Nous avons tous débuté un jour sur un bateau. Le nouveau support qui s'offre à nous est si vaste et composé de tant de facteurs (marées, vents, soleil, vêtements, vitesse, cartographie, mécanique…) que les erreurs sont inévitables.
1 - Bien appréhender la marée quand on s'échoue
Beacher sur une plage peut être tentant quand on navigue en bateau à moteur notamment. Mais avez-vous pensé que la marée puisse changer ? Soit vous retrouvez votre embarcation carrément échouée après la promenade sur la plage, soit, elle a pris la poudre d'escampette avec la marée montante !
Le conseil :
Enregistrez bien les heures de marées avant de vous échouer. N'oubliez pas que même en Méditerranée, la mer reste toujours en mouvement.
2 - De l'eau pour boire et éviter la déshydratation
En mer, le soleil, le vent, l'atmosphère saline et l'humidité ambiante nous font consommer jusqu'à deux fois plus d'eau qu'à terre. Avec le vent qui assèche la peau, on ne se voit pas transpirer et la sensation de chaleur disparait. Mais la déshydratation est là.
Le conseil :
Pour être large, prévoyez, pour chaque équipier (adulte comme enfant) entre 2 à 3 litres d'eau par journée. Et n'hésitez pas, dès que vous croisez un robinet d'eau potable (dans un port par exemple), de compléter les réserves.
3 - Sur l'eau, le soleil est un ennemi
Quand on navigue sous le soleil, on ne se rend pas compte de la puissance des rayons. Avec le vent, on ne sent pas les brulures. A bord, le soleil vient de toutes les directions. Du ciel d'abord, en provenance directe de l'astre solaire. De l'eau ensuite, par réverbération. Du bateau aussi souvent blanc qui réverbère l'ensemble des rayons ultra-violets.
Le conseil :
Portez aussi longtemps que possible un T-shirt et, dès que vous le retirez, tartinez-vous de crème solaire. Protégez-vous aussi la tête (chapeau, bob, casquette…). Portez et faites porter des lunettes de soleil, achetées chez un opticien et qui proposent un pouvoir de filtration des UV suffisant (indice 3 à 4).
4 - Bien chaussé pour se protéger les pieds
Pieds nus sur le bateau, on est extrêmement bien. Aussi longtemps que vous restez dans le cockpit et n'allez pas faire de manœuvre, vous pouvez rester ainsi. Mais, dès que vous vous déplacez, qui plus est pour prendre un coffre, larguer l'ancre, vous amarrer ou encore aller disposer des pare-battages, il faut absolument vous chausser. Les chaussures que nous portons tous les jours, y compris les plus confortables ou les plus à la mode, sont inadaptées à un usage en mer et elles seront presque certainement abîmées par l'eau de mer.
Le conseil :
Prenez des chaussures qui tiennent bien le pied et qui ne glissent pas sur le pont. Mais surtout évitez les semelles noires qui laisse de grandes traces sur le gelcoat blanc.
5 - Couvrez-vous pour avoir chaud
Sur un bateau, les températures peuvent devenir froides et moins agréables. L'humidité et le vent aidant, la différence entre la température de journée et celle de soirée peut devenir bien pénible. Il faut donc se couvrir.
Le conseil :
La méthode des 3 couches est l'idéal pour avoir chaud et réguler sa température. Couche 1 : sous-vêtements contre la peau pour évacuer l'humidité. Couche 2 : des polaires pour tenir chaud (mais laisser passer la transpiration vers l'extérieur). Couche 3 : pour protéger des embruns et du vent (mais toujours respirant).
6 - Dans les manœuvres, ne rien faire plutôt que de se faire mal
En cours de manœuvre, notamment à l'approche d'un ponton ou dans une écluse, le réflexe est courant de tenter d'éviter de venir percuter le bateau en s'aidant des mains ou des pieds. En plus d'être parfaitement inefficace, cette méthode est extrêmement critique.
Nous disposons à bord des bateaux des outils pour réaliser ce type de manœuvre. Prévoyez donc un pare-battage volant qu'un équipier viendra judicieusement placer au point d'impact de la coque le moment voulu.
Le conseil :
Disposez des pare-battages (des bouées de protection) en nombre suffisant autour du bateau. A minima, 3 par côté pour protéger le bateau de la percussion avec un mur ou un ponton. Et, lors des manœuvres d'approche, utilisez le pare-battage volant.
7 - La mécanique : incontournables vérifications
Une avarie ou une panne, à terre, n'ont qu'exceptionnellement de conséquences majeures. En mer, le fait de ne pas parvenir à remonter son ancre peut rapidement devenir dangereux. Un moteur qui cale devant des rochers l'est tout autant. Sans se transformer en mécanicien hors pair ou expert en voiles, il convient de bien entretenir son embarcation.
Le conseil :
Dressez une liste des éléments à vérifier et conservez cette liste avec vous. À chaque sortie et au retour, passez-la en revue et cochez les éléments vérifiés. Au cours de la sortie, regardez de temps en temps les éléments les plus critiques (mouillage et motorisation) et, au moindre doute, prenez le temps de regarder un peu plus posément. Souvent, un souci détecté en amont se corrigera avec facilité. Enfin, à bord, disposez de l'outillage de base nécessaire, accompagné de ses joints, raccords et autres tuyaux utiles.
8 - Attention aux objets en poche
Sur un bateau, la loi de Murphy se vérifie quasiment à tous les coups. Transposé à notre pratique, cet adage fera tomber les clés de la voiture dans l'eau, mouillera son téléphone par une vague ou fera couler ses lunettes… Depuis le fait de ne rien avoir dans les poches jusqu'à la pochette étanche pour téléphone, les solutions pour réduire l'impact de ces incidents sont à portée de main.
Le conseil :
N'emportez, en bateau, que ce qui est strictement nécessaire. En cas de pépin majeur - imaginez le pire, le bateau coule - vous perdrez moins. Et protégez vos biens avec des sacs étanches ou des cordons.
9 - Passer le temps pour s'éviter l'ennui
Si le mal de mer vous guette ou pour ne pas lui laisser d'espace, pensez à vous occuper. Chacun possède une manière différente de tuer le temps et aucune n'est meilleure ni moins satisfaisante que l'autre. En tous les cas, il faut avoir prévu quelque chose à faire.
Le conseil :
Pensez à plusieurs activités et à les alterner. Projetez-vous à pratiquer ces activités à plusieurs comme en solo, ce qui peut multiplier les opportunités et créer de bons et beaux souvenirs.
10 - Bien anticiper les conditions météo
En mer, la météo change vite. Le soleil éclatant de midi peut cacher l'orage de quinze heures. Et le fait de vous y être préparé permettra d'aborder ce passage de temps pas fameux avec la sérénité nécessaire. Gardez l'œil ouvert et l'observez le plan d'eau et l'état global de l'environnement (vent qui se lève, couleur du ciel, bruit, déplacement des oiseaux …) reste la meilleure prévision qui soit.
Le conseil :
Anticipez la prise de météo sur plusieurs jours avant la sortie. Cela vous permet d'avoir une bonne idée des phénomènes en cours.