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A cause du Covid, puis des travaux sur le bateau, nous n'avons pu commencer à tester notre voilier Arthur en navigation qu'au moment du départ vers le Nord. Nos six premiers mois de voyage ont donc, en partie, été l'occasion de vérifier le fonctionnement de l'ensemble du matériel, repérer et pallier les faiblesses mais aussi casser ce qui devait casser. Voici donc un bilan , qui pourra inspirer les candidats au voyage.
Côté détérioration
Lors des navigations, le matériel souffre. Le vent, l'humidité, les mouvements du bateau abîment rapidement les équipements même lorsqu'on en prend soin. Nous avons donc notre lot de matériel à réviser, entretenir et réparer, mais pas tant que nous l'imaginions.
Le guindeau a beaucoup travaillé pendant notre voyage, car nous n'allons pas souvent au port et préférons les mouillages forains. La vis qui maintenait le décolleur de chaîne a cassé, ce qui a probablement entraîné des efforts importants et une fuite d'huile subséquente au niveau du joint spi. Le guindeau a donc besoin d'une bonne révision. Il fonctionne cependant tout à fait bien.
Nous avons à regretter une autre fuite d'huile, au niveau de l'arbre du moteur du voilier. Il est vraisemblable que cette fuite préexistait à notre départ, mais que nous ne l'avions pas repérée faute d'avoir navigué avec le bateau au préalable. Elle s'est légèrement accentuée pendant nos navigations, ce qui nécessite une intervention pour régler le problème définitivement.
Par ailleurs, la peinture anodique que nous avons utilisé pour protéger la coque en aluminium d'Arthur laisse vraiment à désirer du côté de ses propriétés antifouling, ou plutôt de son absence de propriété antifouling. Un an après le carénage du voilier, nous traînons avec nous tout un écosystème d'algues et de moules… Nos performances à la voile en ont pris un coup !
Enfin, nous n'avions pas réalisé que le pilote automatique ne fonctionnait pas. Nous avons donc du élaborer un Pypilot à la main pendant les premières semaines de navigation. Ce dernier a sauvé notre voyage car il est vraiment difficile, en équipage réduit et avec des jeunes enfants à bord, de faire de longues navigations sans pilote automatique.
Côté perte
En ce qui concerne les pertes, nous avons été surpris de découvrir, un jour, la disparition d'une défense alors que les conditions météo étaient bonnes et que rien ne justifiait vraiment sa perte. Il est probable qu'elle était mal amarrée au balcon arrière et qu'elle a fini par glisser.
Trouver la bonne place pour stocker ses défenses est souvent un casse-tête pour qu'elles ne gênent pas. Maintenant, les nôtres sont suspendues à la main courante du cockpit, au-dessus des passavants, ce qui devrait empêcher cet type d'évènement de se reproduire.
De même, une gaffe a disparu du bord sans réelle raison. Comme sa place était normalement bien à l'abri dans le cockpit, il est possible qu'elle n'ait pas été rangée après utilisation, et ait fini à l'eau à la faveur de la houle.
L'hélice du moteur d'annexe s'est détachée en Ecosse à marée basse, lorsque nous avons omis de relever le moteur. Nous avons perdu à cette occasion la pièce qui servait à la fixer. Nous avons donc été contraints de faire une réparation à la colle epoxy pour faire tenir l'hélice.
Ces trois incidents sont dus, selon toute vraisemblance, à des erreurs d'inattention ou des petites négligences de notre part : problème de rangement, nœuds mal serrés, moteur non relevé… Elles n'ont heureusement pas eu de grandes conséquences, mais la leçon à retenir est que, sur un bateau, chaque petit oubli ou paresse a des répercussions.
Côté casse
Finalement, peu de choses ont cassé, heureusement. Il faut dire qu'après six mois de travaux, nous avions renouvelé les équipements défectueux. Nous n'avons donc eu à regretter que quelques incidents.
Tout d'abord, notre génois qui s'est déchiré dès la première sortie. Il était vieux et bien abîmé. Sa fin prochaine était pressentie, puisque nous avions déjà commandé un nouveau génois et étions en attente de sa réception. Nous n'avons donc pas été trop pénalisés par la perte de cette voile, même si nous aurions préféré la conserver encore quelques semaines et la garder à titre de secours.
Le deuxième équipement à avoir rendu l'âme est la pompe électrique du système d'eau douce. Elle faisait partie des rares équipements électriques que nous n'avions pas renouvelé pendant les travaux, car elle semblait en état satisfaisant. Lorsqu'elle s'est mise à fuir, la membrane percée, nous n'avons eu d'autre choix que de la remplacer par une neuve.
Du côté de l'annexe, la pelle d'une rame s'est brisée alors que nous tentions de quitter un rivage houleux.
Nous avons donc maintenant quelques mois devant nous pour réparer pendant l'hiver ce qui doit l'être, et remplacer ce qui a été perdu !