"J'ai pris 268 jours 19 heures et quelques minutes… J'ai attaqué une première mondiale. C'est le bateau le plus petit au monde qui a bouclé le tour du monde en solitaire, sans escale et sans assistance. Ça ouvre une catégorie nouvelle, je n'avais aucun record à battre. J'en ai créé un avec une première mondiale. Ça devient un temps de référence pour ceux qui veulent faire un record sur mon temps. Moi, ce n'est pas le temps qui m'intéresse. Je suis très fier et très heureux." Voilà les premiers mots d'Alessandro Di Benedetto à l'arrivée de son premier tour du monde. Parti le 26 octobre 2009 des Sables-d'Olonne en France, Alessandro Di Benedetto est arrivé le 22 juillet 2010 dans le même port. Il vient d'effectuer un tour du monde en solitaire, sans escale sur un voilier de… 6,50 m !
Un mini autour du monde
Le voilier est un bateau de la classe Mini construit en contreplaqué sur plans Rolland. Il s'agit de l'ancien Hakuna Matata, qui a couru les Mini Transat 1997 et 2005. Pour ce record particulier, le voilier prend le nom de Findomestic. Le marin italien le modifie en lui ajoutant un espace de vie protégé à l'arrière du cockpit, qui sert à barrer quand le temps ne permet pas de rester dehors. Ce volume aide aussi à redresser le voilier s'il venait à chavirer.
Déjà de beaux exploits à son actif
Quand il s'élance sur ce tour du monde, Alessandro Di Benedetto n'en est pas à son coup d'essai. Il a déjà traversé l'Atlantique et le Pacifique en solitaire sur un catamaran de sport. Des records qui en disent long sur la détermination du marin, qui a 38 ans au moment du départ.
Des mers dures qui lui font payer le passage
Malgré un bateau surchargé - il emporte 250 kg de nourriture lyophilisée et 600 kg d'équipement de secours - la descente de l'Atlantique jusqu'au Cap de Bonne-Espérance se déroule sans trop de casse. Le bateau ne va pas trop vite avec des moyennes en dessous de 5 nœuds.
Dans le Sud, il va rencontrer des vents forts, de grosses tempêtes avec plusieurs journées au-dessus de 50 nœuds où il doit se réfugier à l'intérieur de son voilier, bravant le froid et l'humidité.
L'épisode le plus marquant de ce tour du monde sera son démâtage, qui intervient dans l'Océan Indien. Pris dans une vague, le bateau se couche et se redresse… sans son mât. À l'image de ce qu'a réalisé Yves Parlier dans le Vendée Globe, Alessandro Di Benedetto va, lui aussi, bricoler son pied de mât en stratant à même le pont un nouveau support et va réussir à mater son mât en réalisant une chèvre avec sa bôme. Un exploit qui lui permet de reprendre sa route et de terminer aux Sables-d'Olonne sans avoir reçu d'assistance.
Il est reçu en héros à son retour aux Sables-d'Olonne. Un bel exploit qui lui permettra de participer au Vendée Globe 2012-13 et de terminer à la 11ème place.