Benoit, un marin qui a envie de naviguer au grand large
Originaire de Martigues, Benoit navigue depuis sa plus tendre enfance sur toutes sortes de voiliers. Depuis quelques années, ce moniteur de voile habitable est propriétaire d'un Karaté, avec lequel il a effectué quelques croisières côtières, ainsi que le circuit de régates locales. Mais l'envie de changer de bateau en prévision de navigations hauturières lui trotte dans la tête.
"Je cherchais un bateau simple, très marin et dans un budget raisonnable. De plus, je suis très sensible aux lignes des sloop classiques du début du siècle. Mais une coque en bois s'avère trop contraignante à l'entretien. Après de longues recherches, j'ai jeté mon dévolu sur le Nicholson 32, qui possède à la fois une ligne classique, et possède une excellente réputation sur son comportement marin".
Un solide voilier avec plusieurs tours du monde à son actif
Fabriqué à 370 exemplaires, le Nicholson 32 est un sloop à quille longue qui a écumé toutes les mers du monde. Dessiné par l'architecte Charles A Nicholson et son fils Peter, il est l'un des premiers bateaux de série fabriqué en polyester.
Marin, simple et bien construit, il possède un excellent comportement, tout en offrant un volume habitable satisfaisant pour l'époque. Plusieurs modèles ont effectué un tour du monde sans escale par les mers australes. C'est également à son bord que la navigatrice Clare Francis a traversé l'Atlantique Nord en 1973.
Un modèle de 1966 très bien entretenu
Après avoir visité un premier modèle qui ne l'inspirait pas, Benoit tombe sur l'annonce d'un Nicholson 32 basé en Espagne. Le prix demandé se situe dans le haut de la fourchette, mais cet exemplaire de 1966 est en très bon état.
De plus, il a bénéficié de quelques modifications qui ont été très bien réalisées. Toutes les manœuvres reviennent au cockpit, un panneau de pont ouvrant a été installé à l'avant du roof, et une belle ferrure d'étrave permet de fixer un bout dehors en inox. Tous les vieux winch Goiot ont été remplacés par des self tailing et le voilier est équipé d'un Volvo MD2B qui a été refait
Après un début de carrière à Southampton, ce Nicholson 32 a navigué à la Rochelle, puis Marseille, avant d'arriver en Espagne. Son 4e propriétaire l'a restauré durant 5 années. Des traitements contre l'osmose ont été réalisés régulièrement, et l'équipement du bord a été entretenu avec minutie.
Une prise en main tonique
Benoit, accompagné d'une équipière, est allé chercher son bateau à Segur de Calafell, au sud de Barcelone. Ce convoyage hivernal de 240 miles est un galop d'essai idéal pour prendre en main un nouveau voilier. Après un check up technique et un inventaire, le duo largue les amarres en direction de Martigues.
Dès le départ, ils attaquent un long bord de portant avec un vent de Sud-Ouest de 20-25 nœuds. Puis après une petite phase de pétole vécue au moteur, l'équipage a pris 35-40 nœuds au largue dans le Golfe du Lion, avec une belle houle de 3m, comme nous le raconte Benoit :
"C'était une belle prise en main, on a eu pas mal d'air pour une première, mais le bateau se comporte vraiment bien. Sous pilote, il est hyper stable et possède un très bon équilibre. On a même fait des pointes à 9 nœuds !
Si je devais citer des défauts, le principal réside dans la difficulté à manœuvrer en marche arrière avec cette quille longue et ce déplacement de 7 tonnes. Je vais également rajouter des lazy jack pour faciliter les envois de GV. Et l'habitabilité est assez réduite pour un voilier de 32 pieds."
Mais le bilan de cette prise en main reste très positif. Benoit va continuer la prise en main de son nouveau bateau, et, pourquoi pas, se mettre à rêver d'une participation à la prochaine Golden Globe Race.