surtout quand il pleut.
Le vent, l'air pulsé et les pulls sont nos amis
En conclusion, nous pouvons affirmer qu'on se sent mieux avec une bonne aération, même s'il faut se couvrir par temps froid. Avoir un petit appareil qui mesure le CO2 en temps réel est pratique pour savoir si l'aération est suffisante.