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Pour choisir le bon bateau destiné à sa croisière, il faut partir de son programme et de ses envies, et non de ses a priori. S'il est souvent facile de trancher entre voilier et bateau à moteur, tant pour des critères sportifs qu'économiques ou écologiques, on se trompe parfois à arbitrer trop vite entre un catamaran et un monocoque, un 30 ou un 40 pieds. Voici donc quelques questions à se poser et des éléments pour y répondre.
À voile ou à moteur
Si dans un certain nombre de pays, la voile ne nécessite pas de permis et offre une plus grande autonomie, elle nécessite néanmoins une bonne pratique et connaissance. Attention toutefois au moteur de votre annexe. En France, si sa puissance est supérieure à 4,5 kW, le permis sera indispensable.
Le bateau à moteur, lui, nécessite d'avoir le permis et de bien calculer ses distances pour éviter la panne. Il faut bien se renseigner sur les différentes stations de carburant sur le parcours et la note finale de carburant. Les bateaux à faible autonomie de carburant pourraient être limitants.
En bateau à moteur, on privilégiera plutôt les petites distances et les escales et mouillages rapprochés. Au contraire, à la voile, le pilote automatique permet de naviguer longtemps, tout en assurant une veille constante. Le bruit est aussi un critère en bateau à moteur, puisqu'il est omniprésent en navigation. Si la voile permet de naviguer à l'air libre, ce n'est souvent pas le cas des bateaux de croisière à moteur où l'on pilote généralement dans une cabine, bien que les fly remédient à ces problèmes.
Équipage
La taille et la composition de votre équipage détermineront aussi le type d'embarcation à louer pour vos vacances : taille du bateau, nombre de cabines, nombre de couchages, degré d'intimité… Ces éléments permettront de déterminer la manière de loger et de vivre à bord. Si cela semble évident, il est bon de penser à vérifier qui pourra dormir où dans le bateau.
Confort à bord
En vacances, certains aiment se sentir comme à la maison quand d'autres sont plus adeptes du minimalisme. En fonction de votre destination et de votre programme, choisissez un bateau dont l'équipement correspond à vos besoins. Si vous privilégiez les mouillages et les repas à bord, vous aurez besoin d'une plaque de cuisson et certainement d'un four. Si vous comptez beaucoup naviguer, assurez-vous que la gazinière soit marine, sur cardans, pour cuisiner même en navigation dans une mer formée ou sur un voilier à la gite.
Réfrigérateur, congélateur, climatisation, chauffage, douche… sont des éléments de confort qui pourront être appréciés pour vivre en autonomie à bord, mais moins primordiaux si vous passez vos nuits au port et comptez utilisez les sanitaires de la capitainerie par exemple.
Il en va de même sur l'énergie à bord et la présence par exemple d'une éolienne ou de panneaux solaires.
Capacités personnelles et de l'équipage
Avant tout, ne surestimez pas vos capacités ! Ce n'est pas après un rapide stage de voile ou un poste occasionnel d'équipier entre copains que vous serez capable de devenir chef de bord ! De la même manière, louer un semi-rigide pour une après-midi ensoleillée ne fera pas de vous le pilote d'une vedette de 40 pieds au long cours.
Réfléchissez aussi à la taille et à la largeur de votre bateau. Privilégiez un modèle raisonnable, dans lequel vous vous sentirez à l'aise. Pensez à la manière dont vous allez naviguer, si vous allez effectuer des quarts, si vous êtes plusieurs à posséder le permis, si vous pouvez vous appuyer sur d'autres équipiers…
L'expérience et l'envie de l'équipage seront aussi déterminantes. Si vous êtes seul à la manœuvre, vous privilégierez peut-être un gréement entièrement à enrouleur ou un bateau équipé de winchs électriques.
Monocoque ou multicoque ?
Une fois défini le cahier des charges par les questions précédentes, il est temps de penser à la forme du bateau. La taille finale dépendra généralement du nombre de cabines nécessaires, et évidemment du budget, mais reste la question que trop de personnes prennent en premier : multicoque ou monocoque.
Le multicoque séduit de plus en plus de plaisanciers, car il présente de nombreux avantages, à commencer par l'espace de vie. Avec deux coques, voire trois pour les trimarans, il offre une superficie bien supérieure à celle des monocoques de même longueur. C'est d'ailleurs ce type de bateau qui est privilégié pour le charter, grâce à la possibilité d'un grand nombre de cabines et de leur salle de bain privative. L'espace extérieur est aussi le point clé d'un multicoque, avec une liaison entre le carré et le cockpit qui permet de se déplacer facilement, et souvent de plain-pied. Cette ventilation naturelle est aussi bien appréciée lorsque l'on navigue dans des endroits chauds, comme les Caraïbes par exemple.
La stabilité est aussi un point fort du catamaran. Contrairement au monocoque, il ne gite pas et peut paraitre plus confortable pour les personnes sujettes au mal de mer, ou qui n'apprécient pas les sensations du monocoque. Par contre, par mer agitée, le catamaran peut tanguer et avoir des mouvements plus brusques. Il s'agit donc déjà de définir sa destination, son programme et de savoir ce que l'on vient chercher pendant sa croisière. Des surfs et de la performance ou une navigation tranquille et confortable ? Il s'agit ici d'une question d'appréciation.
Concernant la performance, le catamaran est généralement plus rapide au portant, mais le monocoque est plus confortable au près et remonte mieux au vent. Attention tout de même aux catamarans suréquipés, au détriment des performances.
Enfin, la question de la manœuvrabilité n'est pas à éluder. Une fois maitrisé le pas d'hélice, un monocoque a l'avantage d'être étroit pour se faufiler dans un port ou une crique. Plus large, le catamaran peut être plus difficile à manœuvrer dans des espaces réduits ou dans les ports, bien que la bi-motorisation ait des avantages.
Pour l'accès aux sites, le tirant d'eau est à vérifier. Un catamaran permet souvent de le limiter pour s'approcher au plus des plages, quand un dériveur ouvre la porte aux échouages.
Il faudra donc étudier votre destination et décider de privilégier les mouillages ou les ports en fonction de votre bateau.
Si tout est affaire de compromis, vous avez désormais quelques clés pour trancher au mieux et profiter de votre croisière !