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Des renaissances de courses en pagaille
La Golden Globe Race a lancé une dynamique en créant une course autour du monde en solitaire, avec des règles draconiennes. Pour célébrer l'anniversaire du Golden Globe Challenge, mère de toutes les courses autour du monde et défi qui a fait naître la légende de grands noms de marins, de Francis Chichester à Bernard Moitessier, Don Mc Intyre a mis sur le devant de la scène le concept de course "vintage". Courues sur des bateaux d'époque, elles limitent l'usage des moyens de communication ou de l'électronique.
Après la course en solitaire, c'est la Whitbread en équipage qui va revivre en 2023 sa genèse avec l'Ocean Globe Race, qui partira de Southampton. Sur sa ligne de départ, quelques bateaux qui ont couru les éditions historiques s'aligneront après de belles restaurations.
Ode à la simplicité
On pourrait voir dans ces courses une simple attirance pour le "vintage" comme dans la mode ou d'autres secteurs. Mais ce serait une erreur. Ce mouvement, qui séduit des marins de toutes générations, dont certains ayant goûté à la course au large à haut niveau, est plus profond. En mettant 8 mois pour tourner autour du monde, les concurrents de la Golden Globe Race font un éloge de la lenteur et de la simplicité. Avec des bateaux auxquels ils offrent une deuxième, voire troisième ou quatrième vie, les marins de la GGR et de l'OGR montrent que compétition et réemploi peuvent rimer et limiter l'impact écologique d'une course au large.
D'aucuns fustigeront une vision rétrograde empêchant l'innovation. A l'heure où toutes les classes de course au large modernes s'interrogent sur leur acceptabilité environnementale, elles trouveront sûrement des idées dans les avis de course "vintage". Une morale que l'on pourrait résumer en :"Ce qui est simple est beau... Mais aussi physique !" Bravo aux marins.
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