Cet Amerglass date de 1973. Sans doute que les coussins ont déjà été refaits au cours des 50 ans de vie du bateau. La qualité du tissu en place était de très bonne facture, les housses encore en bon état. Seulement l'imprimé du tissu avait du mal à masquer son âge. Pour naviguer sereinement (la fameuse paix des ménages…), il fallait passer par une rénovation de la sellerie. Pour cela, nous avons fait appel à un sellier, un véritable artisan au sens noble du terme. La Sellerie Not à Toulouse a pris le chantier en main.
Après un passage à bord et une analyse précise de l'existant, il a été décidé de ne pas changer les mousses. Celles-ci sont en Bultex encore suffisamment dures et confortables. Seules les housses seront remplacées.
Du tissu en PVC tissé
Avec les conseils de Christophe Not le sellier, nous avons choisi un tissu du fabricant français Serge Ferrari. Il s'agit du Batyline Elios dans une teinte bleu marine (parmi un choix de 10 teintes). Malgré un touché très doux, nous sommes surpris de découvrir que ce tissu est uniquement un PVC tissé. À la différence du nylon tissé qui est ensuite enduit de PVC pour le protéger, le Batyline est directement fabriqué en PVC tressé pour former la trame. Ainsi, ce tissu n'est pas étanche, mais ses fibres ne peuvent pas se salir. Faites une tâche de gras sur le tissu et un simple coup d'éponge suffit à la faire disparaitre (on a testé sur un échantillon !). En plus, ce tissu supporte très bien les UV et peut s'installer aussi bien à l'intérieur qu'à l'extérieur.
Pas-à-pas de la fabrication chez le sellier
Les mousses des coussins sont utilisées pour servir à dessiner les gabarits sur des toiles transparentes qui sont ensuite découpées. Pour rester en place, de grosses aiguilles sont directement plantées dans la mousse.
Des repères sont positionnés sur les angles (ici des carrés, mais d'autres couturières utilisent des lettres ou des chiffres). Cela permet de replacer les gabarits au moment du montage.
En posant les gabarits sur le tissu, on va pouvoir tracer les découpes.
Le tissu est découpé suivant les tracés. On voit que le tracé n'est pas au ras du gabarit, car il intègre une marge pour la couture. Ici le savoir-faire de la couturière prend toute sa valeur.
En positionnant les repères l'un au-dessus de l'autre, on assemble les pièces en cousant sur l'envers.
Avant d'assembler le dessous, on vient essayer la housse pour vérifier les premières coutures et les bonnes dimensions.
Sur la face visible, une seconde piqûre vient écraser la première sur le dessous.
Pour que l'ensemble du coussin respire bien et pour limiter les moisissures, il faut un tissu bien aéré. Nous avons utilisé du Soltis Horizon 86, un tissu de Serge Ferrari microperforé.
Afin d'offrir plus de confort et une meilleure assise, le dessus du coussin est recouvert d'une ouate. Celle-ci est collée avec de la colle néoprène projetée directement sur la mousse.
La ouate, découpée au préalable à la forme grâce aux gabarits, est positionnée sur le dessus du coussin.
C'est la partie la plus physique de l'opération : entrer la mousse dans la housse. En effet, celle-ci ne glisse pas et il faut l'accompagner dans les moindres angles.
Sur le dessous, à l'arrière, le coussin est fermé par un zip. Cela laisse la possibilité du démontage.
Avec la double couture, la finition est parfaite.
La pile de coussins est prête pour revenir à bord du bateau.
Le nouvel intérieur avec ses coussins bleus.