Le temps est très calme ce jour-là. Les 10 nœuds de vent attendus ne sont pas au rendez-vous et nous nous traînons un peu, ballottés par la houle. On s'occupe comme on peut à bord. Les enfants aident à préparer une tarte pour le déjeuner. On lit, on joue aussi. Le temps s'étire en longueur.
Un objet à la dérive attire notre attention
L'après-midi, comme la mer est calme, les filles s'occupent sur le pont avec des Playmobils lorsque notre regard est attiré par quelque chose qui flotte à quelques encablures sur tribord. Guillaume et moi demandons immédiatement aux enfants de rentrer à l'intérieur. Nous crions, les enfants sont étonnés, ne comprennent rien, mais nous les pressons de descendre dans le bateau.
Ce que nous avons vu flotter sur l'eau ressemble énormément à un ciré de marin, bleu à capuche orange. Nous n'avons qu'une inquiétude, c'est qu'il y ait quelqu'un dedans.
Nous dirigeons Arthur vers l'objet qui, de près, s'avère effectivement être un ciré. Fort heureusement, il est vide. Nous soufflons, la pression retombe.
Guillaume note la position du vêtement et nous tentons de le récupérer, mais il échappe à la gaffe. Après une deuxième manœuvre infructueuse, nous décidons de poursuivre notre route. La journée est bien avancée et nous avons encore de la route pour Sein. Nous devons arriver au raz avant la renverse.
Un signalement au CROSS
Dans le doute et après avis d'un ami sauveteur en mer, nous signalons au CROSS le ciré à la dérive. Pour cela, nous appelons le 196 au téléphone car nous sommes suffisamment près de la côte pour avoir un bon réseau. Nous aurions pu également utiliser le 16 à la VHF.
Notre interlocutrice pose une série de questions. Elle nous interroge d'abord sur notre voilier, notre équipage, notre route, puis sur le ciré, sa position, le contexte. Y avait-il d'autres bateaux à proximité, des débris ou d'autres objets, etc. Après une dizaine de minutes au téléphone, nous lui envoyons une photo par sms et lui laissons nos coordonnées au besoin.
Cette expérience nous fait prendre conscience que nous ne savions pas vraiment comment réagir face à cet incident. Nous aurions sûrement du prendre plus de temps pour récupérer le vêtement. En d'autres circonstances (heureusement ça n'a pas été le cas), il aurait peut-être été utile à une opération du CROSS.
L'arrivée à Sein
La fin de notre navigation vers Sein se déroule sans autre incident majeur. Sauf un petit problème de connexion de la tablette qui nous sert pour la cartographie dans le cockpit, au plus mauvais moment : dans les cailloux à proximité de l'île… Nous finissons le trajet grâce à la cartographie du téléphone. Encore quelques détails à régler côté électronique de bord !
Nous pensons d'abord mouiller à l'intérieur du port grâce au faible coefficient de marée. Cependant, une fois dedans, nous ne trouvons pas de place entre les bouées, la zone d'évitage et le chenal. L'avant-port est lui aussi bien occupé. Nous nous dirigeons donc vers une petite zone de sable, juste à droite du môle, pour jeter l'ancre. A marée haute, Arthur roule un peu, mais pas plus que nos compères de l'autre côté.