Arrivée dans le golfe du Morbihan
Nous arrivons dans le golfe du Morbihan par beau temps, un dimanche. Hors saison, le golfe est très tranquille malgré le temps splendide. Nous admirons les îles et les paysages magnifiques, tout en gardant un œil inquiet sur les instruments car les fonds remontent vite et les courants sont à la hauteur de leur réputation !
Nous vérifions un à un les endroits que nous avions sélectionnés pour mouiller sans trouver celui où nous jetterons l'ancre. Là où il y a du fond, il y a trop de courant. Là où il n'y a pas trop de courant, il y a des bouées de mouillage… Malheureusement, nous ne connaissons pas assez le golfe pour savoir où sont les bons coins.
A la bouée, au port de Larmor Baden
Le temps passe vite dans ces cas là et nous avons déjà 5 heures de navigation dans les pattes. Les enfants s'ennuient et commencent à s'énerver, nous aussi. Nous décidons, en désespoir de cause, de nous diriger vers les bouées désertes du port de Larmor Baden, près de l'île Berder. Après un essai infructueux à cause de ce satané courant, nous nous amarrons à une grosse bouée proche de la jetée.
L'endroit est tout à fait charmant avec ses petites plages et sa promenade au pied de l'eau. Le village sympathique propose un marché, une épicerie, une brasserie et des restaurants, un tabac-presse et toutes les commodités. Nous sommes séduits !
Cependant, après trois journées agréables, la capitainerie du port nous informe que la bouée sur laquelle nous nous sommes installés n'est pas adaptée à la taille de notre voilier de 47 pieds. Nous devons partir. Comme nous ne voulons pas aller au mouillage de l'île Longue, trop loin de la terre, nous partons vers Toulindac, en passant dans le fameux courant de la Jument qui culmine à 9,1 noeuds.
A l'ancre devant la plage de Toulindac
Nous avons repéré un endroit, devant la plage de Toulindac, où le mouillage serait possible dans une zone suffisamment abritée des courants. Arrivés sur place, nous découvrons les inévitables bouées quadrillant la zone… Malgré tout, nous arrivons à jeter l'ancre derrière celles-ci. Nous avons juste un peu plus de distance à parcourir en annexe pour que les enfants puissent se défouler à la plage.
L'avantage d'avoir un grand et lourd voilier, est de résister à la houle beaucoup mieux qu'avec un petit ! Lorsque le courant nous met travers aux vagues, assez modestes dans le golfe il faut dire, nous ne sentons presque rien à l'intérieur.
Autour de nous s'égaient les optimists de l'école de voile. Nous passons quelques belles journées à pique-niquer, voir des amis et découvrir l'île aux moines accessible en annexe. Néanmoins, lorsqu'un coup de vent de sud ouest s'annonce avec des pointes à 50 nœuds, nous devons quitter ce joli mouillage pour nous abriter un peu mieux.
Ancre et bouée dans la rivière d'Auray
Nous partons vers la rivière d'Auray qui vaut, nous a-t-on dit, le détour. Notre première intention est de mouiller à l'ancre devant la baie de Kerdréan, près de la cale du Berly. Sur place, que trouvons-nous ? Des bouées de mouillage d'un côté comme de l'autre de la rivière. Il reste très peu de place mais nous prenons la décision de jeter l'ancre malgré tout sur un haut fond. Honnêtement, même si nous dépassons un peu sur le chenal, il y a largement la place de passer et, en basse saison, le trafic est très limité.
Malheureusement, deux jours plus tard, la capitainerie du port vient nous voir pour nous demander de nous déplacer… Le vent arrive, nous ne sommes pas ravis d'y être obligés, mais nous devons hélas nous diriger vers une des bouées de mouillage un peu plus haut dans la rivière.
Même si l'endroit est magnifique, bordé de pins et de jolies propriétés, nous sommes un peu déçus de ne pouvoir rester à l'ancre. Tout semble fait pour interdire le mouillage forain dans le golfe du Morbihan. Il y a probablement des enjeux écologiques et de réglementation, mais nous sommes donc un peu frustrés de ne pouvoir bénéficier de la liberté de mouiller tranquillement, sans déranger quiconque et par nos propres moyens.