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Tout commence à Baye, le point culminant du Canal du Nivernais. Dans le monde fluvial on appelle cela un bief de partage, c'est à dire que de part et d'autres les écluses sont avalantes. Seule une digue basse sépare le canal des étangs qui l'alimentent en eau. La courbe de pierre souligne le vaste plan d'eau sur lequel des voiliers tirent des bords dans le couchant.
Des activités nautiques
L'étang de Vaux, le plus haut est voué à la pêche. Une chaussée le coupe de son voisin, l'étang de Baye. Sur ce dernier, on pratique la voile, le canoë-kayak, ou le paddle au départ de la base Activital qui propose toutes sortes d'embarcations à la location, ou encore depuis les pontons du Cercle Nivernais de la Voile. En suivant la rigole d'alimentation du canal sur un vélo ou une trottinette louée sur place, on parvient au port d'Aqua fluvial.
Aquafluvial, un port avec vue !
Aquafluvial loue des bateaux et dispose d'un chantier d'entretien. Surtout, c'est un port particulièrement accueillant qui propose en outre des bateaux électriques. Les soirées ici offrent une vue imprenable sur le canal et l'étang. On y est parfaitement bien pour attendre l'alternat qui ouvre les voûtes de la Collancelle aux bateaux avalants.
A l'ombre et au frais en bateau sous les voûtes
Lorsque le feu passe au vert, on est certain qu'aucun bateau n'est engagé en face. La tranchée semble s'enfoncer sous terre. De fait, le canal passe sous une "montagne" qui culmine à 286 mètres. Le passage est à peine assez large pour le bateau. En 4 km, on franchit trois voûtes séparées par de courts passages à l'air libre. Les tunnels sont bordés d'un marchepied qui les fait paraître relativement larges et les parois de briques atténuent la pénombre.
Des écluses aux multiples couleurs
Cette alternance d'ombre et de lumière a un effet hypnotisant et c'est presque à regret que l'on retrouve le grand jour à Port brûlé. Juste le temps de reprendre son souffle avant d'amorcer la descente de l'échelle de Sardy. Composée de seize écluses en 4 km, elle ouvre le versant Seine du Canal du Nivernais et trois heures sont nécessaires pour la franchir. Chaque écluse est peinte de couleurs vives, toutes différentes. L'ensemble forme des enfilades majestueuses, ouvertes sur des larges peuplés d'oiseaux d'eau. Même les bollards peints participent au paysage !
Les jongleurs de la vanne
Seize écluses cela paraît fastidieux mais c'est sans compter sur les éclusiers aussi chaleureux que dynamiques. Ils jonglent avec les vannes, passant à vélo d'un ouvrage à l'autre pour permettre des croisements sans attente ou s'assurer que le bateau trouvera le sas ouvert à la prochaine. Ces femmes et ces hommes sont la véritable richesse du Canal du Nivernais ! Pourvu qu'un bug fatal les préserve longtemps de tous les projets d'automatisme !
L'Art est partout
La plupart des maisons éclusières sont habitées, certaines par des artistes qui lorsqu'ils sont absents, laissent un simple écriteau sur la porte invitant le visiteur à entrer ! Sculpteur, peintre, galerie d'Art, salon de thé, le temps passe vite sur l'échelle de Sardy. Et c'est finalement à regret que l'on quitte ce très bel espace qui conjugue autant de richesses en quelques kilomètres. Dire que certains imaginent que la navigation fluviale serait monotone !
Comment découvrir ?
La meilleure manière de découvrir ce site est sans doute en bateau, qu'il soit privé ou de location. On peut aussi emprunter la voie verte cyclable qui suit le Canal du Nivernais par le chemin de halage ou la parcourir partiellement à pied. Quel que soit le moyen de transport, on trouve ici des hébergements au bord de l'eau, qu'il s'agissent de gites, d'un camping ou des chambres proposées sur la base nautique.