Avant que ses filles ne soient trop grandes, Laurent rêve d'entreprendre un voyage en famille. Il rêve d'une croisière à la voile, mais son expérience du vent se résume uniquement à des stages de parapentes… Après quelques stages, l'achat d'un bateau, une rapide préparation, la famille se jette néanmoins dans le grand bain.
Des blogs de voyageurs pour se motiver
Pour oser franchir le pas, Laurent s'inspire des aventures de voyageurs, notamment la famille Dacaluf ou encore le blog Voilier Les Copains.
"Ce sont des gens qui ont fait de supers trucs ! Ça a été des éléments déclencheurs pour franchir le cap. Les Dacaluf sont installés en Guadeloupe et on a pu les rencontrer. Voiliers les Copains, ce sont deux jeunes partis en monocoque et qui voyagent depuis 3 ou 4 ans. Ils ont rénové leur bateau, l'ont changé. Leur blog est très riche, avec de belles images et des retours d'expérience sur le bien et le mauvais. Tout ne va jamais bien sur un bateau et ils sont sans tabou."
En plus des blogs de voyage, Laurent consulte également différents sites et des annonces de bateaux pour trouver celui qui les accompagnera dans leur voyage.
"Après, il faut y aller. C'est aussi une histoire de tempérament, d'envie, de vue globale des choses. Si on veut en profiter, il faut se lancer et se donner."
Des appréhensions à gérer
Avant de partir, la peur qui hante toute la famille est de se retrouver à bord avec 5 000 m de fond sous les pieds.
"On appréhendait beaucoup la Transat. Puis finalement, on fait abstraction des peurs. Au départ, une de nos filles ne voulait pas y participer, mais elle a finalement changé d'avis. On est au milieu de rien et seul avec des profondeurs hallucinantes. Mais une fois à bord, on vit, on mange, on échange…"
Les autres appréhensions portent sur les avaries importantes. Mais un bon contrôle quotidien permet – sinon d'éviter tout - du moins d'anticiper.
"Un mât qui casse ou une voie d'eau à bord nous faisaient peur. Mais tous les jours on contrôlait l'état général du bateau, les cales, on préparait en amont de quoi libérer le mât s'il venait à casser, de quoi boucher un trou en cas de voie d'eau."
Prendre le temps de se préparer
Si Laurent ne retire finalement que du positif de ce voyage familiale en voilier, il regrette cependant une préparation quelque peu hâtive.
"On aurait aimé avoir plus de temps entre la vente de la maison et l'achat du bateau. Deux mois de plus auraient été mieux pour se préparer. L'idéal c'est de préparer le bateau un an avant le départ. On l'a préparé à minima et tout s'est passé au fur et à mesure, sachant que notre bateau était prêt à 95 %.
Finalement, on était dans l'élan et à flux tendu, mais c'est aussi ça qui nous a aidé à partir. On a rencontré des gens qui attendent toujours le bon moment pour partir, mais il y a toujours quelque chose qui ne va pas. Le temps passe et finalement, ils ne partent jamais."
Être bien accompagné
Si Laurent a suivi deux stages de voile, ses filles également et sa femme passé le permis côtier, ce sont leurs seules expériences de navigation. Heureusement, ils peuvent compter sur le soutien de bons amis et d'équipiers qu'on leur conseille pour le début de leur voyage et surtout la grande transat. Pensant passer par une bourse aux équipiers, ils profiteront finalement de leur carnet d'adresses et du bouche-à-oreille. Depuis leur arrivée aux Antilles, ils profitent désormais en autonomie de l'expérience acquise pendant leur première partie de voyage et leur traversée de 22 jours, guidés par de bons équipiers.
Ils ont également pu compter sur le soutien des anciens propriétaires très présents lors de la passation et de la prise en main de leur bateau. Mais aussi tout au long de leur voyage.
"Je suis resté en contact avec les anciens propriétaires pour des questions sur lesquelles je ne trouvais pas de solutions. C'est vraiment rassurant parce qu'il connait son bateau sur le bout des doigts. Quand on a cassé l'hélice du moteur, on a dû sortir le bateau de l'eau. Lui aurait été capable de réparer sous l'eau. Il m'aide encore aujourd'hui. Je l'ai beaucoup sollicité les 3 premiers mois parce que je ne comprenais pas tout. C'est l'avantage d'acheter à un particulier plutôt qu'à un broker. On a passé un mois ensemble à prendre en main le bateau. Pour des gens comme nous, ça a pesé dans la balance."
User d'applications et d'équipements
Pour leur voyage, Laurent et sa famille ont pu compter sur plusieurs applications, mais aussi sur des groupes de voyages leur permettant de glaner de bonnes informations.
"On a rencontré un bateau au Portugal que l'on a retrouvé à Madère, aux Canaries puis en Martinique qui nous a conseillé le groupe WhatsApp "Transat et un peu plus." Il y a régulièrement de nouveaux arrivants et beaucoup d'informations utiles."
Pour la cartographie, Laurent a pris un abonnement pour l'année à Navionics pour la zone Europe et Antilles. "On n'a jamais rencontré de problèmes. C'est très fidèle à ce que l'on peut trouver sur le terrain."
Navily leur a permis de trouver de bons plans mouillage associés à de nombreux commentaires et d'informations utiles. Pour la météo, la version gratuite de Windy leur a été suffisante pour le cabotage. La famille a néanmoins téléchargé la version payante de SquidX qui leur a été bien utile pour la transat.
Enfin l'Iridium GO est un indispensable en transat pour obtenir les fichiers météo et transmettre sa position à la famille grâce à la connexion satellite.
"C'est un peu fastidieux à mettre en place, mais ça fonctionne bien. On envoie des informations à des adresses déjà pre-enregistrées notamment pour rassurer sur notre avancée."