Pour expliquer le manque de cap au près, il existe de nombreuses raisons, souvent interdépendantes. Pour les voiliers IRC, le diagnostic est parfois difficile à poser. En effet, des différences fondamentales entre les bateaux peuvent rendre la comparaison impossible.
Cependant, quelques règles permettent d'améliorer les performances, notamment dans le vent variable. Dans ce type de condition les risées suivent les molles et inversement. Entre deux, la force varie souvent de 50 % et entre 8 et 12 nœuds, l'équipage passera d'un bord à l'autre pour créer de la gîte ou la limiter (en fonction du rapport poids/puissance du voilier).
Le changement de mode, c'est la clé
Il faut être prêt à passer du mode "recherche de puissance dans la molle", à celui de sa "pleine exploitation dans la risée". Avec des conditions de vent instable, dès l'instant où le bateau est à plat, l'équipage doit effectuer les réglages de petit temps et aller sous le vent pour le faire gîter.
A contrario, dès lors que le voilier s'incline sous la force d'une risée, il faut revenir au rappel pour résister à la gîte et la transformer en accélération. Toutefois, si l'équipage est déjà dans les filières, les plus grosses risées nécessiteront de choquer le chariot de GV. On pourra aussi prendre du patatras pour ouvrir la chute de la grand-voile et tendre l'étai.
Avec un vent instable, les régleurs doivent être particulièrement actifs, car chaque risée est une opportunité pour accélérer et caper. C'est un des secrets. Rappelons qu'à l'arrivée d'une risée, il faut légèrement choquer les écoutes pour permettre au bateau d'accélérer, puis border pour gagner en cap. Mais à quel point peut-on border et lofer ? C'est finalement assez empirique, lorsque le voilier commence à ralentir, on est allé trop loin.
Le jeu consiste à être opportuniste en réalisant des gains au vent dès que c'est possible.
Faire bouger les poids
L'équipage doit bouger comme un seul homme. On peut désigner un meneur qui annonce les changements d'assiette et donc de position. L'équipage doit sentir le voilier et réagir à la gîte.
Le nombre d'équipiers au rappel dépendra de la force de la risée. Si elle est puissante, tout le monde se place dans les filières, les bras et les jambes à l'extérieur.
Dans les molles, si le bateau se met à plat, c'est exactement l'inverse. Dans ce genre de conditions, il vaut mieux gîter un peu trop que pas assez. Pour limiter le fardage et abaisser le centre de gravité, l'équipage ne doit jamais s'assoir sur le roof.
Le jeu consiste à rendre l'équipage très dynamique en s'efforçant de bouger au bon moment.
Le barreur contrôle la gîte
Si dans la pétole, il faut faire attention à limiter au maximum les mouvements de barre, dans le vent variable, il faut être beaucoup plus réactif. Le barreur doit se tenir prêt à saluer la risée en lofant ou il perdra l'occasion d'un gain au vent.
Il faut sentir le voilier et ses mouvements de gîte pour anticiper et essayer de conserver un angle stable. C'est primordial, si le bateau se comporte comme un rocking-chair, vous ne pourrez jamais accélérer et la gîte se transforme toujours en dérive. Le réglage des voiles et le déplacement de l'équipage vous aideront, mais le barreur doit contrôler la gîte.
Dans les molles, il ne faut pas trop abattre en tentant de maintenir la vitesse à tout prix. Vous risquez de perdre tout le gain au vent obtenu précédemment. Laissez-faire un instant, la vitesse va diminuer, c'est normal. À mesure du ralentissement, le vent apparent se déplacera vers l'arrière et vous n'aurez peut-être pas du tout à abattre.
Enfin, ne soyez pas trop obsédé par les vitesses cibles, dans ces conditions les polaires de vitesse ne sont pas d'un grand secours tant le vent est instable.