Offrir des conditions similaires à un Vende Globe en Atlantique nord
Retour à la base est une transat en solitaire réservée aux IMOCA, dont le départ sera donné le 30 novembre 2023. Cette nouvelle course organisée par Lorient Grand Large rallie Lorient depuis Fort-de-France en Martinique, avec l'objectif de ramener les bateaux en métropole pour un chantier d'hiver après la Transat Jacques Vabre.
Le départ pourra être suivi en Live de 16h30 à 17h30 heure de la métropole sur le site internet de la course, la page Facebook, ou la chaîne YouTube de Lorient Grand Large, grâce à un dispositif de drones et de caméras.
Jean-Philippe Cau, président de Lorient Grand Large explique la naissance de cette course : "Lorient est un pôle mondial de la course au large. On cherchait à organiser des évènements sportifs, au niveau d'une transatlantique, qui parte ou aboutisse à Lorient. Il y a quelques années, on s'est dit avec les marins IMOCA que le retour de la Transat Jacques Vabre était une bonne opportunité. L'idée est de se mettre dans des conditions similaires à celles d'un Vendée Globe, un an avant le départ de la course, avec des bateaux souvent neufs, pas totalement aboutis. On a eu 40 inscrits, et un peu d'épuration pour finalement réunir un beau plateau de 33 partants."
Se qualifier pour le Vendée Globe 2024
Si le Retour à la Base attire également autant de marins, c'est que la course est qualificative pour le Vendée Globe 2024. C'est également la seule course en solitaire de l'année 2023, une bonne manière donc de se préparer avant la grande échéance du tour du monde l'année prochaine. Pour l'instant, ils ne sont pourtant que 31 à être sûrs de prendre le départ. En effet, Tanguy Le Turquais est encore en course sur la Transat Jacques Vabre, lui restant 677 milles à parcourir. Quant à Jean Le Cam, qui n'a pas participé à la transat en double, il est actuellement en convoyage avec Bernard Stamm, naviguant au large du Maroc... autant dire qu'il va falloir appuyer sur la pédale pour prendre le départ du Retour à la Base.
Si la ligne d'arrivée de la Transat Jacques Vabre ferme ses portes le 1er décembre 2023 à 18h heure de la métropole, la ligne de départ de la course retour reste ouverte jusqu'au 7 décembre à 13h heure locale. Les retardataires pourront alors s'élancer sur une ligne de départ virtuelle, après un contrôle de sécurité qui validera qu'ils sont suffisamment en forme pour repartir.
Un parcours à l'inverse des alizés
Les conditions de départ annoncées pour l'instant devraient assurer un beau spectacle, comme l'explique Hubert Lemonnier, directeur de course : "Le départ sera donné à midi heure locale dans un vent de nord-est, sur une ligne de départ assez large pour que les bateaux puissent s'élancer et gagner plein sud avec du travers et du reaching. Ça va aller très vite pour atteindre la pointe sud de la Martinique, et faire route vers l'Est en lofant pour rejoindre Lorient. C'est une route pas simple, qui peut être casse-bateau en cette saison en arrivant au nord des Açores, dans le golfe de Gascogne. Il faudra tenir compte des problématiques météo. Dans l'idée, c'est une répétition de l'atlantique nord en hiver, un peu à la manière du Vendée Globe. Sur les routages, ça sera du près classique pour partir vers le nord, et ensuite des angles au travers et un peu plus ouvert et rapide pour les bateaux. Ils devront mettre le curseur en fonction de la mer."
Pour justement pallier les conditions de mer et de vent, des portes jalonnent le parcours des IMOCA. Ces passages obligatoires seront utilisés pour le classement général dans le cas d'une neutralisation de l'arrivée pour mauvaises conditions météo.
Les estimations de temps de course sont d'une dizaine de jours environ, entre 8 jours 1/2 et 9 jours pour les plus rapides et jusqu'à 14 ou 15 jours pour les plus lents.
Ramener les bateaux à La Base et raviver les navigations en solitaire
Jérémie Beyou, Sam Davies, Yoann Richomme et Benjamin Ferré étaient présents lors du point presse donné 3 jours avant le départ. Tous sont d'accord pour le dire, l'objectif principal est avant tout de reprendre les habitudes du solitaire après une saison de double, mais aussi de ramener son IMOCA sans trop de dégâts avant un gros chantier d'hiver en vue du Vendée Globe 2024.
Jérémie Beyou explique : "Mon idée c'est de refaire du solitaire, de gérer les manœuvres... C'était une saison en double, donc on a pris les habitudes du double. Je n'ai pas d'objectif sportif. La course porte bien son nom. C'est avant tout de ramener les bateaux. On a tous l'objectif du Vendée Globe et de gros chantiers nous attendent. On a envie de performer, mais l'équipe attend le bateau vite et en pas mauvais état. Donc on va reprendre ses marques et ramener le bateau.