La piraterie se définit comme un acte de violence commis à des fins privées, en dehors d'eaux territoriales contre un bateau, ses passagers ou le matériel à son bord. Tous les types de bateaux sont concernés, cargos de commerce, bateaux de plaisance comme ferry risquent ce type d'attaque. Les autorités, le Quai d'Orsay au premier plan, édictent des recommandations et des avis relatifs.
Peu d'attaques, mais très violentes
En 2019, ce sont 360 événements de piraterie qui ont été recensés de par le monde. Ce chiffre est relativement modeste, mais la majorité des attaques se déroulent dans la violence et se soldent par des blessures, voire la mort. Ces attaques sont le plus généralement menées dans l'objectif de mettre énormément de pression sur les équipages pour parvenir à prendre possession, selon les motivations des pirates, des effets détenus à bord, de l'argent liquide, du navire, ou pire, de faire des otages avec pour espoir d'obtenir quelques rançons. Plus généralement, l'ensemble du matériel qui peut se voler à bord d'un bateau (téléphone portable, VHF, bijoux, papiers d'identité…) sera dérobé.
Asie du Sud-Est et Golfe de Guinée, deux zones à éviter
Les autorités expliquent que deux régions sont désormais concernées par la piraterie
- le golfe de Guinée (un tiers des actes de piraterie)
- l'Asie du Sud-Est, où les risques d'enlèvement sont réels
Bonne nouvelle, ce phénomène a quasiment disparu de l'océan Indien. Ce qui ne signifie aucunement qu'il est dénué de risque d'y naviguer, car les situations économiques comme politique ne sont pas stabilisées, notamment aux alentours de la Somalie.
Afrique de l'Est
Zone essentielle à risque, le golfe de Guinée. Les enlèvements sont en nette hausse, avec un total de 146 en 2019, soit 92 % du total mondial pour la seule zone Ghana/Gabon. La majorité de ces exactions se déroule dans le fond du golfe de Guinée. La zone qui démarre sur une ligne partant de Libreville (Gabon) jusqu'à Accra (Ghana) est à proscrire. La zone de Sao Tomé & Principe, quant à elle, est à éviter autant que possible.
Des pirates plus ou moins locaux agissent de la Guinée-Bissau à l'Angola, principalement à proximité des côtes. La zone la plus critique dans ces parages demeure celle située entre le Togo et la Guinée Équatoriale, notamment sur les zones de mouillage.
Océan Indien
La zone de l'océan indien est redevenue une zone à faible incidence d'actes de piraterie. Les 25 cas recensés en 2019 n'ont jamais fait l'objet d'un détournement. Il est indéniable que la présence massive de militaires européens le long des côtes Somalienne, qu'il est plus prudent d'éviter.
Mer Rouge
Du Sud de la mer Rouge à l'est du golfe d'Aden (dans le détroit de Bab el-Mandeb), pas d'acte de piraterie, mais de forts risques d'être confronté à des bateaux de pêche illégale ou de trafic divers, y compris d'êtres humains. Les réactions des équipages de ces bateaux étant imprévisibles par essence, il vaut mieux se tenir à l'écart de toute activité suspecte.
Asie du Sud-Est
En hausse modérée, l'Asie du Sud-Est demeure une zone où la méfiance est de mise, notamment aux alentours du détroit de Malacca, où des attaques peuvent avoir lieu de nuit ou au matin. De même, les côtes du Brunéi Darussalam sont à éviter à tout prix. Enfin, dans son ensemble, la mer de Java est une zone à risque au sein de laquelle la navigation est à considérer à deux fois.
Amériques
L'Amérique latine n'est pas en reste, avec une augmentation constante depuis 3 années. Ce sont ainsi 135 cas qui ont été enregistrés en 2019, notamment dans les Caraïbes. Les zones à risque majeures sont les eaux péruviennes et Vénézueliennes. Les côtes des Highland brésiliens et la Colombie. Enfin, quelques attaques se sont déroulées dans le Golfe du Mexique.
D'une manière générale, il est recommandé, quelle que soit la zone de navigation, de se maintenir sur ses gardes à proximité des côtes, d'autant plus en voilier, moyen de déplacement relativement lent. Par ailleurs, la discrétion est de mise, tant à propos de sa route que de la date du départ depuis une zone à risque, notamment pour éviter d'attirer des convoitises.