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Si remplacer mes presse-étoupes était une opération que je devais impérativement faire, autant le dire tout de go, je n'étais pas vraiment certain d'y arriver moi-même. J'avais un peu peur du déroulé de cette opération qui, si elle ne réussit pas, immobilise le bateau, obligeant une réussite totale…
En prenant des renseignements pour préparer l'intervention mécanique, on découvre qu'il existe autant de modèles de tourteau que de moteurs : clavette, goupilles simples ou doubles, mâchoires… Bref, difficile de se faire une idée sans démonter. Une mise en bouche pas rassurante pour l'apprenti mécano que je suis.
En jeu, l'étanchéité de la ligne d'arbre
Le presse-étoupe assure l'étanchéité au niveau du passage de la ligne d'arbre à travers la coque. La ligne d'arbre, sorte de grande tige en métal, relie l'arrière du moteur à l'hélice. Comme cette dernière se trouve sous l'eau et le moteur hors de l'eau dans la cale, il faut obligatoirement assurer une étanchéité quand elle traverse la coque. Une étanchéité sur un arbre tournant, car il ne faut pas bloquer la rotation de l'hélice.
Différents modèles pour le même objectif
Historiquement, le presse-étoupe est une pièce qui maintient pressée de l'étoupe, une sorte de fibre, pour assurer l'étanchéité. Un système efficace, mais qui demande un suivi puisqu'il faut régulièrement resserrer la pression et épisodiquement changer l'étoupe. Plus modernes, des joints à lèvre, type Volvo, peuvent aussi assurer l'étanchéité. C'est ce modèle que je vais remplacer sur ma vedette. En remplacement, nous avons choisi un 3ème système, le joint PSS. Il propose une étanchéité entre une bague en inox et une bague en carbone, en utilisant l'eau comme lubrifiant.
Désaccoupler l'arbre d'hélice
Pour installer un presse-étoupe, quel que soit le modèle, il faut désaccoupler la ligne d'arbre du moteur. Il faut donc démonter le tourteau, qui est la pièce qui fait le lien entre les deux. Une fois ce dernier débranché, on peut reculer l'arbre vers l'arrière. L'ancien presse-étoupe peut sortir et le nouveau peut être installé. Il vient se serrer sur l'étambot pour assurer l'étanchéité avec la coque avant. On met ensuite la bague inox en pression sur l'axe, pour l'étanchéité tournante. Il faut donc donner des indications de diamètre de l'étambot et de l'arbre pour commander le nouveau presse-étoupe. Dans notre cas, un étambot de 75 mm et un arbre de 35 mm.
Un déroulé des opérations simple
Ainsi expliquée, l'intervention ne parait pas compliquée. Elle nécessite juste de mettre le bateau au sec. La principale difficulté que nous avons rencontrée a été des problèmes d'accessibilité. En effet, sur notre vedette, cette pièce est située tout à l'arrière du moteur, bien cachée sous le réservoir de gasoil. Autant dire que nous en avons bavé pour nous faufiler à cet endroit difficilement accessible.
Minimum deux personnes
Heureusement, nous étions deux pour cette intervention. C'est primordial, car quand l'un dévissait au fond de la cale, le second pouvait bloquer l'arbre en mettant des cales sous l'hélice en se glissant sous la coque.
En tâtonnant pour comprendre le fonctionnement du tourteau en place, un modèle d'accouplement Vetus censé absorber les à-coups, nous avons réussi l'opération en 2 jours pour les 2 moteurs. Évidemment le second s'est déroulé plus rapidement, ayant essuyé les plâtres sur le premier.
Réussite totale !
Avant l'opération, il y avait toujours de l'eau dans la cale et la pompe de cale se mettait systématiquement en route, dès que l'on naviguait un peu. Désormais, les nouveaux modèles assurent une étanchéité parfaite. En plus, le frottement se faisant entre l'inox et le carbone, cela ne risque pas d'user l'arbre, comme le faisait le joint à lèvre.