Santo Antao
Avec sa population de 44 000 habitants très dispersés, elle est la plus montagneuse et la plus exposée aux vents. Ceci en fait l'île la plus arrosée et la plus verdoyante de l'archipel Capverdien, tout au moins dans son versant nord. Par contre, la partie sud est nettement plus aride et n'offre qu'une végétation rabougrie et des paysages lunaires.
L'examen des cartes marines incite le navigateur à tenter une escale à Tarrafal, sur la côte ouest. Hélas, le débarquement s'avère une opération assez "rock'n roll", car il n'y a ni quai ni disposition d'aucune sorte pour accoster.
Les maisons du village sont en pierres, avec toits en feuilles de palmiers, et rues en sable. Certaines sont composées de blocs de béton, genre parpaings, fabriqués sur place dans des moules sommaires.
Santo Antao est bien arrosée
Si de terribles sécheresses impactent fortement l'archipel du Cap Vert, l'eau est relativement abondante à Santo Antao. Arrivant de la montagne, elle est canalisée par tout un réseau de conduits qui irriguent les cultures en espaliers jalonnant la vallée et qui procurent la nourriture à tout ce petit monde. Ce système est très efficace. Il permet la pousse d'une grande variété de légumes et racines diverses : des ignames, des patates douces, du maïs, du manioc, des tomates, des mangues, des goyaves, des bananes…
Sinon, question agronomie, on produit aussi de la vache et de la chèvre…
La courte escale de Brava
Après une journée et une nuit tranquilles en mer, nous arrivons, au lever du jour, dans une jolie crique enserrée entre deux falaises au nord de la petite île de Brava. Lors du trajet, nous avons croisé une baleine et une impressionnante colonie de dauphins. On en voit très souvent, mais c'est tellement magique d'admirer leur ballet que tout le monde est sur le pont à chaque fois. Pourtant, malgré la beauté du lieu, le mouillage nous parait inconfortable et nous choisissons de continuer la route vers Fogo, distante d'une douzaine de milles.
Fogo, une île/volcan qui dégage une impression de prospérité inhabituelle dans l'archipel
Fogo se distingue des autres îles de l'archipel, car elle recèle un volcan actif de section circulaire — d'environ 25 km de diamètre — culminant à 2 800 m.
En dépit des sécheresses, les famines sont heureusement aujourd'hui révolues grâce, en partie, aux envois de fonds des expatriés. Plus de la moitié des 1 200 000 Cap-Verdiens vivent à l'étranger. Parmi eux une grande majorité travaille aux États-Unis, mais aussi en Europe (essentiellement au Portugal). D'autres ont émigré vers quelques pays d'Afrique ou d'Amérique latine.
Découverte de Sao Filipe
La petite ville de Sao Filipe est très charmante avec ses rues pavées et ses coquettes maisons de style colonial. La proximité du volcan lui procure la pluie nécessaire à une activité agricole soutenue. Ses vignes produisent des vins de bonne qualité, dont la réputation rayonne sur des centaines de mètres alentour… La côte très escarpée et plutôt verte, offre des paysages magnifiques propices aux randonnées. À l'intérieur même du port, chaque matin, une dizaine de jeunes pêchent à la senne avec leur modeste barque en bois.
Deux ou trois d'entre eux se mettent à l'eau avec masques et palmes et jouent au sonar humain en indiquant aux autres où se trouvent les poissons. Le filet est ensuite promptement déployé, puis halé à bord avec les quelques kilos de proies ainsi capturées. Pas de quoi devenir riches, mais on nourrit la famille…
La rencontre avec José, prof de math à l'école du village, nous permet d'en apprendre davantage sur la vraie vie des gens, ici à Fogo : modeste et paisible.
