Lorsqu'une balise de détresse est déclenchée, qu'un message May Day est lancé, qu'un bateau ne revient pas à bon port en fin de journée… Bref, dès lors qu'un doute existe quant à la sécurité d'un équipage ou d'un bateau, les autorités tenteront d'entrer en contact avec le chef de bord ou ses proches autant que possible pour s'assurer que tout va bien.
Phase d'incertitude
C'est cette phase qu'on appelle phase d'incertitude ou encore de levée de doute pendant laquelle les coordonnées de contacts seront cruciales afin de déclencher ou non des secours. À défaut de personnes à contacter ou aptes à répondre, cette phase de levée de doute peut durer plus ou moins longtemps. Imaginons qu'un contact unique soit sur la liste et que son numéro ne soit plus le bon. L'opérateur du CROSS, constatant cette anomalie, va chercher un numéro plus récent ou un autre moyen de contacter la personne concernée. Cette recherche peut prendre du temps. Et il est certain que ce temps serait plus favorablement mis à profit pour votre sauvetage ou de celui d'un autre en cas de fausse alerte.
Informations gardées en sécurité
Ces informations sont optionnelles et divulguées aux autorités uniquement sur le consentement des personnes concernées. Il serait dommage de se priver d'une possibilité d'être sauvé, d'autant plus que cette possibilité est gratuite et ouverte à tous les titulaires d'une licence radio.
Service à l'initiative du titulaire de la licence
C'est sur le site des téléservices de l'ANFR que vous avez la possibilité de renseigner ces informations. Mais pas uniquement. Le site vous permet d'annoncer un voyage, une croisière… Bref, toute information qui permettrait de mieux vous retrouver en cas de souci.
Nous ne saurions que vous inciter à aller compléter ces informations, au moins de contact, et de les maintenir à jour, au cas où.
Lorsque vous aurez sélectionné la licence (le bateau) concerné par ces renseignements, le site de l'ANFR vous proposera plusieurs options, parmi lesquelles "Mise à jour des contacts téléphoniques et de sécurité" et "Informer les centres de sécurité d'un voyage".
Nous allons nous intéresser à ces deux éléments. En effet, ils sont suffisamment ouverts pour vous permettre de communiquer aux autorités des informations qui pourraient s'avérer vitales à un sauvetage éventuel.
Informer sur sa croisière, mais pas uniquement
Les informations de croisière, vous permettront de communiquer à ces autorités d'éventuelles intentions de croiser avec votre bateau. Nous vous recommandons, ici, de fournir le maximum d'informations, équipage, description du bateau, ETA… Qui seraient utiles à une recherche. Pour ce faire, posez-vous la simple question : "Si on me disait qu'il faut retrouver un bateau sans autre info, de quoi aurais-je besoin ?"
Cet exemple ci-dessous illustre ces propos. Il est concis, contient les informations nécessaires et, surtout, indique des points de passage prévus et tangibles. Ici, les autorités pourront, au besoin et selon les dates, contacter les autorités espagnoles ou cap-verdiennes pour rechercher d'éventuelles informations.
Pour l'exemple, voici les informations que nous avons renseignées :
"Voilier rouge à coque blanche
Voiles jaunes et vertes
3 adultes et 2 enfants
Croisière prévue du 10 janvier 2021 à la fin-mars 2021
Départ de Saint-Malo à destination de la Martinique
ETA
- La corogne 15 janvier
- Lisbonne 10 février
- Lanzarote 25 février
- Prala 10 mars
- Sainte Anne 25 mars
- Fort de France 30 mars"
Laissé libre dans sa forme comme dans son fond, ce champ est prévu pour décrire avec autant d'informations que possible la situation de votre bateau. Vous pouvez y indiquer des éléments médicaux relatifs à tel ou tel passager, un rendez-vous particulier prévu en un endroit donné… En un mot, toute information qui facilitera votre sauvetage ou, à l'opposé, qui évitera de déclencher un sauvetage alors que vous êtes à terre, en sécurité pourra figurer ici.
Communiquer ses coordonnées à jour
Vos coordonnées doivent être maintenues à jour en permanence. En renseignant les informations pour les autorités françaises, le format de numéro de téléphone à utiliser ici est le format national, sans préfixe de pays donc.
Communiquez les contacts utiles
Définir ses contacts de sécurité
Qu'est ce qu'un contact de sécurité ? Il s'agit d'une personne qui pourra, répondre à deux types de questions (ou aux deux dans l'idéal) :
- Où vous trouvez-vous ?
Elle pourra dire si vous êtes effectivement en mer et depuis quand. Au contraire, si vous êtes chez vous, car elle a bu un café en votre compagnie le matin même.
- Y'a-t'il une information particulière à connaître ?
Ici, les questions seront plus personnelles, elles peuvent concerner un état de santé, des questions de vie de couple…
C'est selon la capacité à fournir une ou l'autre de ces catégories que nous vous conseillons d'organiser les contacts.
Pensez à préciser la (les) langue(s) parlée(s) par chacun de ces contacts, il est possible que le contact, lui, ne parle qu'Anglais par exemple.
Pour le moins, nous vous recommandons d'indiquer votre partenaire de vie (le cas échéant), un ou deux des parents, un ami et un voisin. Chacun pourra répondre à une partie des questions ou, encore, fournir un autre contact qui pourrait répondre.
Pensez à aviser ces personnes qu'elles sont "contacts de sécurité pour les autorités", pour éviter la surprise et le refus de répondre devant la surprise.
Accès sécurisé limité aux autorités
Une fois ces informations renseignées, elles seront mises à la disposition, via des accès sécurisés, de l'ensemble des autorités qui peuvent potentiellement agir pour votre sécurité en mer.
Vous pouvez vous-même consulter la partie "publique" de ces informations sur le site internet de l'Union Internationale des Télécommunications (ITU), dans la partie "MARS" (Maritime mobile Access and Retrieval System).
Enfin, en France, les autorités utilisent une interface nommée Radiomaritime pour accéder à l'ensemble de ces informations au sein d'un outil unique sécurisé.