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Le loueur de bateaux Fastsailling.gr organise en Grèce, deux fois par an, des stages de formation à la performance. C'est l'occasion de se forger une expérience complémentaire en poussant les bateaux et les équipages.
Nous avons sillonné la mer Égée avec les 3 Pogo 12.50 engagés dans cette formation. À bord de chacun des bateaux, un équipage mixte et cosmopolite de cinq stagiaires encadré par un skipper professionnel rompu à la navigation hauturière.
Sur l'une des étapes, nous avons connu des conditions de vent particulièrement musclées. Les fichiers annonçaient des rafales à 45 nds mais nos trois bateaux ont dû composer avec un Meltem soufflant parfois à plus de 60nds.
Dans le gros temps, tous les voiliers ne sont pas égaux
Tous les bateaux homologués en catégorie A ne sont pas à même d'affronter ce type de temps en sécurité. En l'occurrence le Pogo 12.50 est issu des Class 40 et offre une grande stabilité de forme grâce à sa largeur.
Placer le bateau dans la vague
Par ailleurs, le bateau est suffisamment réactif et précis au pilotage pour permettre au barreur de placer le bateau dans la vague comme il le souhaite. C'est-à-dire, descendre la houle avec un peu d'angle pour ne pas filer tout droit dans la prochaine vague.
Avoir la bonne vitesse
Pour naviguer dans de bonnes conditions de sécurité, il faut pouvoir adapter sa vitesse à celles des vagues. Trop vite et tout droit, on va rattraper et s'écraser dans la vague suivante en fatiguant le matériel et en prenant le risque de sancir.
Pas assez rapide, on subit la mer et le barreur se fait malmener par les vagues au risque de partir au lof ou à l'abattée.
Notre voilure laissait le bateau équilibré avec 3 ris pour la grand-voile et une trinquette.
Cela permettait d'avoir une vitesse de l'ordre de 12nds au minimum sachant que dans les surfs, le bateau atteint souvent 20nds.
Et dans les plus grosses rafales ?
Le vent moyen soufflait à 45/50 nds. Dans les rafales atteignant 60 nds, il faut savoir abattre de 10/15 degrés pour garder un vent apparent sur l'arrière malgré l'augmentation de la vitesse. Le risque serait de prendre trop de gîte et perdre le contrôle du bateau.
Priorité à la sécurité
La notion de gros temps est bien subjective. Elle dépend du bateau, de l'expérience de l'équipage et de l'état de la mer. Mais concernant la sécurité des femmes et des hommes sur le pont quelques points sont invariables.
- Considérer chaque déplacement comme dangereux.
- S'assurer que l'équipage est capable de manoeuvrer si besoin.
- Le gilet vérifié et réglé à sa taille, le harnais et la longe capelée sont indispensables.
- S'habiller pour le gros temps avec des vêtements efficaces pour ne pas être prostré par le froid.
- Disposer à portée de main d'eau et de nourriture.
Un bateau prêt à y aller!
- Ranger, caler, amarrer tout ce qui peut voler à l'intérieur et aussi à l'extérieur.
- Le bateau doit disposer de points d'ancrage en fond de cockpit pour les longes de harnais.
- S'assurer que le bateau est capable de naviguer dans ces conditions (maintenance des équipements, nombre de ris, trinquette, mais aussi stabilité de forme du bateau)