La plupart des plaisanciers qui ne disposent pas d'une place à l'année dans un port (à sec, sur un terre-plein ou à flot) doivent déplacer leur bateau de son lieu de stockage à la mise à l'eau et vice-versa, au moyen d'une remorque à bateau.
Cette remorque vaut plusieurs milliers d'euros le plus souvent, le prix variant selon notamment le nombre de rouleaux dont elles disposent (facilitant le chargement du bateau), la qualité du métal qui la compose (notamment son anodisation contre les effets de l'eau de mer) ou le mode de mise à l'eau (remorque fixe ou cassante).
Penser à assurer la remorque contre le vol
La première précaution à prendre est d'assurer la remorque. Bien que le fait d'assurer ne garantisse pas d'empêcher le vol, il permet d'avoir une certaine sérénité dans le cas où cet accessoire serait dérobé.
Cette assurance vous permettra de couvrir l'acquisition d'une nouvelle remorque en cas de vol mais aussi, selon les contrats, de permettre de trouver une solution rapide lorsque vous constatez sa disparition (prêt d'une remorque de remplacement, transport du bateau en camion, indemnisation des frais de ponton…).
La compagnie qui couvre le bateau transporté ou le véhicule tracteur pourra renseigner sur les possibilités d'assurer la remorque du bateau.
Pour quelques heures ou un week-end, faire simple
Pour une durée restreinte (la navigation du dimanche matin ou celle du week-end), il faut penser facile et rapide.
Une chaîne passée autour du châssis de la remorque et attachée à un arceau de stationnement sera la première précaution. Pour que cette méthode soit efficace, il faut que le lien (chaîne, antivol…) soit de qualité et résistant aux outrages du temps et de l'eau salée. Attacher une remorque sujette aux embruns devra se faire en plusieurs points sur la remorque et, surtout, à un endroit qui ne sera pas démontable facilement.
Elle peut être doublée par un verrouillage d'attelage qui vient recouvrir la partie femelle (sur la remorque) de l'attelage. Ce dispositif se verrouille avec une clé ou un cadenas.
Ce sont ces derniers modèles, équipés d'un cadenas, qui sont les plus fiables. Ils laissent l'utilisateur choisir le type (clé, code, inoxydable…) de cadenas utilisé.
Ces verrous d'attelage sont les éléments antivol les plus simples à utiliser. Ils se rangent dans un équipet du bateau et s'installent en un instant.
L'immobilisation de la roue de la remorque peut aussi se faire en utilisant des sabots. Il suffit de passer trois crocs autour de la roue, sur chaque face. Le sabot viendra heurter la remorque, invalidant la rotation et, ainsi, le déplacement de la remorque. Pour installer ces sabots, il faut néanmoins considérer qu'on va avoir autant de manipulations à réaliser qu'au cours du changement d'une roue. C'est une tâche assez salissante et qui nécessite de l'entraînement.
Empêcher le déplacement de la remorque pour du long terme
Lorsque la mise à l'eau a lieu pour une durée plus longue, il peut devenir utile de passer plus de temps à prévenir le vol.
La première et principale précaution à prendre est d'interdire le déplacement de la remorque. Deux écoles existent, la première considère que la remorque sera forcément tractée pour être dérobée, l'autre qu'elle sera déplacée d'une manière ou d'une autre (grue, manuelle…).
Evidemment, aucune méthode n'est absolument infaillible pour empêcher le vol. Une personne motivée ne sera pas empêchée de commettre son acte !
Pour empêcher de pouvoir tracter la remorque, le premier réflexe est de déposer la tête d'attelage. Cela demande un minimum d'outillage (clé plate notamment) et démotivera le voleur opportuniste. L'inconvénient est qu'il faut penser à graisser de nouveau l'attelage à chaque remontage et… trouver où stocker, à l'écart de la remorque, cette tête. En effet, la garder à bord du bateau qui reste sur la remorque est une très mauvaise idée !
D'autres proposent de déposer les roues de la remorque. Ici aussi, il faut être outillé pour cela et ranger les roues quelque part. Laisser un écrou antivol en place sur chaque roue, pour éviter que la pose d'une roue soit suffisante pour dérober la remorque.
La méthode est simple. On monte la remorque à l'aide d'un cric. On dépose des billes de bois (surtout pas de parpaing qui viendra blesser le métal) sous la structure de la remorque et on redescend la remorque.
Le poids de la remorque ne doit pas reposer sur le moyeu, qui n'est pas prévu pour cela et risque de se déformer.
L'inconvénient majeur de cette solution est la perte d'élasticité dans les mouvements de la remorque dus, notamment, au vent. Elle risque de ripper et de tomber de ses supports. Il faut aussi penser au stockage des roues déposées.
Certains proposent de bloquer le frein de la remorque, mais l'idée semble peu opportune. Efficace contre le déplacement, cette méthode va abîmer les mâchoires de frein et les disques de frein, qui ne sont pas prévus pour demeurer serrés les uns aux autres en permanence, d'autant plus dans un environnement salin. Et la méthode utilisée à dessein (blocage du câble par une pince, maintien de la tête d'attelage en position freinée…) consiste toujours à mettre un mécanisme dans une position qui n'est pas initiale, engendrant de la fatigue sur ce mécanisme.
D'autres options existent telles que la dépose d'un essieu ou encore le démontage complet des galettes. Certes efficaces, ces méthodes demandent bien des efforts pour qu'on puisse parler ici de méthodes simples et applicables au quotidien. Elles demandent, en effet, des outils et des moyens d'action hors de la portée efficace et aisée du plaisancier.
Suivre la remorque dans l'hypothèse où elle est dérobée
Si elle est dérobée, il sera utile de pouvoir suivre sa remorque. L'idée, à l'instar des traceurs de bateau, n'est pas de se rendre soi-même à l'endroit où la remorque aurait été vue ou aperçue, mais les balises peuvent être utiles aux enqêteurs.