Jusqu'à 6 milles des côtes, la réglementation n'impose pas d'avoir à son bord une trousse de secours. Pourtant, le Dr Roux, Dr Roux, Médecin responsable du CCMM (Centre de Consultation Médicale Maritime), nous expliquait qu'il est indispensable d'avoir suffisamment de médicaments et de matériels pour se soigner.
Découvrez d'ailleurs le contenu conseillé par le CCMM pour chaque type de navigation.
Comment s'organiser en grande croisière ?
Lorsqu'on l'on part pour une longue croisière, il en va différemment. Il est obligatoire d'avoir à son bord une trousse à pharmacie complète. Si elle peut souvent paraitre disproportionnée, elle doit pouvoir être utilisée simplement et facilement par des personnes qui n'ont aucun diplôme de médecine, pour toutes les pathologies, en mer comme à terre si l'on est éloigné de structures médicales. Elle permettra aussi de soigner des habitants des pays visités.
D'après Jean-Yves Chauve, médecin spécialiste de la médecine à distance, et médecin sur de nombreuses courses au large, le montant d'une bonne trousse à pharmacie pour la grande croisière avoisine les 1 000 €. Certes, 95 % des médicaments et produits qu'elle contient ne seront pas utilisés, mais il faut pouvoir soigner un simple mal de tête, comme prescrire des antibiotiques, soigner un traumatisme ou réparer une fracture.
Le médecin spécialiste de la course au large s'est d'ailleurs beaucoup inspiré des navigateurs professionnels et a travaillé avec eux pour faire progresser justement la médecine en mer. En effet, pour beaucoup, les risques sont les mêmes que ceux que peuvent rencontrer les marins en course. Ainsi en résulte une trousse à pharmacie fiable, légère, simple à utiliser et polyvalente.
L'adapter au type de navigation
Si la base de la trousse à pharmacie est définie de manière réglementaire par la division 240 pour des navigations semi-hauturières et hauturières, cette dernière devra être adaptée au lieu de navigation. En effet, on n'utilise pas les mêmes produits que l'on navigue dans des zones froides ou tropicales. Dans le premier cas, on a moins de risques de pathologies, mais la peau est plus sollicitée par les conditions. Dans le deuxième cas, on peut être confronté à des maladies virales et infectieuses.
Il faut aussi prévoir une trousse à pharmacie pédiatrique si l'on navigue avec des enfants, que l'on divisera en deux catégories — moins ou plus de 6 ans.
Bien ranger les produits
Jean-Yves Chauve conseille d'établir 3 trousses à pharmacie différentes en fonction des besoins :
- Une pharmacie d'urgence et de ballade, que l'on pourra donc transporter à terre si l'on s'éloigne un peu du bateau
- Une pharmacie principale
- Une pharmacie de survie, que l'on balancera dans le radeau si l'on doit quitter le bateau. Cette dernière devra notamment contenir des produits pour limiter les déshydratations et les vomissements en cas de mal de mer.
Il est indispensable de bien ranger les produits pour gagner du temps lorsqu'on en a besoin et limiter les erreurs. Pour limiter les problèmes de conservation — un bateau étant soumis à de fortes variations de température — vous pouvez conserver vos produits dans les fonds.
Faire un inventaire
Pour ne pas se retrouver au dépourvu, le médecin conseille de préparer un tableau que l'on tiendra régulièrement à jour. Dessus on indique le nom générique du produit qui permettra à un médecin en téléconsultation de faire le lien avec le principe actif du médicament et d'éviter des erreurs de compréhension.
Il faudra aussi y faire figurer plusieurs éléments :
- La date de péremption pour un suivi régulier et un renouvellement périodique
- La date d'utilisation, qui permettra de savoir le restant de médicaments