Quelle voiture nous conseillez-vous pour remorquer ?
Il n'est pas indispensable d'avoir un gros 4 X 4 pour tracter une remorque en dessous de 1 600 kg. Il suffit d'avoir une voiture dont la cylindrée permettra une traction aisée et dont le poids en charge est supérieur au poids total tracté pour éviter le permis E.
La voiture doit être assez puissante. Il est agréable de pouvoir faire une marche arrière avec la remorque attelée sans devoir faire patiner et fumer l'embrayage de la voiture. Idem pour ne pas trop ralentir dans les côtes.
Jusqu'à quelle taille considère-t-on qu'un voilier reste transportable ?
On ne parle pas de taille, mais de poids. Ainsi, on considère comme "aisément transportable", si le poids total en charge de l'ensemble voilier plus sa remorque à un essieu, ne dépasse pas 1 600 kg. Sans oublier, bien entendu, de respecter quelques règles de base.
Au-delà de ce poids (plus de 1600 kg), il faudra avoir recours à une remorque double essieux qui sera plus difficile à manœuvrer notamment par son rayon de braquage. Avec ce type d'attelage, le terme "transportable" est alors réduit à sa plus simple expression et se limitera aux portions d'autoroutes avec ses longues lignes droites.
Comment choisir sa remorque ?
Il est important de prendre une remorque adaptée à la carène et la coque du voilier. De même, elle doit être parfaitement adaptée au type de lest si un appendice dépasse de la coque : saumon, quille sabre, lest à bulbe, quille fixe ou pivotante… Côté équipement, privilégiez des supports (chandelles) équipés de patins plutôt que des rouleaux. Plus larges, les patins évitent des déformations de coque si vous parcourez souvent de grandes distances. Une remorque porte-bateau doit être impérativement freinée, et si possible avec des freins à disque.
Comment régler sa remorque ?
Faites régler par un professionnel le positionnement de l'essieu (ou des essieux) par rapport au centre de gravité du bateau. Il se trouve généralement à la hauteur du lest. Si possible faite reposer la coque sur des éléments structurels (au niveau des varangues ou des contre-moules) qui sonnent moins creux lorsque l'on frappe dessus avec la main. Cela évitera de déformer la coque, notamment si vous utilisez des supports à rouleaux.
À quoi penser avant de prendre la route ?
On peut voyager avec la roue jockey bien bloquée en position haute. Mais à l'arrivée, pensez à la démonter et à la laisser dans votre coffre de voiture, car elle se vole facilement. Il en sera de même pour la roue de secours (si elle est facilement accessible sur la remorque) et de la plaque d'immatriculation avec les feux de route.
Équipez-vous d'un cric auto en losange à vis qui peut lever jusqu'à 1 500 kg, car désormais sur les voitures neuves les crics ont souvent disparu ou ceux proposés ne s'adaptent pas sur un châssis de remorque. L'idéal étant d'avoir un petit cric cylindrique hydraulique qui peut soulever jusqu'à 2 tonnes (petit et pas cher).
Pensez à laisser du jeu pour le fil électrique de la plaque d'immatriculation entre la voiture et la remorque. Il ne sera pas trop tendu dans les virages et les secousses. Sinon vous risquez de débrancher la prise ou pire d'arracher les fils. Pensez aussi à acheter un adaptateur 13 broches si votre véhicule est ancien (les normes de prise ont changé).
Et comment assurer une bonne mise à l'eau ?
Les remorques de mise à l'eau, cassantes ou non, ne peuvent être opérationnelles que sur des cales de mise à l'eau ayant une pente égale ou supérieure à 12 %.
En reculant sur la cale, ne mettez jamais l'essieu ni les moyeux de roues d'une remorque dans de l'eau de mer. Sinon à plus ou moins long terme l'essieu se grippera et se bloquera brutalement. Imaginez si cela arrive à 110 km/heure sur l'autoroute ! C'est l'accident grave, voire mortel, pour vous et ceux qui vous suivent !
Ne pas vous fiez au kit de rinçage proposé en option par certains constructeurs. C'est juste un argument de vente et n'a jamais démontré son efficacité. Si vous devez impérativement immerger votre ensemble remorque et bateau, il vous faudra une remorque spécifique immergeable en eau de mer. Et à chaque utilisation, il faudra rouler une dizaine de kilomètres pour assécher l'essieu...
Si par accident l'essieu est resté dans l'eau de mer, ne serait-ce que quelques minutes, en plus de le rincer abondamment à l'eau douce, il conviendra de procéder à un démontage, un nettoyage et un graissage durant la période d'hivernage.
Les voiliers équipés d'une quille fixe devront impérativement être grutés, quel que soit leur poids lège. Les voiliers équipés d'un saumon ou d'une quille rétractable pourront, si leur poids lège reste raisonnable (inférieur à 1 000 kg), être mis à l'eau : soit avec une remorque cassante, soit avec une remorque immergeable en eau douce ou en eau de mer.
Pour les voiliers qui ont une quille et une remorque cassante, plutôt que d'amener la remorque parallèle à la cale classiquement en marche arrière, autant utiliser un côté de la cale en mettant la remorque perpendiculaire à la cale. Ainsi à la mise à l'eau, le voilier trouve directement beaucoup d'eau et sa quille ne vient pas taper sur le fond. Si vous ne voulez pas voir votre voiture partir à l'eau en même temps que le bateau (une fausse manœuvre peut arriver vite), dételez votre véhicule tracteur et de mettez le frein à main de votre remorque. Vous éviterez surprises très désagréables.
Comment sangler correctement son voilier sur la remorque ?
Il faut immobiliser le bateau sur sa remorque pour que les deux ne fassent plus qu'un. C'est surtout important en cas de freinage intempestif. Il n'est pas nécessaire de multiplier indéfiniment les sangles d'amarrage. En règle générale, si le bateau est parfaitement centré sur sa remorque, 3 sangles suffisent à le maintenir parfaitement. Une sangle à l'avant du bateau passée dans la cadène de treuillage et qui sera passée sous le timon central afin de plaquer la coque sur sa remorque et d'éviter qu'elle ne saute à chaque passage de dos d'âne ou d'imperfection de la route. Les deux autres seront placées de chaque côté à l'arrière pour éviter que le bateau ne recule. Passer la sangle sur un solide taquet d'amarrage et la passer de manière oblique sur une attache de la remorque. Comme on le voit trop souvent, le sanglage arrière, vertical et intégral du bateau avec une seule sangle n'est d'aucune efficacité ! Autre conseil, utilisez une protection rembourrée de sangle de rappel de dériveur pour protéger la coque et le liston en faisant glisser la sangle dedans !
Afin d'éviter que les sangles battent au vent durant le transport et abîment la peinture ou dépolissent le gelcoat de la coque, pensez à les torsader au moment du sanglage. Contrairement à ce que l'on pense, une sangle qui n'est pas vrillée bat au vent.
Et pour le mât ?
Pour de longs trajets, il convient de démonter tous les dormants du mât (haubans), qui même attachés avec des sandows, trouveront toujours l'occasion de se détacher et de rayer le pont. Il en va de même des ridoirs qui se dévissent à cause des vibrations et que vous risquez d'abandonner sur la route.
Et pour la conduite sur la route ?
Avant de partir, mesurez la hauteur maxi de votre bateau sur sa remorque. Placez cette information près de votre volant, cela vous incitera à redoubler de prudence lorsque vous rencontrerez un panneau routier limitant la hauteur de passage. Une fois sur la route, ayez toujours en tête la prise au vent de votre bateau.
À moins de rencontrer un virage en épingle où il faudra déporter davantage le véhicule tracteur vers l'extérieur, on considère que là où passe le train avant de votre voiture, les roues de la remorque à un essieu passeront au même endroit pour une longueur maxi de 7 mètres (cela se vérifie notamment sur les ronds-points).
Et pour finir, une petite astuce pratique pour nos lecteurs ?
Si votre remorque doit stationner quelques jours sur un parking, ne serrez jamais le frein à main. Vous risquez de bloquer et de gripper les mâchoires de freins. On peut arriver parfois à débloquer les mâchoires en faisant des aller-retour. C'est faisable si la remorque est vide, mais pas si le bateau est dessus. Sinon, il vous faudra enlever la roue et taper à l'aide d'un maillet sur les mâchoires. Pour éviter ce blocage, ne serrez pas le frein à main et calez la remorque avec un jeu de cales en plastiques ou en bois que vous placerez devant ou derrière les roues en fonction de l'inclinaison du parking.
À partir du moment où l'on respecte l'ensemble de ces recommandations, parcourir les routes de France et de Navarre avec son voilier habitable devient un jeu d'enfant et un voyage sans encombre. Bonne route !
Pouvez-vous nous préciser pourquoi vous indiquez : "c'est vraiment n'importe quoi". Etayer vos propos avec des arguments serait sans doute profitable à tous les lecteurs...
Merci pour eux.
Petit voilier transportable, construction vente Atelier La Gazelle Des Sables
Spécialiste du petit bateau transportable pour les sorties à la journée : petit voilier, petit bateau, voile aviron, annexe à voile, barque, depuis 2005.