Cap-Martinique : un début de progression favorable, deux escales techniques et abandon

© Jean-Marie Liot, Cap Martinique

Alors que les skippers ont déjà parcouru plus de 500 milles nautiques sur les 3 800 les séparant de Fort-de-France sous des conditions météo exceptionnelles, des problèmes techniques ont contraint certains à une escale imprévue et un abandon.

Avec 40 équipages en duo et 20 en solo, un total de 100 marins se sont élancés dimanche 14 avril 2024 au départ de la Cap-Martinique. Les concurrents ont déjà parcouru près de 500 milles nautiques sur les 3 800 qui les séparent de Fort-de-France en Martinique. Si leur progression a été marquée par des conditions exceptionnelles, certains ont dû faire face à des problèmes les contraignant à une escale technique et un abandon.

Des premiers milles entamés avec brio

Pour François Séruzier, directeur de la course, les premières 48 heures de la Cap-Martinique se sont déroulées ''dans des conditions exceptionnelles''.

© Jean-Marie Liot, Cap Martinique
© Jean-Marie Liot, Cap Martinique

Partant de La Trinité-sur-Mer en Bretagne pour rejoindre la Martinique, cette course transatlantique impose aux participants de contourner Porto Santo, une île de Madère, afin de les orienter vers des conditions plus favorables dans le sud de l'Atlantique.

La première partie de la course, complexe en raison du Golfe de Gascogne et du Cap Finisterre au Nord-Est de l'Espagne, a bénéficié de conditions clémentes cette année 2024, favorisant une progression rapide des concurrents.

Le 16 avril 2024, la majeure partie de la flotte a atteint le Cap Finisterre en suivant l'accélération des vents due à l'effet de pointe. Provenant généralement du Sud-Ouest, ce qui serait contraire à la direction de course des bateau, les vents ont cette fois soufflés du Nord-Est, offrant ainsi des vents portants assez forts jusqu'à Porto pour les concurrents. La flotte a tendance à s'étaler, avec 100 milles nautiques qui séparent les premiers et les derniers.

En solo, Jean-François Hamon sur le Sun Fast 3 300 Festa pour Aster est passé en tête au large de Porto. Sa vitesse de progression est de 11,1 nœuds. Solenn for Pure Ocean, piloté par Ludovic Gérard sur un JPK 1080, passe second avec une vitesse de progression de 9,2 nœuds. Régis Vian, à bord d'un JPK 1010 pour CMG-EJ pour Ecole Jules Verne, est en 3e position avec une progression à 9,4 nœuds.

En double, l'équipage Amaury Dumortier et Geoffrey Thiriez sur un Figaro 2 pour Terre d'Enfants sur l'Atlantique maintient une vitesse de progression de 11,9 nœud les plaçant en tête dans cette catégorie. En second, Noël Racine et Ludovic Senechal à bord d'un JPK 1030 pour Foggy Dew pour Fop France enregistrent une vitesse de progression de 10,3 noeuds. Miguel Antao et Patrice Carpentier sur un Figaro 2 pour Dessine-Moi la High Tech maintiennent une vitesse de progression de 9,7 nœuds. Les distances qui séparent les premiers bateaux sont serrées en ce début de course.

Deux escales techniques

Le 16 avril 2024, en milieu de journée, alors qu'ils approchaient du Cap Finisterre, Laurent Charmy et Pierrick Letouzé alors en 35e position ont signalé à la direction de course un problème de safran à bord de SL Energies France Renouvelables. Le bateau fera escale à La Corogne en Espagne pour diagnostiquer et réparer le problème. De son côté, Bertrand Fourmond sur Alpha Yesss Elec Eau, a rencontré un problème de pilote automatique qui a contraint le skipper à effectuer également une brève escale à La Corogne pour identifier et résoudre la panne. Les 3 skippers sont en bonne santé et n'ont pas demandé d'assistance.

Alexandre Ozon abandonne la course

En solo, Alexandre Ozon à bord du Bepox 990 pour Trophée Estuaire Rose Team2choc avait passé en tête le Cap Finisterre ce 16 avril 2024. Il évoluait à une vitesse de progression de 12,1 nœuds dans des conditions fortes mais maniables lorsqu'il a subi une avarie en tête de mât au large de la Corogne face aux côtes espagnoles. C'est à grand regret que le skipper, qui avait remporté l'édition précédente, a décidé de rejoindre le port de Porto au Portugal et d'annoncer son abandon de la course : ''En 2022 Trophée Estuaire Rose remporte la 1ère édition de la Cap Martinique . Cette année je me suis battu pour être sur le départ et réussir à partir… Pas trop de pression, car je partais totalement à l'arrache… Début de course plutôt pas mal avec des trajectoires plutôt bien réfléchies et ensuite descente du Cap Finisterre dans des conditions plus qu'engagées… J'y vais tranquille, enfin rapide quand même. J'ai même passé 2h sous foc tangonné… Puis petit spi arisé et Grand Voile arisée alors qu'il y avait 25/27 nœuds avec des claques à 32 nœuds. Donc tout a fait maniable même si la mer était très formée. Et pis CRAC boum Uuuuu. La potence de la tête de mât casse. Je me retrouve le foc complètement lâche et le mât qui part vers l'avant mais maintenu par les haubans. Bref c'est fini pour moi et Lili. Nous n'irons malheureusement pas en Martinique. Le hic est juste de prendre le mât sur la figure… Donc grosse énorme déception au vu de l'engagement et du temps consacré pour une faille mécanique… Team2choc vise Porto et sacré dossier… Trouver à réparer et ramener le bateau chez nous… Pffffff
Moi qui me faisais une joie de fêter les 20 ans de Team2Choc dans 15 jours…
Par contre, j'avais toujours en tête cette question… Oui Team2Choc est capable de rivaliser avec les nouvelles carènes menées tambour battant.
''

Jusqu'à Lisbonne puis l'île de Porto Santo, les conditions météorologiques s'annoncent toujours favorables pour les autres concurrents, avec des vents de 10 à 15 nœuds, principalement portants. Certains skippers optent pour une navigation à plein régime, tandis que d'autres préfèrent une approche plus modérée en matière de puissance de leur bateau. La seconde partie de la course bénéficiera d'alizés plutôt constants, qui pousseront les bateaux vers les eaux chaudes des Caraïbes.

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