Présentation de l'équipage et émergence du projet :
Jeanne Goulbaut (23 ans) vient d'une famille de marin, elle pratique la voile depuis sa plus tendre enfance. Domitille Hauwen (22 ans) a pratiqué la planche à voile en compétition pendant 5 ans et découvre la voile à l'âge de 17 ans en faisant des stages aux Glénans.
Elles se rencontrent en 2018 pendant leurs études de communication à l'ISTC Lille. Toutes les deux passionnées de voile et ayant toujours rêvé de traverser l'océan Atlantique, elles décident de se lancer un défi un peu fou pendant leur année de césure : réaliser un tour de l'Atlantique pour défendre les droits des femmes ! "On s'est rendu compte lorsque nous parlions de notre projet que beaucoup de monde doutait que deux jeunes filles puissent traverser l'Atlantique sans homme." Elles décident alors de faire deux escales auprès de 2 associations qui défendent et soutiennent les femmes.
Comment avez-vous financé le projet ?
"Au départ, sans bateau il était compliqué de trouver des sponsors. Après plusieurs mois de galère à chercher un voilier, nous avons eu l'opportunité en février 2020 d'acheter un Feeling 920 du chantier Kirié de 1986 et à retaper complètement. Nous avons donc fait un prêt de 2500 € pour l'acquisition du bateau.
Mars 2020, on nous annonçait le confinement total, impossible de commencer les travaux sur le bateau. On a donc utilisé cette période pour communiquer sur notre projet et rechercher des sponsors. Nous avons fait une campagne de Crowdfunding (6500 €) et remporté la bourse aux explorateurs organisée par Explora Project (2500 €). On a également eu de nombreux sponsors notamment au niveau du matériel pour équiper le bateau.
Le confinement terminé, il n'a pas fallu chaumer pour remettre le bateau à flot. Nous n'y connaissions rien que ce soit en moteur, électronique & co… On a eu de bons conseils, faits de belles rencontres qui nous ont permis d'avancer rapidement sur la réparation du bateau. On a appris énormément et on a réussi à respecter le timing que nous nous étions fixé."
Le Bateau Yapluka a été mis à l'eau le 11 juillet 2020, il restait encore quelques travaux. Jeanne et Domitille n'ont pu s'entrainer qu'une semaine en Bretagne et faire une navigation de nuit avant de prendre le large.
Vous avez pris le départ le 11 septembre 2020, comment ce sont passés ces 2 premiers mois ?
"Pour la 1re partie du voyage de la Trinité à Madère, nous sommes parties à 3, accompagnée de Juliette une passionnée de voile connaissant le grand large. La traversée du Golfe de Gascogne s'est très bien passée. Nous nous sommes arrêtées à Muros, nous étions épuisées après ses 5 jours de navigation. Nous faisions les quarts de nuit à 2 et ne dormions que 2h par nuit ! Depuis on gère mieux... Nous avons ensuite passé le Cap Finistère au portant avec 25 nœuds de vent et en évitant de nombreux pécheurs. Puis nous avons longé la côte en faisant quelques mouillages avant d'arriver à Porto. Nous avons ensuite repris la mer pendant 5 jours avant d'arriver à Madère le 2 octobre.
Ensuite nous sommes descendues aux Canaries en passant par la Graciosa, Lanzarote, l'Ile de Lobos et nous sommes arrivées sur l'ile de Fuerteventura le 10 novembre (2 mois après notre départ). Nous suivons vraiment avec attention la météo (on a d'ailleurs un Iridium à bord que nous utilisons pour la météo au large). On veut prendre le moins de risque possible. Un panneau solaire nous permet d'être autonomes en énergie pour l'ensemble de nos instruments de navigation. Nous croisons les doigts, car pour le moment tout se passe super bien sur Yapluka, aucun problème avec le bateau."
Quand est-ce qu'est prévu votre première escale solidaire ? Êtes-vous impactées au niveau du programme avec la crise sanitaire ?
"Lorsque nous sommes arrivées à Madère, nous avons dû faire un test et rester confinées sur le bateau pendant 3 jours avant de pouvoir aller sur terre. Rien de très impactant au niveau du programme. En revanche, nous devions faire notre 1re escale solidaire dans l'association "Les amies de la maison rose" au Sénégal, mais nous allons surement devoir annuler à cause de la fermeture des frontières maritimes. Nous avons déjà un plan B, car cette association est également présente au Cap-Vert et les frontières maritimes ont réouvertes depuis le 12 octobre 2020 (après 7 mois de fermeture). Nous partirons au Cap-Vert fin novembre pour rester un mois sur place avant de faire notre première traversée de l'Atlantique début 2021 en direction de La Martinique pour aider l'association des Soroptimist Flamboyants qui promeut l'entrepreneuriat féminin (et non plus Haïti et l'association Afasda à cause de la Covid). La crise sanitaire nous oblige à relever de nouveaux défis, mais nous sommes plus motivées que jamais pour réaliser notre projet : 2 escales solidaires, 2 transatlantiques et 1 cause à défendre celles des droits des femmes."
Vous pouvez suivre les aventures de Jeanne et Domitille sur les réseaux sociaux : Hisse tes Rêves et les soutenir sur Hello Asso. Les dons collectés permettront de financer les travaux sur le bateau et l'achat de matériel pour les associations.