La direction des affaires maritimes vient de publier une note concernant l'utilisation des feux à LEDs proches des antennes VHF et AIS. Extraits :
"Au cours d'inspections périodiques des installations SMDSM et AIS à bord des navires professionnels, l'Agence Nationale des Fréquences a été alertée par les armateurs de problèmes de réception sur la bande VHF en lien avec le fonctionnement des feux de navigation à LED et de projecteurs à LED… Il apparait que les feux de navigation à LED installés à proximité des aériens perturbent la réception des appareils de radiocommunication. Les projecteurs à LED perturbent également ces appareils. Plus largement, l'attention de la commission est attirée sur les perturbations que peuvent générer tous les éclairages à LED sur les appareils de radiocommunications et appareils de navigation utilisés à bord"
Faut-il donc jeter tous nos feux à LEDs ? Faut-il se passer de cet éclairage qui a divisé par 10 la consommation électrique à bord de nos bateaux ?
En matière de perturbation électromagnétique, il existe une norme européenne EN 60945. Peut-être suffit-il de vérifier que le matériel installé y répond bien ? Ce sésame vous affranchira de tous les problèmes électromagnétiques.
En effet le texte conclu par : "Les matériels satisfaisant à la norme EN 60945 (… ) sont présumés satisfaire à l'exigence ci-dessus."
Les fabricants (ou importateur) de feux à LEDs savent bien que leur matériel doit répondre à deux exigences principales : offrir une intensité et une colorimétrie répondant à la norme, mais aussi répondre aux normes concernant les émissions électromagnétiques. Cette norme EN 60945 est justement là pour que n'apparaisse pas d'interférence. Ainsi les feux qui répondent à la norme, ne posent aucun problème de perturbation sur les émissions VHF (rappelons que l'AIS utilise des fréquences VHF).
Un seul laboratoire en France agrée par Veritas pour obtenir la certification Marine (Kenta à Brest) est capable de faire les tests pour valider si un produit est compatible avec la norme EN 60945. Mais ces tests présentent un coût élevé (environ 3 000 euros chaque test), difficile à amortir sur le peu de nombre de feux vendus. Ainsi, certains fabricants peu scrupuleux n'hésitent pas à mettre sur le marché des produits qui n'ont passé aucun test. Des produits au prix souvent très attractif…
Il a fallu que le problème soit démontré sur un navire de commerce, en l'occurrence la drague "Jean Arno", avec un relevé de mesure faite par l'ANFR, pour que les Affaires maritimes réagissent. Sont cités nommément dans le rapport comme perturbant le signal, les marques Aquasignal (pour les feux de route) et Kent Marine (pour les projecteurs de pont).
Espérons que ce rapport et cette mise en garde vont nettoyer un peu le marché des vendeurs de matériel à LEDs qui escroquent les plaisanciers en jouant avec leur sécurité.