Chaussette à spi, les trucs et astuces pour mieux l'utiliser

En croisière, la chaussette à spi est une véritable aide à la manoeuvre. Elle rend des services irremplaçables en équipage réduits, car au moindre souci on tire sur le bout et le spi est étouffé. La chaussette rassure et permet d'éviter quelques déchirures, voici quelques trucs et astuces pour mieux l'utiliser.

En complément des deux articles précédents, "utiliser la chaussette à spi simplement" et "bien choisir sa chaussette à spi", voici quelques trucs et astuces glanés auprès des coureurs au large et des plaisanciers.

Quand la chaussette devient une aide à la navigation

- La chaussette facilite les manœuvres en équipage réduit. Gardons à l'esprit que lorsqu'elle étouffe le spi, on peut attacher le bout de descente à l'étrave (sur un taquet par exemple). Elle maintiendra pendant plusieurs minutes le spi étouffé sans personne à l'étrave. On peut envisager de la conserver ainsi quelques instants, pourvu que les conditions soient relativement calmes.

- La chaussette permet de réguler facilement la vitesse de votre bateau en cas de croisement au portant. Imaginons une route de collision par exemple, au lieu de changer de cap, on peut descendre la chaussette quelques minutes pour laisser passer le bateau privilégié. Si l'on dispose d'un AIS qui annonce les dangers de collisions, on pourra suivre le croisement avec précision.

- La chaussette limite les risques de rater sa manœuvre d'empannage (spi autour de l'étai ou départ au lof en sortie) et de naviguer en équipage réduit sans stress. Il suffit de la descendre pour étouffer le spi, empanner la grand-voile, faire passer la chaussette sur l'autre amure et la renvoyer pour libérer la toile. Évidemment, les manœuvres à l'avant doivent se faire en étant attachées aux lignes de vie.

Pour mieux manœuvrer la chaussette

- Le bout de va-et-vient se manœuvre depuis l'étrave. D'une part, on tire avec un bon angle et d'autre part, le côté lâche du va-et-vient ne se prendra ni dans une barre de flèche ni dans un éventuel un radar.

- Comme nous l'avons déjà vu, c'est sur les genoux que l'on manœuvre afin d'améliorer son équilibre, forcément précaire lorsqu'on a la tête en l'air.

Une bonne position est indispensable pour être efficace et en sécurité
Une bonne position est indispensable pour être efficace et en sécurité

- Lorsqu'on abaisse ou monte la chaussette, il faut absolument éviter qu'une coque ne se forme dans le bout de va-et-vient. Elle bloquerait dans la poulie en haut de la chaussette. De plus, en tirant sur le bout pour redescendre la coque à portée de main, on étranglerait le nœud, qu'il faudrait ensuite dénouer avec le spi qui claque.

Il faut se méfier des coques dans le bout de va-et-vient
Il faut se méfier des coques dans le bout de va-et-vient

- Lorsque vous hissez le spi dans sa chaussette, il est possible qu'elle vous échappe si vous ne l'entourez pas de votre bras. Elle risque de se balancer comme un pendule sous le vent. Si elle est difficile à récupérer, le barreur mettra le voilier en fausse panne afin qu'un équipier s'en saisisse alors qu'elle reviendra naturellement sur la plage avant.

- La bande de couleur sur le long de la chaussette permet de visualiser d'éventuelles torsades. Le cas échéant, il faut prendre en main l'avaloir et le bout de va-et-vient pour les faire tourner autour du spi jusqu'à éliminer les tours.

- Lorsqu'on retrousse les premiers mètres de la chaussette, il arrive souvent que le tissu à spi "bourre" avant l'avaloir, empêchant la manœuvre. L'équipier doit saisir la toile à la main et la faire sortir du fourreau. Ensuite, on peut reprendre la manœuvre pour hisser l'avaloir jusqu'en haut.

Les renforts du point d'écoute bloquent dans le fourreau, il faut extraire la "boule" de toile à la main.
Les renforts du point d'écoute bloquent dans le fourreau, il faut extraire la "boule" de toile à la main.

- Une fois la chaussette retroussée, vérifier qu'elle est au plus haut et que l'avaloir ne force pas sur la toile lorsqu'elle est gonflée.

- Pour achever la manœuvre, il faut attacher le bout de va-et-vient loin de l'étai. On peut le frapper au pied de mât ou sur les filières, le but étant de l'éloigner au maximum du risque d'emmêlement avec le spi.

- Le bout doit être attaché sans tension pour laisser la tête du spi et la chaussette retroussée avancer, reculer et changer d'amure au gré des réglages.

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