Quelle que soit la saison, une sortie en mer est une merveilleuse façon de profiter du grand air. Mais quand le vent fraichit et que le liston et les chandeliers plongent dans l'eau, la balade devient souvent moins amusante pour l'équipage.
En bon marin, le skipper doit anticiper la réduction de voilure afin de manœuvrer en sécurité. Sur nos voiliers de croisière, on retrouvera fréquemment un enrouleur de génois pour disposer de la toile du temps. Mais, quelle que soit la configuration de votre voilier, la réduction de voilure doit rendre le bateau moins ardent et plus confortable.
Réduire la voile d'avant
Les voiles d'avant sur enrouleurs sont très largement diffusées sur nos bateaux de croisière, tant elles facilitent la vie des marins.
Ces voiles ont souvent le guidant épaissi par de la mousse afin de limiter la déformation (rattraper le creux) une fois enroulée. Le long de la bordure, on observe généralement des marquages ronds qui correspondent au pourcentage de réduction de la toile (1 rond étant plus ou moins égale à 10 %).
Vous pouvez en général rouler une voile jusqu'à 30 % avant qu'elle ne perde sa forme. Au fur et à mesure que la voile est enroulée, il convient d'avancer le chariot de génois. Vous pouvez consulter cet article pour savoir comment bien régler le génois.
La procédure d'enroulement
Afin d'éviter de se battre contre une voile sournoise et faséyante, il convient de manœuvrer avec la bonne procédure. Donc, pour bien rouler, il faut chercher à limiter les efforts sur le matériel et par conséquent sur l'équipage. La drosse d'enrouleur de génois ne devrait jamais être manœuvrée avec un winch, les efforts ne sont pas censés être inhumains.
Beaucoup de plaisanciers ont tendance à aller face au vent et choquer la voile avant de l'enrouler. Le battement, parfois violent, démontre bien la présence de forces importantes. De plus, en faséyant la voile est soumise à un considérable niveau d'usure. Enfin, les écoutes fouettant l'air représentent un réel danger pour l'équipage.
Il convient donc d'effacer la voile du vent plutôt que de l'y exposer. En abattant très franchement jusqu'au vent arrière, on pourra déventer le génois derrière la grand-voile et grandement faciliter l'enroulement. Pour bien faire, et enrouler la voile serrée sur elle-même, il faut garder un minimum de tension dans l'écoute.
L'inconvénient majeur de l'enrouleur, c'est qu'il ne permet pas d'étarquer la voile une fois enroulée. Ainsi, elle reste toujours trop creuse pour naviguer efficacement au près.
D'autres solutions
La prise de ris : les voiles d'avant à ris se sont généralisées sur les voiliers de course au large et même de l'école de voile les Glénans. Un nouveau point d'amure, un nouveau point d'écoute, c'est comme un ris dans la grand-voile, mais la prise de ris sur la plage avant est plus exposée aux embruns. C'est un peu "rustique", mais économique, fiable et performant.
Le bas étai : certains voiliers disposent d'un étai de trinquette qui permet d'avoir la voile prête à servir en cas de nécessité. La voile peut être enroulée sur un étai ou endraillée et pliée dans un sac. Quand le vent monte, c'est peut-être le meilleur compromis pour la performance et la longévité du matériel.
Le changement de voile : c'est la manœuvre qui prévalait avant l'avènement des enrouleurs. Il faut affaler la toile, la carguer sur le pont et l'assurer avant d'en amener une autre plus petite qui sera endraillée à sa place avant que d'être hissée.