La marque des sports extrêmes
Le compte à rebours Alpina égrène les secondes avant le départ de l'Arkea Ultim Challenge-Brest jusqu'au coup d'envoi le dimanche 7 janvier 2024. Ce jour-là, ils seront six : Armel Le Cleac'h, Charles Caudrelier, Thomas Coville, Tom Laperche, Anthony Marchand et Eric Péron - six marins prêts à s'élancer pour un tour du monde en solitaire sur des trimarans géants de 32 m de long et 23 de large, soit la taille de quatre terrains de tennis mis côte à côte. Or la vénérable manufacture horlogère suisse Alpina, qui sponsorise déjà des champions de ski, de skate, ou de surf comme Aelan Vaast, souhaitait absolument accompagner cette course folle autour du globe. Oliver Van Lanschot Hubrecht, le directeur de la marque Alpina Watches nous explique : "C'est vraiment l'épreuve la plus extrême en solitaire et en plus c'est une première. C'est la course la plus impressionnante du monde, or notre collection de montres de sport s'appelle Extrême justement."
Le chrono virtuel de la course
Nous n'avons pas résisté à demander comment serait le chronomètre pour une telle épreuve, quelle sera sa taille et qui l'actionnera ? La réponse sera décevante pour le passionné de technique, le terme de chronométreur officiel n'ayant aujourd'hui qu'un aspect commercial, comme le concède Oliver Van Lanschot Hubrecht dans un large sourire : "Malheureusement, il n'y a pas un chronomètre géant fabriqué par Alpina pour mesurer les performances des skippers, c'est l'organisation qui gère la partie technique. Pour nous, il s'agit simplement d'un sponsoring, mais attention, nous nous engageons pour longtemps dans la voile, puisque nous serons aussi sponsor de la Route du Rhum 2026".
Des montres destinées aux marins et aux plongeurs
Il faut dire que du haut de ses 140 ans d'existence, la griffe horlogère a toujours su séduire les marins, à commencer par la Marine allemande en 1913, qui appréciait la précision et la grande résistance des chronomètres Alpina. Avec le développement de ce qu'on appelle la plongée sous-marine récréative, la manufacture présente en 1969 la Diver 10 Seastrong qui s'appuie sur les quatre piliers qui caractérisent encore aujourd'hui la griffe : étanche, antichoc, amagnétique et inoxydable. Après la reprise en main de la marque au début des années 2000 sort la toute première montre baptisée Extrême, capable de plonger jusqu'à - 1 000 m sous l'eau, et c'est à partir de ce modèle que sont déclinées aujourd'hui les nouvelles montres de la collection Extrême comme la Seastrong Diver.
La montre des régatiers
A partir de 2011, Alpina s'intéresse à la voile de haut niveau une première fois lorsqu'apparaît le modèle Extreme Sailing Regatta, et son compte à rebours indiquant par des points oranges et bleus le temps restant avant le coup d'envoi d'une régate.
A l'époque, la marque horlogère s'était lancée dans le sponsoring en Extreme Sailing Series, avec le catamaran noir de l'équipe Niceforyou mené par le skipper vainqueur de la coupe de l'America 2010 Alberto Barovier, avant de construire un Swan 80 pour la Giraglia en 2012 et de sortir une version Sailing Yacht Timer Countdown, en remplaçant les points colorés par des drapeaux. Pour autant, le directeur de la marque indique : "Nous n'avons pas vocation à revenir à une telle complication de décompte pour la régate, mais nous avons créé pour l'Arkea Ultim Challenge une série limitée de notre Seastrong Diver Extreme Automatic avec le parcours de la course gravé au dos et un guichet date sur le cadran à 6h pour que les concurrents sachent quel jour on est. "
Alpina fait le pari Péron
A propos de concurrents, il y en a un qui a déjà sa montre, c'est Eric Péron, le skipper du trimaran Ultim Adagio. Pourquoi ? Parce que directement sponsorisé par Alpina Watches. Sachant qu'Adagio est le seul bateau sans foils et le plus ancien de la flotte, il est permis de se demander ce qui a pu guider ce choix. Mais Oliver Van Lanschot Hubrecht insiste : "On a vu que son bateau était solide et fiable comme nos montres, il lui fallait un dernier coup de pouce pour pouvoir s'aligner sur la ligne de départ, nous avons donc choisi de le soutenir."
Eric Péron qui entretemps a trouvé Adagio comme partenaire principal, pourra donc s'aligner au départ, d'autant qu'il vient tout juste de valider fin novembre son parcours de qualification en effectuant 2 500 miles seul à bord, avec en prime une pointe à 40 nœuds, malgré l'absence de foil. "Ce trimaran dont certains morceaux comme les bras de liaison datent de 2001 et du Geronimo d'Olivier de Kersauson, a été patiemment fiabilisé par Thomas Coville qui détient toujours le record de la traversée de l'Atlantique à son bord. Il est ultra résistant." Or un bateau éprouvé, nécessitant une attention légèrement moins soutenue sera certainement plus reposant sur un si long parcours autour du monde, enfin, comme une montre Alpina, le trimaran Ultim Adagio est à un prix raisonnable puisqu'il est loué. On demande alors à Eric Péron s'il est, comme les montres Alpina, étanche, antichoc, amagnétique et inoxydable. "Pour être un bon marin, il faut être solide, donc antichoc et inoxydable, surtout quand on subit des casses, des faillites de sponsors ou des blessures, comme j'en ai eu. Psychologiquement, il faut du sang froid et se montrer imperméable aux émotions, donc je suis étanche, enfin amagnétique, on peut le dire puisqu'il s'agit de faire le tour du pôle sud pas du pôle nord !".