La course aux escales
En grande croisière, les escales en marina se passent souvent à courir à la buanderie du port en espérant qu'un lave-linge soit libre. A vérifier fébrilement s'il y a suffisamment de pièces dans le porte-monnaie pour alimenter ces machines voraces ou à aller chercher des jetons au bureau de la marina. A attendre et attendre et attendre pour enfourner le linge dans le séchoir, payer encore et espérer que le linge ressorte sec… Sous des latitudes ensoleillées, cette dernière étape peut être évitée.
En fonction de la fréquence où vous vous arrêtez en marina, vous serez obligés de faire tourner plusieurs machines de suite. Encore faut-il qu'elles soient libres. En période d'affluence, il faut souvent attendre son tour.
Et ensuite, vous courrez au supermarché faire l'avitaillement, aux douches pour décrasser tout ce petit monde, au ship pour trouver la pièce qui vous manquait, etc. Et le lendemain, vous partirez sans avoir eu le temps de rien visiter. Frustrant.
De plus, entre chaque escale, vous devrez stocker le linge sale et, malheureusement, la panière à linge est souvent la grande oubliée des voiliers.
Dernier problème et non des moindres : des marinas pourvues de toutes les commodités, il en existe sur les routes bien fréquentées par les voiliers. Mais ailleurs, hors des sentiers battus, vous n'en trouverez pas beaucoup.
Le lavage à la main
Si vous choisissez l'option du lavage à la main, bon courage lorsque vous en arriverez aux pulls ou pire, aux draps.
De plus, malgré l'idée répandue, le lavage à la main n'est pas spécialement économe en eau douce. En effet, il n'est pas possible de laver le linge intégralement à l'eau de mer. Si vous en utilisez, vous devrez soigneusement rincer les affaires à l'eau douce car le sel absorbe l'humidité et vos habits resteront toujours un peu poisseux s'il en reste.
Par ailleurs, il est difficile de bien essorer à la main ce qui allonge encore le temps de séchage. Alors, pourquoi ne pas se laisser tenter par l'installation d'un lave-linge à bord ?
Les machines manuelles
Il existe toutes sortes de machines à laver manuelles que vous remplissez de linge et d'eau avant de tourner une manivelle. Elles permettent de brasser les habits mais ne nettoient pas vraiment, ne sont franchement pas très économes en eau et sont assez encombrantes. Mais, elles ne nécessitent pas d'électricité et font faire un peu de sport lorsqu'il faut tourner. Bref, ne comptez pas trop dessus pour faire votre lessive familiale au quotidien.
Les lave-linges électriques adaptés
Dans la catégorie des lave-linges électriques, vous aurez le choix de modèles spécifiquement adaptés aux petits espaces (camping-cars, voiliers, etc.) qui permettent de laver 2 à 3 kg de linge en général.
On peut souvent les ranger dans un coffre et les sortir quand on en a besoin. Certains sont de véritables lave-linge miniatures qui fonctionnent exactement comme les grands. Mais 3 kg de linge ? Pour une famille, c'est largement insuffisant.
Ces modèles seront surtout utiles ponctuellement, entre deux visites à la laverie.
Une machine comme à la maison
Lorsqu'on vit en bateau au long cours, ces modèles ne sont pas suffisants. Prenons l'exemple d'une famille de 5 personnes avec trois enfants. A terre, il faut compter environ 30-35 kg de linge à laver par semaine. Sur un voilier, en faisant attention, on passera à environ 7-9 kg par semaine. Bien sûr, cela dépend des latitudes : lorsqu'il fait très chaud on porte moins d'habits ! Il reste cependant toujours le linge de "maison".
Dans ces conditions, investir dans un véritable lave-linge, comme à la maison, devient un élément de confort et d'autonomie très important pour ne pas courir de port en port à la seule fin de faire tourner une machine.
Toutefois, un lave-linge consomme de la place, de l'eau douce et de l'électricité : trois éléments souvent rationnés sur les voiliers. L'installation d'une machine doit donc prendre en considération ces paramètres.
4 questions avant d'installer un lave-linge
Avant d'investir dans une telle machine il faut donc se poser plusieurs questions :
- Un lave-linge à bord permettra-t-il de gagner en autonomie en fonction de la composition de mon équipage, de mes destinations et de la durée de mes navigations ?
- si oui, ai-je la place d'en embarquer un ?
- si oui, ai-je suffisamment d'énergie pour le faire fonctionner ?
- si oui, ai-je suffisamment d'eau à bord pour faire face à cette dépense (environ 55 litres/cycle en mode éco) ?
Il est entendu que si vous avez besoin de vous brancher au quai d'une marina pour avoir suffisamment d'eau et d'électricité pour votre lave-linge, son installation n'est pas forcément pertinente…