Armel le Cléac'h continue de découvrir son Maxi trimaran, mis à l'eau le 30 octobre 2017. Après de nombreux entrainements à la journée, qui ont permis à l'équipe de fiabiliser le bateau et de réaliser de nombreuses manœuvres pour pousser le bateau dans ses retranchements, il est temps de traverser l'Atlantique.
"Il est temps d'aller au large, de traverser l'Atlantique, car je pense que l'on a fait le tour de tout ce que l'on devait fiabiliser en faisant des navigations à la journée. Sur des sorties courtes ont fait beaucoup de manœuvres, et c'est très intéressant parce qu'on pousse le bateau dans ses retranchements, mais ce n'est pas le terrain de jeu de ces grands multicoques qui sont là pour traverser l'Atlantique et faire le tour du monde. On espère pouvoir faire ces traversées (NDLR : aller/retour Lorient – Pointe-à-Pitre) en peu de temps. Cela va nous permettre de découvrir d'autres problèmes liés aux grandes navigations" explique Ronan Lucas, directeur du Team Banque Populaire.
"Les premières sorties en mer se sont bien passées, nous n'avons pas eu de frein à notre apprentissage du Maxi Banque Populaire IX. C'est quand même un gros prototype donc il y a beaucoup de choses à tester. On prend confiance dans la machine, dès le début on a senti que ce bateau avait du potentiel. Dans le timing donné, on a réussi à atteindre le premier objectif : prendre en main le bateau, le régler et tester tous les nombreux systèmes à bord. Même si ne n'avais jamais pratiqué le vol, j'ai ressenti tout de suite de superbes sensations, mais dès le départ, il a fallu trouver de nouveaux automatismes notamment sur le réglage des appendices. Ce n'est pas inné tant que l'on n'a pas testé, ça demande un peu de réflexion sur les incidences que cela peut apporter au trimaran. Ce qui est vraiment intéressant c'est que même avec peu de vent, le bateau va vite. Sur ces premiers mois de tests, on a eu toutes les conditions et on a déjà atteint des pointes à 45 nœuds" détaille Armel le Cléac'h.
Parti le 2 février 2018, Armel le Cléac'h s'est entouré d'une équipe de 5 marins (Billy Besson, Franck Cammas, Charlie Dalin, Pierre-Emmanuel Hérissé et Florent Vilboux) pour cette première transatlantique. L'objectif ? Un aller-retour entre Lorient et Pointe-à-Pitre (Guadeloupe) pour un programme d'entrainements intense : une préparation en équipage en prévision de la Nice Ultimed, mais surtout un repérage aux Antilles à 8 mois du départ de la mythique Route du Rhum.
"Par rapport à ce que l'on attendait, on est satisfait des premiers résultats, mais on attend les premières confrontations avec nos concurrents pour s'assurer que nous avons les bases d'un bateau solide et performant. Le vol dès la première navigation, ça a été la bonne surprise et tout le monde était réjoui. On se dit que l'on met un bateau à l'eau quelques jours avant et qu'au bout de quelques heures de navigation, il vole ! C'est bon signe, ça signifie que la conception globale est fidèle à ce que l'on imaginait. On navigue très régulièrement dans les 38/42 nœuds. On atteint aisément ce genre de vitesse sans forcément avoir besoin de beaucoup de vent" ajoute Ronan Lucas.
"Nous savons que nous avons un bateau polyvalent qui peut rivaliser avec la concurrence, maintenant à nous de travailler et de l'exploiter au large. Sur cette traversée, nous partons avec un équipage doté de plusieurs personnalités, ce qui est toujours intéressant, c'est d'échanger avec plusieurs caractères et d'avoir le ressenti de chacun sur l'Ultim. Le retour se fera aussi en équipage, mais je vais commencer à faire des manœuvres en solo. Ça va être un super baptême du feu. Traverser l'Atlantique en quelques jours pour aller chercher le soleil, ça fait toujours plaisir (rires)" conclu Armel le Cléac'h.