Quand on prend un mouillage, il faut penser à l'évitage. On parle aussi de rayon d'évitage. En effet, au moment de poser l'ancre, on place son bateau face au vent et on laisse la chaine se déposer au fond, le bateau faisant alors marche arrière dans le lit du vent.
Vent stable, rien ne bouge
Tout va bien tant que le vent reste bien stable. Tout juste de petites risées viennent tranquillement faire bouger le bateau de droite ou de gauche, mais pas assez pour venir perturber l'apéro. Et quand le soleil se couche et que l'on part l'esprit tranquille sommeiller sur sa couchette, le vent est toujours stable dans la même direction, laissant votre bateau tirer doucement sur son ancre.
Attention aux brises nocturnes ou au courant
Mais un bon marin est prévoyant. Il aura pris en compte par exemple que la brise diurne s'inverse au milieu de la nuit. Et que le vent venant du large à l'heure du coucher de soleil, viendra de la terre quand celle-ci se sera refroidie plus vite que la mer. Le vent va donc tourner de 180°… Autre cas de figure, la renverse du courant qui toutes les 6 heures change totalement la configuration du mouillage.
Un cercle avec l'ancre pour centre
Dans chacun de ces cas (et dans bien d'autres encore), il faut avoir prévu l'évitage. Il s'agit de tracer un cercle qui prend pour centre l'ancre et comme rayon la longueur de chaine plus celle du bateau. Ce cercle représente la surface que peut potentiellement recouvrir le bateau en tournant autour de son ancre.
Attention, dans les eaux à marrées, le marnage diminue (pleine mer) ou augmente (basse mer) le rayon d'évitage.
Même longueur de mouillage pour tous !
L'idéal est donc de mouiller en étant seul au milieu de son cercle. Mais c'est souvent difficile vu l'encombrement des mouillages surtout en été. Voilà pourquoi il est particulièrement important que les bateaux sur une même zone mouillent environ la même longueur de chaine. Ils pourront ainsi avoir tous le même rayon d'évitage et rester toujours à la même distance.
La théorie parfois éloignée de la pratique
Mais ceci est assez théorique, car tous les bateaux n'évitent pas de la même façon. Un catamaran par exemple a tendance à "tirer des bords sur sa chaine" exposant une coque après l'autre. Une vedette avec peu de pied dans l'eau et un gros fardage va évoluer plus vite avec un changement de vent alors qu'un voilier avec un quille dans l'eau va subir le courant en premier. Tout ceci peut créer de joli méli-mélo engendrant des scènes parfois cocasses, mais qui ont l'avantage de créer des rencontres…