Problématique de base
L'Amerglass est un bateau qui date de 1973. Le tableau de bord se limite aux instruments de contrôle du moteur (jauge de température, de pression et compte-tour principalement). Mais ce dispositif ne laisse pas de place pour ajouter les écrans des appareils électroniques. Il faut donc trouver une solution, car sur ce bateau, j'ai l'intention d'installer un traceur de carte qui sert aussi de sondeur, un écran pour le pilote automatique et une VHF. Ne voulant pas trop dénaturer la console, je veux garder les anciens écrans des moteurs Perkins installés sur deux plaques en bakélite que je trouve esthétiques. L'ensemble des appareils électroniques viendront de chez Garmin (VHF 115i, traceur 923 XSV, pupitre de pilote automatique GHC20). Je me limite volontairement à un traceur de 9 pouces pour ne pas avoir un trop grand écran à intégrer.
Des gabarits en carton
Je commence par imaginer positionner les 3 appareils Garmin sur le haut de la console. Pour rester lisible, il faut donc les installer presque à la verticale pour que le barreur les ait bien sous les yeux. Je fais donc un gabarit en carton avec des impressions des écrans à l'échelle 1 pour me rendre compte du résultat. Je vois rapidement que les écrans sont bien lisibles, presque trop puisqu'ils barrent une partie de la vue vers l'avant ! La console ajoutée est trop imposante.
Pour la seconde tentative, je réduis en largueur la console prévue, ne gardant que le traceur et le pilote en haut. La VHF trouve alors sa place sous le tableau de bord. Un emplacement qui lui convient bien même si je ne suis pas sûr qu'elle puisse y rentrer en profondeur vu le meuble de salle de bain qui se trouve sous la console. Mais cette disposition générale ne me plait pas, car l'écran du traceur reste toujours loin de la barre et la manipulation de l'écran tactile à bout de bras ne sera pas aisée. Il faut trouver une autre disposition...
J'ai aussi imaginé installer la VHF et le pilote suspendus au plafond, au-dessus du parebrise. Mais je n'ai pas trouvé de solution viable qui ne bloque pas la vue quand on est debout dans le cockpit, le plafond n'étant pas très haut. Avec mon 1,84 m, je tiens tout juste sans toucher le plafond.
Démontage général !
Finalement, je démonte entièrement le tableau de bord. Pour le repenser dans son intégralité. Les tableaux de contrôle moteur et les manettes de gaz sont démontés. On va tout refaire à neuf !
Presque involontairement, je place l'électronique juste devant la barre. Et c'est une révélation ! Ainsi le traceur devient totalement lisible même sans l'incliner puisqu'on le domine et que l'on peut le lire en baissant la tête. Il suffit alors de "repousser" les tableaux de contrôle moteur vers le haut. Ils ne demandent pas une lisibilité identique.
De la menuiserie
Je fais un premier montage "à blanc" avec un contreplaqué de 5 mm sans valeur et facile à découper. Cela me permet de voir où passent les fils électriques, et aussi de quelle hauteur j'ai besoin pour que tout ce petit monde prenne sa place sans souci.
C'est en contreplaqué marine de 15 mm que sera réalisé le tableau de bord final. Je positionne les différents éléments pour voir si tout va coller et surtout si l'ensemble est bien réalisable.
Voilà les premiers essais du tableau de bord final. Je vérifie que mes instruments tiennent bien et que l'on peut remonter les manettes de gaz. Pour que l'ensemble prenne moins de place dans le passage, je vais encore découper le coin en bas à droite. Une fois la partie menuiserie terminée, il faut passer à la partie esthétique avec un garnissage en simili cuir noir pour retrouver l'identique d'origine.
C'est chez Serge Ferrari, un fabricant de tissu français spécialisé dans les produits outdoor que je vais trouver le simili cuir. Il s'agit d'un produit en PVC qui est assez extensible pour bien habiller les surfaces et surtout qui ne craint ni le soleil ni les salissures (du Stanskin Top Noir Club). Idéal donc pour mon tableau de bord.
Pour réaliser les 2 coutures de chaque côté du tableau de bord, nous avons sollicité la Sellerie Not à Toulouse (une sellerie spécialisée dans les voitures anciennes et les équipements de bateaux). Elle nous a réalisé une piqure double en fils noir très élégante. Elle suit parfaitement les 2 angles du tableau de bord.
Avant la pose du tissu, je rebouche les trous causés par les vis avec de la pâte à bois. Ainsi la surface sera parfaite quand le tissu sera tendu dessus. Je laisse volontairement les arètes assez franches pour que les angles soient parfaits.
La finition sellerie
Avant de poser le skaï, je vais coller avec de la colle néoprène en bombe, une petite mousse fine (environ 3 mm) qui va donner un sentiment de "confort" quand on s'appuie sur le tableau de bord. Les instruments seront aussi légèrement enfoncés dans le tissu pour un aspect plus esthétique.
Le skaï est retourné et agrafé tout autour du tableau de bord. Auparavant, il faut bien le tendre. Une opération qui demande un peu de précision pour aboutir au fini désiré. Chaque ouverture, les emplacements des instruments, est aussi découpée et retournée pour être agrafée à l'intérieur. Ainsi il n'y a aucun risque qu'avec le temps le tissu ne glisse et que le bois apparaisse sous les instruments.
Retour à bord pour les premiers essais. Le résultat nous satisfait assez...
Le tableau de bord est définitivement vissé par en dessous. Puis, c'est la mise en place des commandes moteur. Il ne reste plus qu'à attendre les instruments électroniques de Garmin pour compléter définitivement la nouvelle installation.