C'est le seul chantier entre Agde et Castelsarrasin sur le canal du Midi. Situé à Port la Robine dans la commune de Sallèles d'Aude, Cathare Marine est un chantier naval fluvial pas comme les autres. Son repreneur il y a quatre ans, Gildas Jardin, dresse un tableau amusé : "Ici, c'est open-bar côté styles de bateaux ! Quand je suis arrivé là, je n'ai pas tout compris : les bateaux en acier sont presque la règle. On trouve beaucoup de vedettes hollandaises, mais aussi des appartements flottants, des mobile-home sur barge, des catamarans avec des flotteurs en bidons…"
Un esprit de liberté, pour combien de temps ?
L'esprit de liberté vogue ici et a encore quelques beaux jours devant lui, même si les Voies navigables de France (VNF) cherchent à mettre un peu d'ordre et à « écluser » les squats et les bateaux abandonnés. L'un des leviers consiste à relever le prix des places de port. Un emplacement qui a doublé en quelques années. Pour le reste, Cathare Marine a fort à faire. Gildas Jardin poursuit : "J'ai la seule cale de la région, et c'est un super emplacement. Je ne manque donc pas d'activité, tant en réparation qu'en dépannage de bateaux. Ma seule limite, c'est la capacité de levage de 15 T. Au-delà, il faut aller à Agde pourr avoir plus de 45 T." Sauf qu'il faut compter environ deux jours de navigation et une centaine d'écluses à passer…
S'adapter à la chaleur, plus que jamais
Avec son équipe, Gildas Jardin s'est adapté : "Au départ, j'étais plutôt porté sur le polyester et la peinture. Autant dire que je me suis formé à la mécanique et à la soudure depuis. Selon les besoins, outre un salarié, je peux compter sur des contrats courts, j'ai notamment fait appel un temps à un charpentier bois. Mais l'essentiel du travail concerne l'entretien et la réparation de coques et de quilles en acier."
Cathare Marine fait face à un défi : bien jauger l'évolution de l'activité. La demande adressée à Cathare Marine est forte, mais le tourisme fluvial pâtit depuis quelques années de la sécheresse dans la région, d'autant que de très nombreux platanes ont dû être abattus pour cause de maladie : "Ces platanes ont été replantés, mais on sait qu'il faudra une dizaine d'années avant de retrouver un bon ombrage. Ça pose aussi des problèmes de pénurie d'eau." Gildas Jardin anticipe ces ajustements. "Quoiqu'il en soit, je ne manque pas de travail, l'activité est lissée sur toute l'année." Entretien et grosses réparations occupent l'hiver, tandis que l'activité estivale démarre tôt avec son lot de dépannages...