À 36 ans, Guillaume Belot, natif de Vendée, a tôt fait de monter sur un bateau, que ce soit pour des régates amicales ou pour des sorties familiales. Propriétaire d'un Flirt de 1979, il s'est rapidement aperçu que la location représentait la solution la plus commode et évidente pour un plaisancier émigré à Paris de mixer plaisance et impératifs professionnels.
Aujourd'hui directeur marketing chez Click & Boat, plateforme de mise en relation entre les propriétaires et les locataires de bateau, il a l'habitude de récolter les avis des uns comme des autres. Et il sait, ainsi, nous enseigner les bons et moins bons gestes qui fondent une location réussie, selon les retours des usagers de la plateforme qu'il représente.
Alors, Guillaume, convenablement préparer une location, en quoi cela consiste ?
"Le premier conseil que je donne aux primo locataires est de s'assurer qu'ils connaissent toujours les basiques. Il arrive fréquemment que la première location se fasse 5, 10 ou 20 ans après avoir passé le permis et, entre temps, les choses ont évolué, les habitudes et règles aussi. Non pas qu'un plaisancier qui a obtenu son permis de longue date sera moins compétent, mais il aura parfois besoin d'une petite piqûre de rappel pour remettre les réflexes en route."
"Il faut aussi connaître, aussi réellement que possible, la zone au sein de laquelle on va naviguer" ajoute-t-il. "C'est l'utilité de la cartographie, mais pas uniquement. Connaître une zone, c'est aussi s'y intéresser, considérer les endroits à visiter ou à voir nécessairement, comme les habitudes d'horaires de sortie, les contraintes de porte à flot par exemple."
Le dialogue initial, gage de succès pour la suite
La plateforme Click & Boat permet aux locataires et propriétaires d'échanger par messagerie tout au long du processus de location. Guillaume insiste sur l'utilité de son utilisation : "Les deux parties ont tout intérêt à s'assurer que le bateau correspondra aux attentes du locataire comme à celles du propriétaire. Par exemple, s'assurer qu'on ne va pas envisager une distance lointaine à bord d'un semi-rigide. Il faut partir du principe que le propriétaire est un expert de sa zone de navigation, il demeure sur place et sait fournir les conseils profitables. Il sera rassuré par un locataire qui pose des questions et s'intéresse plutôt qu'une personne qui ne viendra que consommer ce bateau mis à disposition", précise-t-il.
Humilité et intérêt, donc, pour s'assurer que tout ira bien. Manifester ses doutes au loueur aussi : "Décrire au propriétaire son équipage, le nombre d'enfants et d'adultes, le mal de mer ou la présence de personnes âgées. Tout ce qui peut présenter un impact sur la manière dont se déroulera cette sortie doit être exposé au propriétaire. Il a le plus souvent été amené personnellement à être confronté à ces conditions et saura vous dire avec certitude si son bateau conviendra ou pas."
La météo ne dépend pas du propriétaire
Point de vigilance important, le fait de prendre la météo, à long terme pour connaître le climat local, puis à plus court terme au fur et à mesure que la date de location s'approche. Guillaume nous explique : "La météo, tout le monde le sait, un gage majeur de sécurité au cours d'une navigation. Trop de locataires pensent que les propriétaires vont leur fournir des informations de météo. Alors qu'il est de leur responsabilité d'examiner le temps qu'il fera tout au long de leur location. À ce sujet, nous proposons une assurance qui permet au locataire comme au propriétaire qui ne le sent pas d'annuler une sortie, sans frais pour l'un ni pour l'autre, si les conditions météorologiques ne permettent pas d'envisager sereinement une sortie. Ce n'est pas une raison de ne pas s'intéresser à la météo pour le locataire, mais c'est une garantie de sérénité pour le propriétaire" complète le responsable.
Prise en mains ou sortie avec un skipper, les options sont possibles
"Si le locataire doute, la relation humaine et la bienveillance des propriétaires suffit le plus souvent à lever les inquiétudes et les craintes bien naturelles" développe Guillaume. Il complète "Il est possible de louer avec un skipper, pour être certain de ne se procurer que du plaisir. C'est une option ultime et surtout adaptée aux voiliers ou locations de longue durée. Pour les sorties à la journée ou au week-end, qui sont la majorité en nombre, n'hésitez pas à demander au propriétaire une prise en mains de son bateau." C'est un signe de reconnaissance des compétences du propriétaire et un moyen efficace de prendre la main sur le bateau de façon plus sereine. "Nos propriétaires sont bienveillants et prendront souvent beaucoup de plaisir à ainsi expliquer leur bateau et ses spécificités" termine Guillaume.
Ne pas négliger les états des lieux
Au départ comme au retour, les états des lieux représentent des moments clé de la location. Comment les vivre au mieux ?
"Les loueurs pro disposent de toute la documentation et des contrats. Les papiers de check-in/check-out et inventaire sont souvent pré-renseignés et tout est clair et précis. Nous offrons aux particuliers d'accomplir la démarche de contrat avec une application en toute transparence dès que le bateau a été réservé. Le locataire comme le propriétaire sont sur un pied d'égalité, ils connaissent les détails par avance sur le bateau et peuvent se focaliser sur les points cruciaux de cet état des lieux."
Du reste, quels sont ces points de vigilance à ne surtout pas laisser passer ?
"Sur un bateau, le premier élément à vérifier demeure la présence de tout l'équipement de sécurité. Fusées, gilets comme écopes, tout doit être en règle et à bord. D'ailleurs, conseil aux propriétaires, sortez tout des coffres avant l'arrivée des locataires, c'est pénible pour eux d'attendre de longues minutes que vous retrouviez au fond d'un rangement, les fusées de détresse".
Les équipements de sécurité sont vitaux, certes, mais il faut aussi veiller à tout le reste. "Ne pas oublier les gréements dormants, les voiles, l'ensemble du cordage et le moteur. Pensez à regarder les pompes de cale et les équipements électroniques, GPS, radar et sondeur."
Tout cela prend du temps, évidemment. C'est pour cette raison qu'il vaut mieux avoir prévu la durée de cet état des lieux dans le programme de sa navigation. "Sur un semi-rigide, un état des lieux se fera en une demi-heure. Sur un grand voilier, cela peut utiliser 2 à 3 heures, qui ne font pas partie de la location, mais qui peuvent décaler d'une demi-marée la sortie en mer !" Autant, en effet, avoir prévu ce délai pour ne pas éprouver la sensation d'avoir consacré le week-end à faire de la paperasse !
Pourquoi ne pas aller voir le bateau avant la location ?
"La plupart des locataires habitent ou viennent en villégiature à proximité du lieu de location" nous expose Guillaume. "S'ils en ont la possibilité, nous les encourageons à venir voir le bateau avant la location, en hiver par exemple, pour faire connaissance avec le sympathique propriétaire d'une part et, d'autre part, pour voir à quoi ressemble le bateau et se projeter dans ce qu'il sera indispensable d'emporter ou pas. C'est de la relation humaine dont il s'agit souvent. Et c'est avec cette relation humaine que les uns comme les autres bâtissent la confiance nécessaire à une location."
La plateforme en cas de litige
Et dans le cas où un litige survient, que faire ?
"Peu de litiges réels, les propriétaires deviennent de plus en plus professionnels dans leurs pratiques et nous faisons en sorte de ne pas laisser sur le site ces propriétaires qui voulaient récupérer des bateaux plus neufs au retour qu'ils ne l'étaient au départ" développe Guillaume. "Dans tous les cas", assure-t-il "s'il y a un litige, nos équipes peuvent aider les deux parties à mieux communiquer et apporter une solution à ce litige. Réellement, le plus souvent, c'est de l'incompréhension plus que du vrai litige" nous rassure-t-il.
Penser avitaillement !
Guillaume, un dernier conseil à nos lecteurs ?
"Pensez au plaisir dans votre location. Pensez à ce que vous allez manger et éventuellement boire lorsque vous serez en balade. C'est une solution excellente pour déjà concrétiser ce moment sur l'eau."
Avant d'ajouter "Et faites vous plaisir, c'est un loisir la plaisance !"