Selon Europe Assistance, ce sont environ 1200 vols et actes de vandalisme qui ont lieu chaque année sur des bateaux (année de référence 2016). Si on compte que moins de 5 % des bateaux volés sont retrouvés, il est incontestable que le traumatisme et important lorsqu'est perpétué une telle exaction.
Plus de location, moins d'attention
La multiplication des locations de bateaux, avec de nouveaux locataires chaque semaine, impose un point d'arrêt définitif à la surveillance passive par les capitaineries ou gestionnaires de ports. Là où ils connaissaient au moins de vue les propriétaires légaux d'un bateau avant, ils ne seront plus surpris de voir de nouvelles personnes monter à bord d'un bateau aujourd'hui. Le premier avertissement réside donc dans la prise en compte de ce risque pris pour sa propre unité et pour la communauté dans son ensemble de cette pratique.
Des solutions existent pour minimiser les risques de vol. Soyons clairs cependant, aucune solution ne permettra de vous garantir contre le vol à 100 %. Même la méthode du bateau dans le jardin, si un malfrat s'est mis en tête de dérober l'objet de vos rêves, il y parviendra. Second avertissement, les solutions violentes ou illégales sont, par définition, interdites et à proscrire en plus d'être inefficaces et ne seront pas abordées ici.
Les traceurs GPS rassurent à peu de frais
La première solution qui est proposée le plus souvent repose sur des traceurs GPS. Leur principe est très simple, installé à bord du bateau dans un endroit aussi caché que possible, le traceur va envoyer sa position à intervalles réguliers. Cet envoi pourra être quotidien ou horaire. Dans d'autres cas, il pourra s'agir de ne transmettre une position que si le bateau se déplace en dehors d'une zone donnée. Associée avec un forfait téléphonique idoine (SMS illimités), cette solution est économique.
Les avantages de ces solutions ? Leurs coûts dérisoires (comptez 150 à 200 € pour une solution fiable) et la discrétion du système.
Les inconvénients sont à prendre en compte : Nécessité de recharger la batterie de l'appareil régulièrement, fausses alertes, dépose de l'appareil en cas de découverte par les voleurs et manque de discrétion. Enfin, la couverture se limite à une dizaine de milles nautiques des côtes (portée GSM).
Simulateurs de présence, électricité laissée à bord
Les simulateurs de présence ont le vent en poupe. Il peut s'agir d'éclairer des lumières à bord des bateaux à des horaires précis ou aléatoirement ou encore, de déclencher un projecteur lorsqu'une présence est détectée sur le pont du bateau. La simulation peut parfois, aller plus loin, en allumant la radio par exemple. Attention à mettre en place un système un minimum évolué qui ne va pas allumer la lumière en plein jour par exemple, au risque d'effacer immédiatement l'effet de surprise.
Ces systèmes de simulation de présence possèdent l'avantage d'être fort simples à installer et de surprendre les voleurs. Ils seront souvent dissuasifs avec les vols d'opportunités, rarement sur ceux qui se produisent en plein mois de janvier.
Inconvénient majeur, la nécessité de laisser son bateau sans surveillance avec l'électricité raccordée à bord. Autrement dit, le risque d'incendie existe. Enfin, il est plausible que l'éclairage déclenché par une détection de présence se mette en route à mauvais escient, en raison de la présence d'un oiseau ou d'un autre visiteur licite.
La sirène, inutile et dérangeante
Comme à la maison, une alarme anti-intrusion peut être installée à bord du bateau. Pratique pour décourager les voleurs peu motivés, ces alarmes n'ont d'utilité que bruyantes et entendues. Si la première condition est remplie, la seconde ne l'est que rarement dans un port de plaisance de plusieurs hectares. Et il n'est pas certain que pour voler le bateau en entier, il soit nécessaire d'y pénétrer !
Peu d'avantages à proprement parler à ces systèmes d'alarme, sauf à les coupler à un système d'alerte déportée sur téléphone portable et d'avoir la possibilité de se déplacer rapidement pour vérifier ce qu'il se passe réellement.
Les inconvénients ne manquent pas à ces systèmes, depuis la gêne potentiellement occasionnée (et qui viendra donc obérer l'utilité du système) jusqu'à son absence de déclenchement, ces systèmes apaisent faussement le plaisancier.
Les caméras automatiques, totalement gadgets
Vous nous avez parlé, lorsque nous avons traité ce sujet des antivols sur Yacht-Club, de l'installation de caméras de chasse à bord des bateaux. Ces dispositifs, usuellement installés pour photographier la faune lorsqu'elle passe à proximité, réalisera une photo de l'individu détecté à bord du bateau et vous l'enverra. Pratique pour se constituer une galerie de portraits inutilisables ou photographier les goélands sur le pont du bateau.
Aucun avantage au sens antivol pour ces dispositifs qui ne sont que des gadgets assez improbables, sauf à demander au voleur potentiel de prendre la pause.
Pas d'inconvénient majeur, sauf celui de l'inutilité peut-être !
Les détecteurs de mouvement, à étudier de près
Par définition, sur l'eau, un bateau se déplace. D'assez peu, en réalité, mais il n'est que rarement immobile. Sujet aux marées plus ou moins importantes selon la région, l'unité sera assez mobile, dans un périmètre connu cependant. Les alarmes de déplacement si elles sont bien configurées (donc couplées à un GPS en entrée) pourront être des alliées utiles pour décourager le vol. Si elles ne font qu'envoyer un SMS ou sonner une sirène, elles ne seront pas plus efficaces que les autres solutions abordées ici. Cependant, couplés à un arrêt de l'arrivée de carburant, à un blocage de direction ou, par exemple, à la mise à l'eau de l'ancre, ils seront suffisamment perturbants pour décourager la majeure partie de voleurs.
Ces équipements de détection des déplacements sont performants et polyvalents. Ils permettent de concevoir de véritables scénarios efficaces de dérangement selon des situations réalistes.
L'inconvénient majeur de ces solutions réside dans la difficulté à les mettre en place et à scénariser leurs actions. Il faut disposer de bonnes compétences techniques pour mettre en télécommande guindeau ou arrivée de carburant et surtout, s'assurer que ce qu'on met en place fonctionne. Enfin, le coût de ces dispositifs obligatoirement en DIY (Do It Yourself) peut rapidement monter. A réserver aux geeks navigants en somme !
La solidarité entre plaisanciers
Nous sommes toutes et tous présents sur les pontons à des moments distincts. L'idée, donc, que chacun surveille le bateau de l'autre est séduisante, à la saison favorable. Car soyons honnêtes, nous n'allons que peu voir notre bateau en plein mois de février (qui plus est si on demeure loin de celui-ci) et lorsqu'on le fait, la priorité est souvent donnée aux travaux ou contrôle à réaliser plutôt qu'à la surveillance des bateaux voisins.
La gratuité représente un avantage indéniable à cette forme de surveillance, de même que son imprévisibilité pour un voleur. C'est ce qui en constitue le défaut, ne pouvoir prévoir ni si, ni quand il y aura un contrôle rend cette surveillance trop aléatoire pour être fiable. Et elle ne fonctionne pas en cas de location du bateau, sauf à constituer un dispositif de surveillance et d'alerte des locations.
On voit désormais des groupe WathApp qui se crées au niveau d'un ponton ou d'un bassin. Cela permet de s'alerter facilement, simplement et mutuellement pour créer une solidarité et une veille active.
Le plus simple, retirer la barre
Une astuce revient régulièrement qui consiste à retirer la barre (barre franche ou barre à roue). Simple et rapide, elle déroute, c'est le cas de le dire, le voleur qui envisage de commettre son larcin sur l'eau en prenant la mer. Elle ne découragea pas celui qui a une grue cependant, mais ce risque existe-t-il ?
Cette solution présente beaucoup d'avantages. Elle est gratuite et ne demande que peu d'effort. Un boulon et un écrou à déposer la barre à roue et elle peut être ramenée à la maison (hors de question évidemment, de la laisser à bord du bateau !).
S'il faut lui trouver un inconvénient, cette solution impose de ramener la barre chez soi, ce qui peut être encombrant. Et de penser à la ramener avant de prendre la mer.
Héberger un hôte à bord
Capitaine Rémi nous a parlé de son expérience en 2017. Il a proposé d'héberger une personne sans abri à bord de son bateau et, d'évidence, tout s'est bien passé. Si faire une telle action sur le long terme peut sembler compliqué (ne serait-ce que pour pouvoir utiliser son bateau dans de bonnes conditions), la réaliser avec le concours d'une structure sociale ou solidaire peut être une approche intelligente d'un loisir réservé à ceux qui peuvent se le payer. L'association "Les Bureaux du Coeur" propose ce genre de choses aux entreprises, dans leurs bureaux inutilisés la nuit.
L'avantage d'une telle disposition est d'organiser une présence permanente à bord du bateau et de décourager les tentatives de vol. De plus, aéré et ventilé, le bateau sera maintenu en meilleur état.
Les inconvénients existent, c'est incontestable. Le premier étant de s'assurer que la personne hébergée est consciente de la précarité de cette solution et du besoin que vous aurez, en tant que propriétaire du bateau, de pouvoir l'utiliser. Le second concerne l'état potentiel du bateau. En effet, selon le sérieux de la personne, les surprises peuvent être désagréables. Enfin, vérifiez avant d'entamer une telle chose que votre assureur vous couvre.
Si la solution parfaite antivol n'existe assurément pas, des stratagèmes peuvent être mis en place pour diminuer les risques. Le premier est d'être aléatoirement présent sur le bateau, de montrer qu'il n'est ni abandonné ni oublié. Si le bateau n'est pas hiverné, le déplacer peut aussi en révéler l'usage et décourager les voleurs les moins déterminés.