Des qualités et compétences indispensables
Touche-à-tout, architecte naval et navigateur, Felix de Navacelle aime alterner les missions en bureau d'études et les missions de terrain. Parmi ces dernières, il découvre le métier de préparateur aux côtés de Nicolas Lunven sur l'IMOCA Banque Populaire. S'il fait ses premiers pas dans ce métier, il a déjà un avis sur les qualités à avoir.
"Il faut déjà avoir bien manié les outils. En soi, ce n'est pas très compliqué : faire un peu de résine chargée et poncer une padeye en carbone en utilisant la pince et faire quelques épissures suffisent" commence Félix.
Perfectionniste, Felix prend sa mission très à cœur.
"J'aime les choses bien faites et je suis prêt à prendre plus de temps pour que ce soit parfait. C'est un petit défaut, mais si c'est bien fait, ça ne cassera pas en mer. C'est l'objectif de cette préparation", explique le marin et architecte naval.
Naviguer est une autre compétence indispensable. Cela permet de se projeter sur la faisabilité des systèmes du bord.
"Il faut avoir une bonne logique de navigant. Depuis le système de renvoi de poulie jusqu'à des systèmes plus importants. Tout ce qui est mis en place doit être marin et logique. Quelqu'un qui n'a jamais navigué ne peut pas être préparateur en IMOCA. Ça aide à se projeter en mer…" détaille Felix.
L'échange et la discussion sont également deux traits de caractères importants. C'est en échangeant qu'on peut faire avancer les choses.
"Les nombreux échanges avec l'équipe, la réflexion commune permet de faire évoluer chaque système produit. Un bon préparateur fera très bien le travail seul, mais l'équipe crée une émulation" ajoute Felix.
Une préparation commune selon les supports
Que ce soit en Mini, en Class40, en Figaro ou en IMOCA, la base du métier de préparateur reste la même. Le temps augmente par contre en fonction de la taille du support, car les détails se multiplient sur un IMOCA en comparaison d'un Mini.
"Le diamètre des bouts change, mais la préparation à mettre en place est globalement similaire. Le temps de préparation est beaucoup plus important sur un IMOCA. Sur un Mini par exemple, on n'a pas de moteur, il y a une pompe manuelle… Sur l'IMOCA, il y a beaucoup plus de choses à vérifier… Mais la logique de navigation et de préparation est similaire. Un bon préparateur en Mini n'aura pas de difficultés à passer en Class40 ou IMOCA."
Jouer la carte de la polyvalence ou de l'expertise
Si certains préparateurs sont "touche-à-tout", d'autres ont des expertises bien spécifiques sur un domaine particulier. Certains maitrisent également plusieurs domaines, mais ont des expertises plus poussées sur certains systèmes : motorisation, hydraulique…
"Il y a des préparateurs généralistes et des préparateurs spécialisés. Il y a des spécificités dans la préparation. Par exemple, les expertises en électronique et calibration, en hydraulique pour la quille, en stratification pour le composite sont assez recherchées. Il faut être touche-à-tout, mais aussi spécialiste dans un domaine", conclut Felix de Navacelle.