Voilier, quel bout choisir pour une drisse ou une écoute ?

En voilier, à l'heure de renouveler un bout, on réalise le choix pléthorique qui s'offre aux plaisanciers. Diamètre, âme, gaine, allongement, rupture autant de notions à prendre en compte... Voici un tour d'horizon des critères de choix pour renouveler ses bouts de gréement courant.

Drisse de grand-voile et de génois

Ces deux drisses doivent avoir d'excellentes qualités mécaniques faute de quoi les voiles se creuseront irrémédiablement lorsque le vent forcera.

Essentiel : Très faible allongement et résistance à la rupture élevée pour conserver le réglage de drisse quand le vent forcit tout en permettant de réduire le diamètre

Complémentaire : On recherche aussi la légèreté afin de limiter le poids dans les hauts et ainsi gagner en stabilité.

Choix des matériaux : Âme en Dyneema pour ses qualités mécanique protégé par une gaine tressée en fibre polyester continue. Un nombre de fuseaux élevé (24 ou 32) permet améliorée la tenue dans le bloqueur.

Optionnel : on peut ajouter une surgaine en Dyneema à hauteur du réa de mât pour limiter l'abrasion due au ragage. Au passage du bloqueur on peut mettre une surgaine en Technora (Aramide), son coefficient de friction associé à l'accroissement du diamètre (grâce au surgainage) maintiendra parfaitement la drisse dans son bloqueur.

Drisse de grand-voile
Drisse de grand-voile

Drisse de Spi

Essentiel : La résistance à la rupture élevée est cruciale, car le spi peut tirer vraiment fort dans certaines circonstances comme un enfournement. Pour un bateau performant, l'allongement a son importance, mais pour la croisière ce n'est pas aussi nécessaire que pour les 2 autres drisses.

Complémentaire : Encore une fois, la légèreté réduira la masse du gréement ce qui favorise la stabilité donc le confort autant que la performance.

Choix des matériaux : Sur les petits bateaux, le polyester fera l'affaire pourvu que l'on ne descende pas trop en diamètre. Mais la plupart du temps, on se tournera avantageusement vers du Dyneema qui s'allonge peu et supporte les pics de charge du spi dans sa drisse.

Optionnel : Une surgaine en Dyneema sera la bienvenue pour protéger la drisse des risques de ragage. À hauteur du bloqueur, on peut mettre une surgaine en Technora (Aramide) pour assurer la tenue dans le bloqueur.

Écoute de grand-voile

Essentiel : Pour un palan de grand voile, c'est la préhension et l'ergonomie du cordage qui définiront le choix plutôt que la résistance à la rupture. Pour une écoute de GV revenant au winch, un faible allongement et une haute résistance à la rupture élevée sont indispensables.

Choix des matériaux : Pour un palan, on choisira une âme en polyester avec une gaine tressée en fibre polyester discontinue pour un meilleur confort. Pour une écoute sur winch, il faudra passer par un bout à l'âme en Dyneema gainé en polyester.

Optionnel : Pour les palans, on trouve des tresses uniques en polyester qui offre le meilleur confort pour les mains. Pour les réglages d'écoute sur winch, on pourra choisir une gaine hi-tech mêlant de la fibre polyester (couleur) et du Technora (noir) afin des résister à l'abrasion des winchs.

Ecoute de grand-voile au palan
Ecoute de grand-voile au palan

Écoute de génois

Essentiel : Un faible allongement et une résistance à la rupture élevée et une bonne préhension sont essentiels.

Choix des matériaux : Sur les petits bateaux de croisière, on se contentera volontiers d'une écoute tout en polyester pourvu que son diamètre reste raisonnable. Pour les bateaux plus lourds ou plus performants, on choisira une écoute à l'âme en Dyneema et une gaine en polyester.

Optionnel : on pourra sérieusement s'intéresser aux gaines haut de gamme qui marient des fibres d'aramide (Technora) avec le polyester afin de résister au mieux à l'abrasion des winchs.

Embraquer les écoute de solent durant le virement
Embraquer les écoutes de solent durant le virement

Écoute de spi

Essentiel : la légèreté, surtout dans le petit temps et la bonne préhension pour le confort des embraqueurs.

Complémentaire : Un faible allongement et une bonne résistance à la rupture. Des écoutes flottantes sont une excellente option, car elles n'ajoutent pas de poids supplémentaire dû à l'absorption d'humidité.

Choix des matériaux : Les qualités mécaniques du Dyneema sont idéales pour les écoutes de spi et l'on choisira une gaine en polyester. Pour les bateaux les plus puissants, il faudra recourir à une gaine aramide/polyester, car ce dernier fond volontiers sur le winch quand on choque le spi sous charges élevées.

Optionnel : On peut dégainer la partie de l'écoute qui ne passe jamais autour du winch, ainsi l'écoute est encore plus légère et cela réduit l'absorption d'eau.

Bras de spi symétrique et amure de spi asymétrique

Essentiel : Un très faible allongement et une résistance à la rupture élevée sont indispensables.

Choix des matériaux : Même sur un petit voilier, on s'orientera vers un bout avec une âme en Dyneema gainée en polyester.

Optionnel : Il est judicieux de protéger l'extrémité du ragage avec une surgaine en Dyneema pour résister à l'abrasion du tangon ou du renvoi de bout-dehors.

Manœuvres de réglage

Essentiel : La plupart des manœuvres de réglage se font à la main donc sous des charges raisonnables. Ainsi, les bouts tout polyester sont généralement acceptables.

Complémentaire : Lorsqu'on tire à la main, on s'intéresse au confort. Le diamètre 6 est probablement le minimum pour éviter le cisaillement des mains. On choisira des gaines en fibre polyester discontinue pour le grip agréable qu'elles procurent.

Choix des matériaux : Le polyester est un excellent choix pour les applications à faible charge.

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