Quelle place pour les amateurs sur les grandes courses au large ?
La liste des concurrents de la Route du Rhum 2022 est officiellement close. L'affluence est à nouveau record, avec 138 bateaux annoncés sur la ligne de départ. On ne peut que se réjouir de l'attrait non démenti de ces événements incontournables du paysage nautique français, comme nous l'avons fait en vous en dévoilant le casting.
Mais une remarque d'un de nos fidèles lecteurs n'a pas manqué de m'interpeller. Il soulignait la réduction à peau de chagrin des classes Rhum, Mono comme Multi et déplorait la faible place des amateurs dans une course "qui perd son âme." Si le retour de gloires du nautisme dans ces catégories, de Philippe Poupon à Roland Jourdain en passant par Catherine Chabaud ou Jean-Pierre Dick est bon pour la médiatisation de l'événement, qui n'en a probablement pas besoin, les histoires "d'aventure d'une vie" seront nettement moins à l'honneur. La Route du Rhum n'y perd-elle pas un peu de son attrait ?
Il semble clair que la pression des sponsors et des nécessités de financement des grandes classes comme l'IMOCA ou les Ultims prend le pas sur la mixité des courses.
Des courses réellement amateur
A ce stade, la réponse n'est-elle pas ailleurs, dans des classes réservées aux amateurs. Le succès au fil des ans de la Transquadra ou celui que l'on souhaite à la nouvelle venue, Cap Martinique, première transatlantique sans escale -hormis la Mini Transat que l'on ne présente plus- démontre que l'intérêt des skippers amateurs est là. On peut néanmoins remarquer que le profil des vainqueurs tient parfois du semi-professionnel. Le possible retour du Tour de France en Class 30 serait l'occasion aussi d'une nouvelle mixité.
Mais la question n'est-elle pas dans le regard du spectateur sur la course et dans les attentes du concurrents ? Vient-il pour l'expérience de navigation ou pour mettre son nom à côté de celui d'Armel Le Cléac'h ou François Gabart ? Veut-on des stars ou des histoires de concurrents qui nous ressemblent ? Probablement les deux. Nous continuerons donc à nous faire le porte-voix de ces deux réalités.