29 skippers toujours en course après une semaine de navigation !


La 8e édition du Vendée Globe a démarré le dimanche 6 novembre 2016. L'occasion de faire un bilan de cette première semaine de course, dont les premiers jours ont été plutôt intenses pour les 29 skippers. C'est la 2e fois depuis 1989 qu'aucun abandon n'est à déplorer après une semaine de course !

Alors que le départ du Vendée Globe 2016 a bénéficié de conditions exceptionnelles, les jours suivants ont été compliqués pour les 29 solitaires avec une météo compliquée, imprévisible et ultra sollicitante. Jusqu'à Madère, il a fallu composer avec des alizés portugais oscillants, puis avec une dorsale très collante. Du petit temps et des coups d'accélération redoutables pour les skippers qui ont été contraints de rester sur le pont et de ne pas fermer l'œil de la nuit pendant les 3 premiers jours.

Résultat : 9 changements de leaders, jusqu'au lundi 7 novembre à 17 h où Armel Le Cléac'h a pris les commandes de la course pour finalement les céder à Alex Thomson. Jusqu'à la descente de l'Atlantique dans les Alizés de Nord-Est, les foilers n'ont pas eu l'occasion de montrer tout leur potentiel, Vincent Riou (PRB) en a donc profité pour se tailler une bonne part du gâteau. Sur cette première semaine de course, les favoris sont à leur place, mis à part Jean-Pierre Dick (StMichel-Virbac) grand perdant à Madère, relégué en 11e position. Du côté des avaries, seul l'Espagnol Didac Costa (One Planet One Ocean) est rentré au port quelques heures après le départ pour cause d'avarie de ballast. Il est de retour en course depuis jeudi 10 novembre 12 h 30…

À noter également une avarie en tête de mât pour Tanguy de Lamotte, obligé de rejoindre le Cap-Vert pour faire un état des lieux.

Jour 1 : Départ des pontons et descente du chenal

Les 29 marins engagés dans le 8e Vendée Globe ont quitté les pontons des Sables-d'Olonne pour descendre le chenal après trois semaines à terre. Un moment très fort en émotion ! Ils se sont élancés à 13 h 2 dans des conditions exceptionnelles, mais après moins d'une heure de course, l'Espagnol Didac Costa a constaté des problèmes électriques consécutifs à l'arrachage d'un ballast. Le skipper de One Planet One Ocean a du faire demi-tour et regagner Les Sables-d'Olonne. Les autres concurrents filent à bonne allure vers le cap Finisterre, la flotte étant emmenée par Sébastien Josse (Edmond de Rothschild), Jean-Pierre Dick (StMichel-Virbac) et Vincent Riou (PRB).

Jour 2 : Les foilers à l'honneur

Après des conditions exceptionnelles de départ, les solitaires doivent faire face à des conditions plus difficiles... "La première nuit était affreuse. Le vent passait de 5 à 40 nœuds. J'ai eu une forte averse de grêle. C'était dur, car il y avait beaucoup de changements de voiles à effectuer" racontait ce midi à la vacation le Hongrois Nandor Fa (22e au pointage). Des conditions qui n'empêchent pas Alex Thomson (Hugo Boss) et Armel Le Cléac'h (Banque Populaire VIII) de mener la flotte et de régater à couteaux tirés. La tête de flotte a doublé le cap Finisterre à 13 h (heure française) et entame sa folle descente vers le Sud.

Jour 3 : Rejoindre l'Ouest

"On va aller chercher le nouveau vent et je pense qu'il est plus dans l'ouest…" confiait ce midi à la vacation, Armel Le Cléac'h, pas mécontent de sa position sur le plan d'eau. Les 28 skippers continuent leur descente vers le Sud au ralenti, pris dans l'anticyclone des Açores depuis plusieurs heures. Les marins en profitent pour prendre leurs marques et récupérer de leurs premiers jours tout en réfléchissant au meilleur positionnement pour filer dès que le vent soufflera.

Jour 4 : Météo imprévisible

Les marins du Vendée Globe rencontrent une météo pour le moins imprévisible. La dorsale joue les pots de colle et les marins doivent sans cesse revoir leur stratégie pour contourner au mieux l'anticyclone. "Je vais empanner dans la journée puis route sur un long bord vers le Pot au noir. Même si j'ai dû revoir ma stratégie depuis le début de la course, je suis très content d'être là où je suis" racontait cet après-midi Armel Le Cléac'h sur Banque Populaire VIII, qui ce soir cavale désormais à 16 nœuds devant Sébastien Josse (Edmond de Rothschild). Sur le plan d'eau, tout le monde n'est pas classé à la même enseigne, ce qui chamboule le classement.

Jour 5 : Changement de bord

"J'ai rangé ma maison après avoir déménagé hier soir, j'ai tout mis sur l'autre bord, du coup j'ai retrouvé plein de trucs !" racontait cet après-midi Jean Le Cam. Désormais les marins s'apprêtent à vivre plusieurs jours sur ce bord "bâbord amure" (quand le vent vient de la gauche) jusqu'au pot au noir. Les premiers bateaux devraient y arriver entre le 14 et le 15 novembre 2016. Armel Le Cléac'h toujours en pôle position se détache progressivement de Vincent Riou qui était revenu à 7 milles de son tableau arrière ce midi. À noter qu'à 12 h 30, l'Espagnol Didac Costa a repris la mer et la course sur son bateau One Planet One Ocean réparé…

Jour 6 : Glisse dans les alizés

La flotte est en direction du Cap-Vert glisse plein pot dans un vent de nord-est soutenu (20 à 25 nœuds), agrémenté de grains violents, rendant la navigation parfois périlleuse. Si Vincent Riou (PRB) conserve ce soir sa deuxième place derrière un Armel Le Cléac'h impérial sur son foiler, le Britannique Alex Thomson (Hugo Boss) ne fait que revenir sur le duo de tête. Il est désormais troisième et engrange plus de milles que ses camarades de jeu : 428 milles ces dernières 24 h. Du côté de la vie en mer, la douche était, en partie, au programme du jour !

Jour 7 : Direction le pot au Noir

Les solitaires sont en passe de passer le Cap-Vert, à des vitesses affolantes, parfois 27 nœuds en pointe ! Les foilers s'en donnent à cœur joie dans ces conditions parfaites de glisse. La preuve : Alex Thomson sur Hugo Boss vient de revenir en deuxième position 24 milles derrière Armel Le Cléac'h sur Banque Populaire VIII. Vincent Riou (PRB) est désormais troisième. Les conditions que rencontrent les foilers sont propices à des vitesses supérieures aux bateaux à dérives. Vincent Riou est ce soir troisième et Paul Meilhat redescend à la 7e place. Mais dans le pot au noir ce sera peut-être une autre histoire…

Jour 8 : Autour du pot

Alex Thomson sur Hugo Boss, désormais ralenti, mène toujours la flotte du 8e Vendée Globe qui s'étire ce soir sur plus de 1800 milles, Didac Costa se trouvant dans l'ouest de Porto. Depuis le départ des Sables-d'Olonne, dimanche dernier, la bagarre fait rage en tête de course et devrait continuer de plus belle avec ce Pot au Noir qui pourrait redistribuer les cartes. En mer, les marins et les bateaux commencent à ressentir la casse. Tanguy de Lamotte a annoncé faire escale au Cap-Vert pour trouver une solution à sa tête de mât cassée. Son objectif est clair : rester en course. Les vitesses au compteur commencent à descendre. Alex Thomson, Vincent Riou et Armel Le Cléac'h ralentissent doucement. Le pot au noir n'est plus très loin. Demain matin, lundi 14 novembre, ils y seront englués, subissant ses grains, ses caprices... Aux vacations, les langues se délient. Il y en a eu des départs au tas ! Comprenez que dans cet alizé puissant depuis le contournement de Madère et le rythme imposé par les 7 compétiteurs de tête de flotte, tous les marins cravachent. Et avec les grains, les bateaux sont parfois incontrôlables.

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Publié sur Yacht-Club.com

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