Jean-Luc Van Den Heede, leader de la Golden Globe Race avec 1 600 milles d'avance sur le second de la course, le hollandais Mark Slats, a rejoint la Tasmanie ce vendredi 5 octobre à 21 h 30 heure française. Un waypoint imposé par la direction de course à la porte de Hobart pour déposer films et lettres. Une "escale" au mouillage de 90 minutes pendant laquelle le doyen de la course – 73 bougies quand même ! – a pu faire un live Facebook avec ses amis et sa famille et répondre aux interviews.
Après 97 jours de course, le marin a réalisé la moitié de son tour du monde et compte rejoindre Les Sables-d'Olonne la première semaine de février 2019. Déjà 16 600 milles de parcourus et une position de leader (ils ne sont plus que 8 sur les 17 participants du départ) qu'il explique par sa longue préparation, sur son Rustler 36 acheté 3 ans auparavant : "Le bateau est un bon bateau, le régulateur d'allure marche bien et je n'ai que des problèmes mineurs à traiter comme une fuite de hublot."
Il a également profité de cette pause dans la course et de la mer calme pour vérifier son gréement, avant d'essayer de faire une sieste, dans des conditions "trop calmes pour dormir".
Il a ensuite levé les voiles pour reprendre sa course avec sa prochaine traversée du Pacifique, et son passage du Cap Horn, espérant boucler son tour du monde en 210 jours.
Voici un résumé des questions abordées pendant le live
Son avis sur la GGR
Le Golden Globe Race s'apparente à une expérience intéressante, mais je ne la renouvellerai pas pour autant.
Sa préparation
La préparation est une des clés du succès. Mark par exemple quelques mois avant le départ traversait l'Atlantique à la rame. Moi j'ai préféré passer 3 ans à préparer le bateau et l'optimiser complètement. La préparation est un des éléments clés avec le régulateur d'allure, les voiles, le mât – qui est plus court que celui des autres Rustler — et tous les détails de préparation qui améliorent beaucoup le bateau. Mon bateau est assez rapide quand il y a du vent et souffre d'un petit déficit de vitesse quand il n'y a pas de vent.
La course à 73 ans
L'âge pour des bateaux comme ça n'est pas très important. Ce qui compte c'est la motivation et surtout ce qu'il y a dans la tête. Le physique ne compte pas trop non plus, on n'est pas sur des 60 pieds. Certes c'est inconfortable, mais ça ne gêne pas trop.
Je pense qu'avoir fait 5 tours du monde avant m'a appris beaucoup de choses sur la météo.
Tout est une question de motivation. Il faut être dessus le jour, la nuit, sortir de son duvet si l'on doit changer ses voiles… Il faut avoir l'envie !
La fatigue ne se gère pas. Je ne me sens pas fatigué, je dors bien, je m'endors vite, je récupère assez bien. Je n'ai pas l'impression d'être fatigué. Je gère mon temps et je me repose dès que je peux.