Visite en images du trimaran Ultim Banque Populaire XI skippé par Armel Le Cléac'h

De passage sur le Vieux Port marseillais à l'occasion des Jeux Olympiques, nous avons eu la chance de monter à bord du trimaran Ultim Banque Populaire XI. Visite en images d'un des voiliers les plus rapides de la planète.

Un Ultim qui a bénéficié de toute l'expérience de Banque Populaire

32m de long, 23 de large, l'équivalent de plusieurs terrains de tennis. Mais pas question de venir boucher le Vieux-Port. Banque Populaire XI a été en escale à Marseille durant la quinzaine olympique qui a animé la cité phocéenne durant l'été 2024. On repère rapidement le grand mât noir de 35m parmi les 3200 bateaux de plaisance amarrés dans le cœur de Marseille.

Pour monter à bord de ce trimaran géant, l'entrée se fait par une trappe dans la casquette abritant le cockpit, en faisant très attention à ne pas marcher sur l'une des nombreuses "fenêtres" en plexiglass.

À son lancement, la partie arrière du cockpit était ouverte sur l'extérieur, puis a été entièrement fermée pour améliorer le confort de l'équipage et le profil aéro du trimaran.

Au centre trône le winch utilitaire, qui hisse la Grand-Voile et règle les voiles d'avant. Il est relié aux deux colonnes de moulin à café situées de part et d'autre.

L'urinoir du bord
L'urinoir du bord

Juste en arrière, on retrouve le siège de veille, ou Armel surveille son quart quand il n'est pas à la table à cartes. Bénéficiant d'une vue directe sur les écrans de contrôle et sur le plan de voilure, il est également inclinable pour profiter d'un relatif temps de repos.

Foils, safrans, dérive, mat, écoute de GV et le réglage des appendices s'opèrent par la centrale hydraulique du bord, qui trône sur bâbord. Celle-ci comporte plusieurs dizaines de vannes qui régulent le flux hydraulique dans les 27 vérins hydrauliques répartis sur l'ensemble de la plate-forme.

Des dizaines de capteurs sont disposés à bord, à la fois pour indiquer à Armel le niveau de ses réglages, mais également pour détecter les efforts sur tous les points sensibles du bateau. En cas de surcharge sur un bras, un étai, un galhauban, une écoute ou autre, une puissante alarme retentit et indique au skipper la localisation du problème.

Depuis toujours, sur tous ses bateaux, que ce soit une caravelle ou un trimaran Ultim, Armel a conservé le même code couleur sur tous les bouts de manœuvres, afin de repérer instantanément le rôle de chacun.

En théorie, le travail combiné des différents plans porteurs permet à Banque Populaire de dépasser les 50 nœuds. Mais en pratique, en raison des risques encourus, et du danger que représente la cavitation à ces vitesses-là, une belle moyenne sur une journée entière est de 35 nœuds.

Une coque centrale réservée à l'équipage

Plus en avant, on retrouve la zone occupée par la zone dédiée à la navigation, le coin cuisine et la banette d'Armel. Sur un matelas sur mesures, Armel s'offre des phases de repos un peu plus longues. La table à carte pivote pour qu'Armel, même allongé, puisse garder un œil sur sa nav et les différents paramètres u bateau.

Une petite trappe située au niveau du plancher permet l'accès aux entrailles du trimaran, dans la coque centrale. Ici, seule la trappe de sécurité apporte un semblant de lumière.

Pas de peinture ni d'enduits, le carbone est à nu. C'est ici que le reste de l'équipage se repose lors des tentatives qui ne se font pas en solitaire. Les éléments de confort se résument à un petit coin cuisine, des bannettes et un seau faisant office de toilettes.

Au milieu, on retrouve l'impressionnant tableau électrique ainsi que la centrale hydraulique. Tout est visible et facilement accessible, afin de gagner du poids et d'intervenir rapidement en cas de problèmes.

Le media man dispose d'un petit bureau pour travailler tout à l'arrière. Derrière le monumental puis de dérive se situe le moteur, qui n'est pas équipé de mousse antibruit. Enfin, on retrouve à l'avant un espace de stockage qui se ferme avec des portes étanches.

Un plan de pont favorisant les écoulements d'air

Les interventions sur le pont sont réduites au maximum afin de ne pas exposer l'équipage. Le plan de voilure en est à sa quatrième version depuis le lancement du bateau. Abaissé au maximum pour favoriser un effet de plaque entre les voiles et le pont, c'est-à-dire pour éviter que l'air puisse passer d'un côté à l'autre de la voile par le bas afin de favoriser les écoulements d'air.

Enfin, les bras de liaison avant et arrière sont dotés de carénages en toile tendue pour améliorer l'aéro. Il faut en moyenne 2 ans pour fiabiliser un Ultim après sa sortie du chantier.

Banque Pop va rentrer dans un gros chantier hivernal, pendant lequel il sera équipé d'une nouvelle paire de foils. Après cela, il rentrera de nouveau dans une phase de fiabilisation puis s'alignera au départ du trophée Jules Verne à l'hiver 2025.

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