Pourquoi revenir sur cette 2e édition de la Cap Martinique en solo ?
L'idée est partie de la première édition, que j'ai eu la chance de faire avec mon frère sur un Figaro 2. On a trouvé que c'était dur, mais une fois arrivé, comme souvent, les mauvais souvenirs se sont effacés. L'envie de la faire en solo avait du sens, j'ai toujours rêvé de faire cette grande aventure en solitaire.
A l'arrivée, quand j'ai visité le bateau d'Alex Ozon, son fauteuil de barre m'a fait rêver. J'en suis venu à monter un nouveau projet, à trouver un nouveau bateau, et à fédérer des partenaires.
Sur bateau vas-tu prendre le départ ?
J'ai choisi un Sun Fast 3300, que j'avais shortlisté avec deux autres bateaux. C'est l'ancien bateau de Bernard Mallaret, qui est devenu mon mentor sur cette préparation. Il avait couru la Transquadra à bord, et il connaissait très bien son bateau, qu'il avait pris le temps de bien débogué. La configuration du Sun Fast était axée pour cette course, où il y a statistiquement moins de vent que sur une Cap Martinique.
Passant du double au solo, comment as-tu effectué ta préparation ?
J'ai eu la chance d'intégrer la Massilia Sailing Academy, qui a permis à plusieurs coureurs de bénéficier d'une préparation axée sur l'épreuve. J'ai suivi 5 week-ends de préparation, avec un coach spécifique à chaque module. Nous avons suivi un peu de théorie et beaucoup de pratique. Nous étions 5 concurrents de la Cap Martinique à y participer, deux solos et trois équipages doubles.
Le fait d'avoir couru la première édition aide à établir la to do list. Par rapport à 2022, cela change beaucoup de choses. Je reste très précautionneux dans ma préparation.
Mentalement, comment se prépare-t-on à courir en solitaire ?
Ça va être une grande découverte, la connaissance de moi-même, me découvrir moi-même, voir ou je peux repousser mes limites. Il n'y a pas grand monde qui a la chance de pouvoir courir une transat en course et en solitaire. J'ai la chance d'être marié et d'avoir trois enfants.
Mais cette course reste dans un sens un acte un peu égoïste, car c'est un truc en solitaire.
Mais le solitaire est un projet qui fédère. Par exemple, plusieurs membres de ma famille vont venir me soutenir au départ, et je ne les aurais peut-être pas vu si je n'avais pas pris le départ. Ça donne l'occasion de se voir et de retrouver ses proches et moins proches.
A l'arrivée de la première édition, on a été surpris du nombre de messages que nous avons reçus sur les réseaux.
Vas-tu continuer une carrière de coureur en solitaire ?
Je ne voulais pas inscrire ce projet dans la durée. C'est un projet, avec un début et une fin. L'objectif est de préserver la famille, mon boulot et même moi. J'ai construit le projet en le validant au fur et à mesure.
Techniquement, quelles améliorations as-tu apporté à ton Sun Fast ?
Le premier volet à améliorer était la redondance des systèmes, et je me suis concentré sur les éléments essentiels. La plupart des concurrents partent avec des éléments de secours. J'ai préféré les installer, ça permet de switcher plus rapidement.
La même question s'est posée sur la data, haut débit ou pas. On part tous avec de l'Iridium go. Le Starlink est interdit sur la course. Nous allons tous recevoir le même fichier Grib toutes les 4h.
Côté voiles, je voulais porter toute la voile tout le temps, et on a testé plusieurs configurations en avant saison. J'ai refait tailler certaines voiles d'avant, et j'ai installé une grande delphinière.
La première édition était top et je retourne chercher une expérience dans sa globalité. L'ambiance dans la course était vraiment incroyable. Le but est de prendre du plaisir et de vivre une belle aventure
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Fidesco est une organisation catholique de solidarité internationale. Elle envoie des volontaires qui mettent leurs compétences professionnelles au service de projets de développement, mis en œuvre par l'Eglise locale dans les pays du sud. Pour y avoir participé par le passé, c'est une cause qui me tient vraiment à cœur.